RENNES : De longues files d'attente devant les pharmacies et des parents "stressés": depuis la rentrée des classes à Rennes les écoles sont confrontées à une explosion des cas de Covid-19, contraignant les familles à jongler entre les tests pour leurs enfants et leurs obligations professionnelles.
Vendredi matin, au moment où le gouvernement annonçait un léger aménagement du protocole sanitaire dans les écoles, les pharmacies rennaises qui effectuent des tests sans rendez-vous ne désemplissent pas.
"Tous ces enfants qu’on ne voyait pas avant doivent désormais passer par nous", relève Jessica Blot, gérante d'une pharmacie du centre-ville devant laquelle la file d'attente ne cesse de s'allonger. "Nos équipes sont au bord du burn out. Ça fait deux ans qu'on travaille d'arrache-pied", poursuite-elle, épuisée.
Elle voit chaque jour des "parents extrêmement stressés". "Ils ont besoin d’un résultat négatif rapide pour remettre leurs enfants à l’école et pouvoir allez au travail".
Un peu plus loin, même constat devant un autre officine. Dès 8h45, une trentaine de personnes attendent dans le froid.
«Maman elle pleure des fois»
Lise Liniger, psychologue de 45 ans, réajuste sur son dos le cartable rose de sa fille, Orphéane, cas contact depuis la veille. "On s’est conformé aux règles. On n’a pas forcément le choix donc on s’adapte", témoigne la mère de famille, résignée. De son côté, Orphéane ne partage pas la lassitude de sa mère. "Moi ça va mais maman elle pleure des fois", relate la fillette de 10 ans.
A quelques mètres derrière eux, Sébastien Meyre, expert en réassurance de 43 ans est accompagné de Chloé, 8 ans. "En venant récupérer ma fille à l’école hier, elle m’a prévenu qu’il y avait un cas dans sa classe", raconte-t-il, emmitouflé dans son écharpe.
"Je ne suis pas un spécialiste et je n'ai pas forcément d'idées sur ce qu'il faudrait mettre en place mais là, je trouve que ça fait beaucoup...un test à J+0, un test à J+2, un test à J+4, sinon il y a éviction de l'école... Je trouve qu'on va peut-être un peu loin dans l'hystérie", dit-il.
Anne-Cécile Robert, esthéticienne de 41 ans s’estime chanceuse. "Je ne travaille pas aujourd’hui donc ça tombait bien". Elle est venue tôt ce matin faire confirmer l’autotest positif de son fils par un test antigénique. "On est arrivé avant l’ouverture et il y avait déjà la queue. Vu la vitesse à laquelle ça va, on en a encore pour un moment".
«Je dois surveiller un examen dans 20 minutes»
Devant l’entrée de la pharmacie, Xavier Palard arrive au bout de son attente. Ils sont les prochains. C’est en déposant sa fille Adèle, élève de moyenne section qu’il a appris la contamination de plusieurs élèves de sa classe. Une première pour ce médecin nucléaire qui craint qu’un tel système ne puisse perdurer.
"L’incidence est très élevée et il n’y a pas assez de tests. Je pense que d’ici 15 jours, ça va disparaître", assure-t-il, un peu pressé. Ce qui pose problème, "c’est le caractère immédiat" du test requis par le protocole. "Je dois surveiller un examen dans 20 minutes donc ma femme va prendre le relais mais elle est au bloc opératoire pour l’instant".
Le gouvernement a décidé vendredi d'un allègement du protocole sanitaire. Désormais, le cycle des trois tests pour les enfants sera valide sept jours, même si un autre cas positif est détecté dans la classe.