Relaxe pour quatre Britanniques qui avaient déboulonné la statue d'un esclavagiste

Trois hommes et une femme qui avaient participé au déboulonnage spectaculaire de la statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni lors d'une manifestation du mouvement Black Lives Matter en 2020 ont été relaxés mercredi par la justice britannique. (Photo, AFP)
Trois hommes et une femme qui avaient participé au déboulonnage spectaculaire de la statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni lors d'une manifestation du mouvement Black Lives Matter en 2020 ont été relaxés mercredi par la justice britannique. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 janvier 2022

Relaxe pour quatre Britanniques qui avaient déboulonné la statue d'un esclavagiste

  • La décision a été accueillie par les cris de joie des proches des prévenus, à l'issue d'un peu plus de deux semaines d'audiences à Bristol
  • A la sortie de la salle, la prévenue Rhian Graham a remercié tous ceux qui avaient manifesté «au nom de l'égalité» le jour du déboulonnage

LONDRES : Trois hommes et une femme qui avaient participé au déboulonnage spectaculaire de la statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni lors d'une manifestation du mouvement Black Lives Matter en 2020 ont été relaxés mercredi par la justice britannique.

Le 7 juin 2020, cette statue qui faisait controverse depuis des années à Bristol, dans l'ouest de l'Angleterre, avait été renversée par la foule puis jetée dans les eaux de l'Avon, fleuve qui traverse la ville, lors de manifestations provoquées par le décès fin mai de George Floyd, un Américain noir tué par un policier blanc aux États-Unis.

Poursuivis pour dégradations, les quatre prévenus âgés de 22 à 33 ans (bien 22 à 33) avaient reconnu leur participation aux faits mais avaient contesté le caractère délictuel de leurs actes, plaidant non-coupable dans cette affaire lourde de symboles. Le jury populaire leur a donné gain de cause.

La décision a été accueillie par les cris de joie des proches des prévenus, à l'issue d'un peu plus de deux semaines d'audiences à Bristol.

A la sortie de la salle, la prévenue Rhian Graham a remercié tous ceux qui avaient manifesté "au nom de l'égalité" le jour du déboulonnage. "Il y a bien une chose que nous savons, c'est que Colston ne nous représente pas", a-t-elle dit, se déclarant "ravie" après la décision.

Banksy à la rescousse

Les quatre prévenus sont apparus portant un T-shirt créé par l'artiste de rue Banksy, originaire de la ville, pour les soutenir.

Les dégâts avaient été évalués au total à 4 000 livres sterling (près de 4 700 euros).

"La vérité est que les prévenus n'auraient jamais dû être poursuivis", a réagi Raj Chada, avocat du prévenu Jake Skuse, jugeant "honteux" que la municipalité "n'ait pas retiré la statue de l'esclavagiste Edward Colston qui a tant heurté les habitants de Bristol, et tout aussi honteux qu'ils aient ensuite soutenu les poursuites".

Pour Blinne Ni Ghralaigh, avocate du prévenu Rhian Graham, cette décision démontre l'importance des jurés populaires, qui "représentent le sens collectif de la justice de la population".

Ici, "ils ont conclu qu'une condamnation pour la suppression de cette statue - qui glorifiait un marchand d'esclaves impliqué dans l'esclavage de plus de 84 000 hommes, femmes et enfants noirs, comme un homme +des plus vertueux et plus sages+ - ne serait pas proportionné", a-t-elle ajouté.

Sur Twitter, le mouvement "sauvez nos statues" a fustigé une décision qui "non seulement donne un feu vert au vandalisme politique, mais légitime également la politique identitaire de division qu'il a contribué à alimenter".

Le britannique Edward Colston s'était enrichi dans le commerce des esclaves. Il aurait vendu 100 000 esclaves d'Afrique de l'Ouest dans les Caraïbes et aux Amériques entre 1672 et 1689, avant d'utiliser sa fortune pour financer le développement de Bristol, ce qui lui a longtemps valu une réputation de philanthrope.

Introspection

Au Royaume-Uni, l'onde de choc du mouvement Black Lives Matter au printemps 2020 a provoqué une introspection autour du passé colonial du pays et de sa représentation dans l'espace public.

Un monument rendant hommage à Winston Churchill avait été tagué de l'inscription "raciste", ce qui avait suscité de vives réactions.

Plusieurs organisations britanniques de premier plan, comme la Banque d'Angleterre ou la Lloyds, qui assurait les navires esclavagistes, ont présenté leurs excuses.

Après avoir dans un premier temps décidé de retirer deux statues, la City de Londres a finalement décidé de les maintenir en les contextualisant.

A Bristol, deux écoles et une salle de spectacle qui portaient le nom de Colston ont été rebaptisées.

Quant à la statue, elle avait été repêchée par les autorités locales.

Un an après son déboulonnage, elle avait été au centre d'une exposition temporaire consacrée à la naissance du mouvement Black Lives Matter au Royaume-Uni.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.