Un nouveau rapport dévoile la contribution de l'aide saoudienne au bien-être des pays en développement

Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Une photo montrant une mère est ses deux enfants dans un camp de réfugiés (Photo fournie)
Une photo montrant une mère est ses deux enfants dans un camp de réfugiés (Photo fournie)
KSrelief a soutenu des cliniques fournissant des prothèses aux victimes de mines terrestres au Yémen. (Photo fournie)
KSrelief a soutenu des cliniques fournissant des prothèses aux victimes de mines terrestres au Yémen. (Photo fournie)
L'Arabie saoudite soutient la poursuite des opérations de déminage au Yémen. (Photo fournie)
L'Arabie saoudite soutient la poursuite des opérations de déminage au Yémen. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
KSRelief a financé des projets d'approvisionnement en eau potable dans de nombreuses communautés en Afrique et en Asie. (Photo fournie)
KSRelief a financé des projets d'approvisionnement en eau potable dans de nombreuses communautés en Afrique et en Asie. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Le King Salman Relief Center continue de distribuer de l'aide aux refuges dans un certain nombre de gouvernorats jordaniens. (SPA)
Le King Salman Relief Center continue de distribuer de l'aide aux refuges dans un certain nombre de gouvernorats jordaniens. (SPA)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

Un nouveau rapport dévoile la contribution de l'aide saoudienne au bien-être des pays en développement

Les écoliers du monde entier ont également bénéficié de l'aide saoudienne. (Photo fournie)
  • Le rapport de KSRelief, «Pourquoi le monde a besoin d'un partenariat avec l'Arabie saoudite» détaille le long bilan de la générosité du Royaume
  • L'Arabie saoudite a fourni des aides significatives à plus de 150 pays depuis plus de 46 ans

DJEDDAH : Depuis que l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution en 1970 appelant les pays économiquement avancés à contribuer d'au moins de 0,7 % de leur revenu national brut aux pays en développement, le besoin mondial d'aide humanitaire et de développement n'a évolué que dans une seule direction : en augmentant.

Le dernier rapport de l'aide humanitaire mondiale montre que 235 millions de personnes sont dans le besoin et font face à un avenir incertain, et que la pandémie de la Covid-19 a déclenché «la récession mondiale la plus profonde depuis les années 1930».

En regardant du bon côté, cependant, les deux dernières décennies ont vu de nombreuses conférences d'aide et événements de collecte de fonds organisés et une augmentation constante du nombre de fournisseurs d'aide. L'aide humanitaire et l’aide au développement fournie par l'Arabie saoudite à elle seule témoigne de l'impact significatif que l'aide étrangère, associée à des politiques claires, à l'efficacité et à la responsabilité, a eu sur la vie des personnes dans les pays bénéficiaires.

En 2020, le service de suivi financier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies a montré que l'Arabie saoudite se classait au sixième rang des donateurs les plus généreux au monde, fournissant 3 % de l'aide humanitaire mondiale. En octobre 2021, le Royaume se classait au troisième rang des principaux donateurs mondiaux, sa part d'aide humanitaire étant passée à 5 %.

Pendant un certain temps, l'aide apportée par l'Arabie saoudite n'a ni reçu la reconnaissance médiatique qu'elle méritait ni pris de l'importance dans les plateformes d'aide internationales. Le Royaume lui-même n'a pas publié de données ou de rapports liés à l'aide étrangère, choisissant de garder un profil bas conformément à la culture saoudienne et à la pratique islamique de préserver la dignité du bénéficiaire lors des dons de bienfaisance.

Mais maintenant, un rapport de recherche intitulé «Pourquoi le monde a besoin d'un partenariat avec l'Arabie saoudite : l'aide humanitaire et l’aide au développement mondial de l'Arabie saoudite» a mis en lumière la façon dont l'aide fournie par l'Arabie saoudite aux pays en développement du monde entier a contribué de manière significative à leur bien-être.

