PARIS: Molière de l'humour en 2017 pour son premier one man show, Vincent Dedienne est de retour avec « Un Soir de gala », son nouveau « seul en scène », teinté de nostalgie et de ses états d'âme de trentenaire.
« Après avoir fait le tour de mon nombril dans mon précédent spectacle, j’ai décidé de tourner un peu autour des vôtres...Si ça chatouille, tant mieux ! », résume ce touche-à-tout espiègle, aussi à l'aise depuis dix ans au théâtre et au cinéma, ou comme chroniqueur sur France Inter ou chez Yann Barthès.
A l'affiche du théâtre des Bouffes du Nord avant une tournée, Vincent Dedienne convoque sur scène « des gentils-comme-tout, des cinglés, des optimistes et des foutus, des héros et des ordures, des sketches un peu à l'ancienne comme on en fait plus beaucoup aujourd'hui ».
On y croise notamment l'agent de voyage de Xavier Dupont de Ligonnès, une bourgeoise bordelaise odieuse avec sa bonne ou encore un journaliste de matinale sans foi, ni loi pour faire de l'audience. Le spectateur pourra aussi réviser les codes du discours d'obsèques pour essayer d'en rire plutôt qu'en pleurer.
« Les gens qui vont bien, ce n’est pas amusant... Mes personnages sont des monstres », assume à l'AFP l'humoriste qui veut ainsi mettre le doigt sur « des syndromes qu’on peut avoir en nous, comme la mégalomanie, le narcissisme, la mauvaise foi… », dans l'esprit des sketches de Sylvie Joly, l'une de ses références.
« rigolo d’être rigolo! »
Ce « Soir de gala » où l'on rit beaucoup, ballotté entre des moments d'hilarité et de pure tendresse, démarre par une lettre adressée à l'enfant que Vincent Dedienne était: « nous avons 34 ans aujourd'hui... C'est un âge un peu bizarroïde sur lequel je ne sais pas trop quoi te dire sinon ceci: ça fait bientôt dix ans que nous n'avons plus la carte 12-25... ».
Un brin revendiqué de nostalgie et même de blues: « c’est la prise de conscience à la trentaine que le temps passe, que l’enfance s’éloigne, que l’invincibilité était un leurre, que la vie passe vite que tout passe d’ailleurs, que les choses s’accélèrent... », observe Vincent Dedienne, qui se définit comme une « vieille âme qui regrette et trépigne ».
« Enfant, on me renvoyait déjà l’image que j’étais nostalgique d’une époque à laquelle je n’appartenais pas, que j’avais des goûts et des attirances pour les choses du passé... Ce qui était mieux avant, c’est simplement qu'on était plus jeune ! », estime-t-il.
Sur scène, il se demande « comment on peut se réconcilier avec cette idée que tout va se terminer »: « la seule chose qui me console un petit peu, c'est d'anticiper mon épitaphe. Avec la douleur, les proches improvisent n'importe quoi... », lance-t-il, avant de conclure sur un solo de danse aussi inattendu que poétique.
« C’est très rigolo d’être rigolo ! Se casser la tête pendant des mois et des mois pour trouver la phrase, la situation, le rythme… Écrire des choses, les dire sur scène et voir que ça fonctionne... », confie en coulisses Vincent Dedienne, à l'affiche dans quelques mois d'une série comique pour Disney+, au côté de François Damiens (« Mauvaise pioche »). « L'histoire de deux types un peu paumés qui vont se retrouver dans un engrenage criminel ».