NEW YORK : L'ONU a appelé vendredi toutes les personnes impliquées dans les troubles au Kazakhstan à faire preuve de retenue, à s'abstenir de toute violence et à résoudre leurs griefs par des moyens pacifiques.
Le Kazakhstan connaît les pires manifestations de rue qu'il ait connues depuis que le pays a obtenu son indépendance de l'Union soviétique il y a trois décennies, et des dizaines auraient été tués.
«Il est important qu'il y ait un arrêt de la violence», a déclaré aux journalistes, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, au siège de l'ONU à New York.
«Le meurtre de policiers est inacceptable ; le meurtre de manifestants l'est aussi. Dans toute situation, il est clairement nécessaire de respecter les droits de l'homme et les normes internationales pendant que nous rétablissons l'ordre public».
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev a qualifié les manifestants de «terroristes». Vendredi, il a autorisé les forces de sécurité à tirer pour tuer en se repostant aux manifestations antigouvernementales.
Les manifestations ont commencé le 2 janvier, à la suite d'un quasi-doublement des prix du carburant, et se sont rapidement propagées à travers le pays.
Jeudi, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a rappelé aux autorités kazakhes que tout recours à la force doit être soumis à «des exigences strictes de nécessité et de proportionnalité».
Elle a ajouté : «La force meurtrière, en particulier les balles réelles, ne devrait être utilisée qu'en dernier recours contre des individus spécifiques pour faire face à une menace imminente de mort ou de blessures graves».
Un porte-parole de la police d'Almaty, la principale ville du Kazakhstan, a révélé que les forces de sécurité avaient tué des dizaines de manifestants. Plus de 1 000 personnes auraient été blessées.
Selon le ministère kazakh de l'Intérieur, 12 policiers ont été tués au cours des troubles et plus de 300 ont été blessés.
«Le droit international est clair : les gens ont le droit de manifester pacifiquement et la liberté d'expression est aussi garantie», a souligné Bachelet. «Dans le même temps, les manifestants, quelle que soit leur colère ou leur mécontentement, ne devraient pas recourir à la violence contre les autres».
Le service Internet au Kazakhstan a été considérablement perturbé depuis dimanche, en particulier des arrêts complets intermittents. Bachelet a mis en garde contre le fait de refuser aux gens l'accès à l'information et leur droit à la liberté d'expression, et elle a ajouté : «La fermeture d'Internet n'est pas la réponse à une crise, mais cela risque d'alimenter la violence et les troubles».
Elle a exhorté le gouvernement kazakh à rétablir immédiatement l'accès complet à l’Internet, soulignant qu'il est «vital pour les services de santé d'urgence pendant la pandémie de la Covid-19».
Elle a encore appelé les autorités à consacrer l'importance au dialogue et de la protection des droits humains pendant l'état d'urgence et au-delà.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com