KOWEÏT : Le Koweït, sous protectorat britannique depuis 1899 et dirigé par la famille Al-Sabah depuis plus de 250 ans, obtient son indépendance le 19 juin 1961.
L'Emirat est la première monarchie arabe du Golfe à opter pour le système parlementaire avec l'adoption en 1962 d'une Constitution prévoyant une Assemblée nationale désignée au suffrage direct.
Reconnaissance par l'Irak
Bagdad reconnaît le Koweït qu'il a tenté d'annexer au lendemain de l'indépendance. Mais en mai 1973, il occupe le poste-frontière de Samitah pendant un an, avant de s'en retirer sous la pression internationale.
Vie parlementaire suspendue
L'émir ordonne, en août 1976, la dissolution du Parlement invoquant le manque de coopération des députés, première d'une longue série. La vie parlementaire est suspendue jusqu'en 1981.
Après une nouvelle suspension en 1986, l'opposition, comprenant des islamistes, remporte les législatives de 1992.
« Tempête du désert »
Le 2 août 1990, l'Irak envahit le Koweït. L'émirat sera libéré fin février 1991 par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis, lors de l'opération « Tempête du désert ».
Le Koweït reprend ses exportations de brut en juillet 1991 après avoir maîtrisé les incendies provoqués par les Irakiens dans quelque 700 puits de pétrole.
Bagdad reconnaît les frontières maritimes et terrestres du Koweït fixées par l'ONU.
Le Koweït, tête de pont
En mars 2003, le Koweït sert de tête de pont à la coalition américano-britannique pour lancer l'invasion de l'Irak qui conduira au renversement du régime de Saddam Hussein.
Les relations diplomatiques avec l'Irak sont rétablies l'année suivante.
Instabilité politique
En janvier 2006, une crise politique après la mort de l'émir cheikh Jaber s'achève par l'accession au trône du Premier ministre, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, son demi-frère.
En mai, la dissolution du Parlement marque le début d'une période d'instabilité, accentuée en 2011 par des manifestations réclamant des réformes politiques dans la foulée du Printemps arabe.
En moins d'une décennie, une dizaine de gouvernements démissionnent et six Parlements sont dissous.
Intervention militaire au Yémen
En mars 2015, le Koweït rejoint la coalition menée par Ryad au Yémen pour combattre la milice chiite des Houthis, proches des Iraniens.
Il est également membre de la coalition anti-jihadiste en Irak et en Syrie menée par les Etats-Unis.
En juin, l'Emirat connaît l'attentat le plus meurtrier commis sur son sol quand 26 fidèles sont tués dans une attaque suicide contre une mosquée chiite, par le groupe Etat islamique.
Retour des islamistes au Parlement
A l'issue des législatives anticipées de novembre 2016, l'opposition, dominée par des islamistes, fait un retour en force au Parlement.
Elle avait boycotté les deux précédents scrutins pour protester contre un amendement de la loi électorale.
Médiations régionales
A partir de juin 2017, le Koweït mène une médiation dans la crise que traverse le Golfe, lorsque l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte rompent brusquement avec le Qatar qu'ils accusent de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l'Iran.
Lors du sommet arabe de La Mecque, en mai 2019, l'émir cheikh Sabah plaide avec force pour une désescalade sur fond de tensions entre Téhéran et Washington.
Décès de l'émir
Le 18 juillet 2020, le Koweït annonce le transfert de certains pouvoirs de l'émir à son prince héritier, cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, après son hospitalisation.
Le 29 septembre, le palais royal annonce le décès de cheikh Sabah à 91 ans