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Le soutien financier de l'Arabie saoudite à différentes agences des Nations Unies

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Publié par le Centre du Roi Fayçal pour la recherche et les études islamiques, le rapport présente le programme humanitaire et l’aide au développement du Royaume, décrivant les différentes catégories d'aide, où elle est dispersée (par pays et par région), les secteurs ciblés et son évolution au fil du temps. Il met également en évidence l'aide saoudienne aux pays en développement dans leurs efforts dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, la réponse à la pandémie de la Covid-19 et le soutien apporté aux réfugiés à l’intérieur des pays.

L'auteur du rapport, Makki Hamid, directeur de la recherche et de l'information au Centre d'aide humanitaire et de secours Roi Salmane, a déclaré que le Fonds saoudien pour le développement, le principal fournisseur d'aide du Royaume au développement, avait généreusement financé des projets dans différents domaines, surtout la santé, l'agriculture, l'irrigation, l'électricité et les transports, au fil des ans dans un grand nombre de pays.

«L'aide saoudienne au développement a été fournie sous forme de subventions et de prêts concessionnels et a fourni un financement important sous forme de budget et de dépôts dans les banques centrales de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire», a déclaré Hamid à Arab News. «Ces soutiens budgétaires et ces dépôts contribuent à renforcer et à améliorer l'économie de ces pays».

Comme le constate le document, l'Arabie saoudite a une longue histoire d'aide aux pays en développement touchés par des catastrophes naturelles et aux pays ayant besoin d'une assistance immédiate. Elle a communiqué ses données d'aide à l'Organisation de coopération et de développement économiques et au Comité d'aide au développement pendant de nombreuses années sous la forme d'un ensemble de données agrégées, jusqu'en 2018, lorsqu'elle est devenue membre participant de l'OCDE  et du CAD, représenté par KSRelief.

KSRelief a commencé à rassembler les données des différents fournisseurs d'aide du Royaume pour procéder à l'aide à l'étranger via les services de suivi financier de l'UNOCHA, l'OCDE-DAC et l'Initiative internationale pour la transparence de l'aide.

Actuellement, l'Arabie saoudite fournit plusieurs catégories d'aide publique au développement, à savoir l'aide humanitaire (donnée en cas d'urgence), l'aide au développement (pour améliorer le bien-être économique et social des pays en développement) et l'aide caritative (qui est fournie à des fins culturelles ou religieuses), telles que la construction de mosquées ou le soutien aux pèlerins du Hajj).

L'aide publique au développement (APD) saoudienne est fournie sous forme d'aide financière ou en nature sous forme de biens ou de services à l'organisation ou au pays bénéficiaire. Cela peut s'agir d'aide alimentaire, de véhicules, de soutien logistique, de fournitures médicales, de médicaments et d'équipements. Cette aide est fournie par le biais du Fonds saoudien pour le développement, de KSRelief et d'autres entités donatrices enregistrées dans une base de données unifiée, la plate-forme d'aide saoudienne, fondée par un décret royal en 2018.

En outre, l'Arabie saoudite fournit une aide bilatérale par l'intermédiaire des gouvernements, des organisations non gouvernementales nationales, des ONG internationales et multilatéralement par l'intermédiaire d'institutions telles que les agences des Nations Unies concernées et les organisations de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Grâce à des partenariats stratégiques, l'Arabie saoudite, membre fondateur de l'ONU, a fourni une aide financière totalisant 5,2 milliards de dollars à différentes agences des Nations Unies, le Programme alimentaire mondial recevant le plus (1,9 milliard de dollars), suivi de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient (955,5 millions de dollars).

«L'Arabie saoudite fournit une aide bilatérale sur la base d'une évaluation rigoureuse des besoins aux pays et aux institutions éligibles pour recevoir une telle aide. Les projets humanitaires et de développement sont soigneusement identifiés et une évaluation des risques est effectuée avant l'envoi des fonds», a expliqué Hamid à Arab News.

