MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a dit mercredi à son homologue français Emmanuel Macron que toute tentative d'interférence dans les affaires d'un pays souverain était "inacceptable", dans le cadre de leurs discussions sur le Bélarus, a déclaré le Kremlin.
La "position de principe" de la Russie est que "toutes les tentatives d'interférence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain et de pression extérieure sur les autorités légitimes sont inacceptables", selon la présidence russe.
La conversation téléphonique entre MM. Poutine et Macron s'est tenue après la rencontre à Vilnius entre le président français et la cheffe de file de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa. Le communiqué du Kremlin n'en fait toutefois aucunement mention.
Le Bélarus connaît des semaines de manifestations depuis la réélection du président Alexandre Loukachenko, contestée par l'opposition.
Emmanuel Macron mène une politique de dialogue avec la Russie, une position qui l'a parfois mis en désaccord avec les alliés de l'Union européenne.
Mais il a récemment infléchi cette politique, se rapprochant ainsi de la ligne plus dure de l'Allemagne, notamment lorsque le ministère français des Affaires étrangères a décrit l'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny comme un "acte criminel".
Médiation française
Sur le dossier bélarusse, M. Macron a promis d'aider à la médiation dans la crise politique. "L'objectif, c'est une transition pacifique, la libération des personnes qui restent en prison pour leurs opinions politiques et la tenue d'élections dans un cadre libre, sous surveillance internationale", a-t-il dit mardi en Lituanie, après avoir rencontré Mme Tikhanovskaïa. Celle-ci doit s'exprimer devant des députés français le 7 octobre.
Le président français a cherché à clarifier récemment le but du "dialogue" qu'il veut que l'Union européenne mène avec Moscou. "C'est ce qui nous permettra de construire une relation beaucoup plus stable et plus protectrice", a-t-il dit mercredi en visite en Lettonie.
M. Macron a rappelé que la relation avec la Russie "s'est durcie, en raison du conflit ukrainien et de l'occupation de l'Ukraine". "Nous avons mis des sanctions qui ont eu peu d'efficacité", a-t-il reconnu. Mais il a souhaité "une forme de normalisation de nos relations avec la Russie parce que nous partageons le même espace, parce que nous voulons qu'il n'y ait plus de cyberattaques, qu'il n'y ait plus de déstabilisation de notre démocratie et un règlement des conflits régionaux, l'Ukraine au premier chef".