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Les 10 principaux pays bénéficiaires de l'APD entre 1975 et 2021 :

Yémen

Syrie

Palestine

Pakistan

Soudan

Liban

Égypte

Maroc

Tunisie

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«Le financement est également versé en plusieurs versements liés à des résultats clairs. Le suivi et l'évaluation sont effectués pendant la période de mise en œuvre du projet afin de s'assurer que l'aide parvient aux bénéficiaires et a l'impact escompté».

Parmi ses nombreuses réalisations, l'Arabie saoudite a joué un rôle de premier plan en 2015 dans l'élaboration du Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies, qui vise principalement à réduire la pauvreté d'au moins 50 % d'ici 2030. De 2016 à octobre 2021, le Royaume a donné 24,04 milliards de dollars aux pays à revenu faible et intermédiaire de manière à leur permettre d'atteindre les objectifs de développement durable de l'ONU.

Un rapport de 2016 du Programme des Nations Unies pour le développement a constaté que l'aide fournie par l'Arabie saoudite entre 2005 et 2014 représentait 1,9 % de son APD/RNB, battant le record du pourcentage le plus élevé atteint par un seul donateur.

En novembre 2020, en tant que président du sommet du G20 à Riyad, le royaume a réussi à mobiliser les donateurs pour qu'ils engagent des fonds importants afin de répondre au niveau international à la pandémie de la Covid-19. Selon le rapport de Hamid, la réponse internationale du Royaume à la Covid-19 s'est élevée à plus de 825 millions de dollars gérée par KSRelief, comprenant des vaccins, des fournitures médicales et du matériel médical pour 33 pays.

Un soutien financier supplémentaire de 10 millions de dollars au Fonds de réponse solidaire de l'Organisation mondiale de la santé et environ 300 millions de dollars pour la recherche sur les vaccins ont été fournis par l’Arabie saoudite.

Dans l'ensemble, les archives montrent que l'Arabie saoudite, dont la politique s'inspire des enseignements islamiques depuis sa fondation, a contribué de manière significative au bien-être de plus de 150 pays pendant plus de 46 ans (1975-2021) grâce à une aide totalisant 65,7 milliards de dollars.

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EN CHIFFRES

             ASSISTANCE DANS LE PAYS AUX « VISITEURS »

             Exonération des frais d'immigration 6,68 milliards de dollars

             Soutien à l'éducation 4,96 milliards de dollars

             Soins de santé gratuits 4,37 milliards de dollars

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«Le Royaume n'est pas un nouveau donateur. Il a fourni une aide humanitaire et une aide au développement importante à de nombreux pays du monde», a soutenu Hamid, mettant en perspective la contribution démesurée de l'Arabie saoudite en tant que fournisseur d'aide.

«Cependant, ces dernières années, l'aide fournie par l'Arabie saoudite a été systématiquement documentée et enregistrée sur les plateformes d'aide internationales. De plus, il y a une augmentation significative de l'aide fournie par le Royaume dans la lutte contre la pandémie et les aides d’urgence aux pays comme le Yémen, la Somalie, la Syrie et la Palestine. Ce sont les facteurs qui ont contribué à la montée du classement humanitaire mondial de l’Arabie saoudite».

Enfin et surtout, comme le montre le rapport, l'Arabie saoudite abrite la sixième plus grande population de réfugiés dans le monde. Les 1,07 million de réfugiés accueillis par le Royaume ces dernières années représentent 5,5 % de sa population.

Contrairement à d'autres pays qui gardent les réfugiés dans des camps spéciaux, l'Arabie saoudite les considère comme des visiteurs, leur accorde une exemption des frais d'immigration, fournit des soins de santé et l’éducation gratuits à leurs enfants et leur donne la permission de travailler.

Cette aide et ce soutien, qui contribuent à la stabilité financière des visiteurs, se sont élevés à 16,01 milliards de dollars de 2011 à 2020.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.


1983 – L'attaque contre les Marines américains à Beyrouth

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  • Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines
  • Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang

BEYROUTH: Le 23 octobre 1983, aux alentours de 6h25, une violente déflagration secoue Beyrouth et sa banlieue, jusque dans les hauteurs montagneuses. Le souffle, sourd et diffus, fait d’abord penser à un tremblement de terre.

Mais sept minutes plus tard, une seconde explosion, bien plus puissante, déchire la ville et ses environs, dissipant toute confusion: Beyrouth venait de vivre l’un des attentats les plus meurtriers de son histoire.

Je travaillais alors pour le journal libanais As-Safir en tant que correspondant de guerre. Beyrouth était assiégée, dans sa banlieue sud, dans les montagnes et dans la région du Kharoub, par des affrontements entre le Parti socialiste progressiste et ses alliés d'une part, et les Forces libanaises d'autre part, dans ce que l'on appelait la «guerre des montagnes».

Le sud du pays a également été le théâtre de la résistance armée des combattants libanais contre l'occupation israélienne. Ces combattants étaient liés à des partis de gauche et, auparavant, à des factions palestiniennes.

Des forces multinationales, notamment américaines, françaises et italiennes, avaient été stationnées à Beyrouth après le retrait des dirigeants et des forces de l'Organisation de libération de la Palestine, à la suite de l'agression israélienne contre le Liban et de l'occupation de Beyrouth en 1982.

Quelques minutes après les explosions, la réalité s’impose avec brutalité: le quartier général des Marines américains, situé sur la route de l’aéroport de Beyrouth, ainsi que la base du contingent français dans le quartier de Jnah, ont été ciblés par deux attaques-suicides coordonnées.

Les assaillants, non identifiés, ont lancé des camions piégés – chargés de plusieurs tonnes d’explosifs – contre les deux sites pourtant fortement sécurisés, provoquant un carnage sans précédent.

Comment nous l'avons écrit

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Au lendemain des attentats, Arab News faisait état de 120 morts parmi les Marines et de 20 morts parmi les Français, un chiffre nettement inférieur au décompte final.

L'attaque de la base américaine a tué 241 militaires américains – 220 Marines, 18 marins et trois soldats – et en a blessé des dizaines. Le bombardement du site militaire français a tué 58 parachutistes français et plus de 25 Libanais.

Ces attentats étaient les deuxièmes du genre à Beyrouth; un kamikaze avait pris pour cible l'ambassade des États-Unis à Aïn el-Mreisseh six mois plus tôt, le 18 avril, tuant 63 personnes, dont 17 Américains et 35 Libanais.

Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines. Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang, des morceaux de corps et de la confusion. Voici ce que nous, journalistes, avons pu voir au milieu du chaos qui régnait immédiatement après la catastrophe, et ce qui reste gravé dans ma mémoire plus de 40 ans plus tard.

La nuit précédente, un samedi, les Marines avaient fait la fête, divertis par un groupe de musique qui avait fait le voyage depuis les États-Unis pour se produire devant eux. La plupart dormaient encore lorsque la bombe a explosé.

Aucun groupe n'a revendiqué les attentats ce jour-là, mais quelques jours plus tard, As-Safir a publié une déclaration qu'il avait reçue et dans laquelle le «Mouvement de la révolution islamique» déclare en être responsable.

Environ 48 heures après l’attentat, les autorités américaines pointent du doigt le mouvement Amal, ainsi qu’une faction dissidente dirigée par Hussein al-Moussawi, connue sous le nom d’Amal islamique, comme étant à l’origine de l’attaque.

Selon la presse locale de l’époque, la planification de l’attentat aurait eu lieu à Baalbeck, dans la région de la Békaa, tandis que le camion utilisé aurait été aperçu garé devant l’un des bureaux du mouvement Amal.

Le vice-président américain, George H.W. Bush, s'est rendu au Liban le lendemain de l'attentat et a déclaré: «Nous ne permettrons pas au terrorisme de dicter ou de modifier notre politique étrangère.»

La Syrie, l'Iran et le mouvement Amal ont nié toute implication dans les deux attentats.

En riposte à l’attaque visant leurs soldats, les autorités françaises ont lancé une opération militaire d’envergure: huit avions de chasse ont bombardé la caserne Cheikh Abdallah à Baalbeck, que Paris considérait comme un bastion de présences iraniennes.

À l’époque, les autorités françaises ont affirmé que les frappes avaient fait environ 200 morts.

Un responsable de l'Amal islamique a nié que l'Iran disposait d'un complexe dans la région de Baalbeck. Toutefois, il a reconnu le lien idéologique fort unissant son groupe à Téhéran, déclarant: «L’association de notre mouvement avec la révolution islamique en Iran est celle d’un peuple avec son guide. Et nous nous défendons.»

Le 23 novembre, le cabinet libanais a décidé de rompre les relations avec l'Iran et la Libye. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Elie Salem, a déclaré que la décision «a été prise après que l'Iran et la Libye ont admis qu'ils avaient des forces dans la Békaa».

Un rapport d'As-Safir cite une source diplomatique: «Les relations avec l'Iran se sont détériorées en raison des interventions, pratiques et activités illégales qu'il a menées sur la scène libanaise, malgré de nombreux avertissements.»

Les attentats du 23 octobre étaient jusqu'alors le signe le plus évident de l'évolution de l'équilibre des forces régionales et internationales au Liban et de l'émergence d'un rôle iranien de plus en plus important dans la guerre civile.

Le chercheur Walid Noueihed m'a expliqué qu'avant 1982, Beyrouth avait accueilli toutes les formes d'opposition, y compris l'élite éduquée, appelée «opposition de velours», et l'opposition armée, dont les membres étaient formés dans des camps ou des centres d'entraînement palestiniens dans la vallée de la Békaa et au Liban-Sud.

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Vue aérienne de l'ambassade américaine à Beyrouth après l'explosion qui a fait 63 morts, dont 46 Libanais et 17 Américains. (AFP)

Il a indiqué que l'opposition iranienne au chah était présente parmi ces groupes et a décrit Beyrouth comme une oasis pour les mouvements d'opposition jusqu'en 1982. Toutefois, cette dynamique a changé lorsqu'Israël a envahi le Liban et assiégé Beyrouth, ce qui a entraîné le départ de l'OLP en vertu d'un accord international qui exigeait en échange qu'Israël s'abstienne de pénétrer dans Beyrouth.

Si les factions palestiniennes ont quitté le Liban, ce n'est pas le cas des combattants libanais associés à l'OLP, pour la plupart des chiites qui constituaient la base des partis de gauche libanais.

Les attaques contre les bases militaires américaines et françaises ont entraîné le retrait des forces internationales du Liban, explique M. Noueihed, laissant une fois de plus Beyrouth sans protection. Les opérations de résistance se sont multipliées, influencées par des idéologies distinctes de celles de la gauche traditionnelle, des groupes comme l'Amal islamique affichant ouvertement des slogans prônant la confrontation avec Israël.

En 1985, le Hezbollah est officiellement créé en tant qu'«organisation djihadiste menant une révolution pour une république islamique». Il s'est attiré le soutien des partis de gauche libanais et palestiniens, en particulier après l'effondrement de l'Union soviétique.

Selon M. Noueihed, l'émergence du Hezbollah a coïncidé avec le déclin des symboles existants de la résistance nationale, ce qui semble indiquer une intention d'exclure toutes les autres forces du pays du mouvement de résistance, laissant le Hezbollah comme parti dominant.

L'influence iranienne au Liban est devenue évidente lors des violents affrontements entre le Hezbollah et Amal, qui ont fait des dizaines de victimes et se sont terminés par la consolidation du contrôle du Hezbollah au milieu de la présence des forces militaires syriennes.

Beyrouth se vide peu à peu de son élite intellectuelle, a souligné M. Noueihed. Des centaines d’écrivains, d’intellectuels, de chercheurs et de professionnels des médias ont fui vers l’Europe, redoutant pour leur sécurité, laissant derrière eux une ville désertée par ceux qui faisaient autrefois vibrer sa vie culturelle et académique.

Najia Houssari est rédactrice pour Arab News, basée à Beyrouth. Elle était correspondante de guerre pour le journal libanais As-Safir au moment du bombardement de la caserne des Marines américains.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com