Guadeloupe: nouvelles restrictions tandis que l'épidémie repart

La police contrôle les conducteurs à Pointe-à-Pitre, le 4 août 2021, alors que le territoire français d'outre-mer de la Guadeloupe impose un nouveau  couvre-feu. (Photo, AFP)
La police contrôle les conducteurs à Pointe-à-Pitre, le 4 août 2021, alors que le territoire français d'outre-mer de la Guadeloupe impose un nouveau couvre-feu. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 janvier 2022

Guadeloupe: nouvelles restrictions tandis que l'épidémie repart

  • De nouvelles mesures de restriction ont été annoncées mercredi en Guadeloupe, repassée en état d'urgence sanitaire
  • Le préfet a annoncé pour trois semaines un couvre-feu à partir de 22H, qui pourrait-être ramené à 20H s'il n'y a pas de recul des contaminations

POINTE-A-PITRE : De nouvelles mesures de restriction ont été annoncées mercredi en Guadeloupe, repassée en état d'urgence sanitaire face à l'explosion des cas liée au variant Omicron du coronavirus, désormais majoritaire, tandis que les tensions persistent autour de l'obligation vaccinale.

Le préfet a annoncé pour trois semaines un couvre-feu à partir de 22H, qui pourrait-être ramené à 20H s'il n'y a pas de recul des contaminations, ainsi que l'interdiction des pique-nique en bord de mer et des rassemblements de plus de 6 personnes sur la voie publique.

"Par ailleurs, a-t-il déclaré, les jauges mais aussi les mêmes règles" que dans l'Hexagone s'appliquent désormais.

La Guadeloupe, ainsi que la Guyane, Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, a été replacée en état d'urgence sanitaire, mercredi en Conseil des ministres.

Selon le bulletin épidémiologique actualisé mercredi soir (heure locale), 4 000 cas positifs ont été comptabilisés lundi et mardi, une reprise épidémique "exponentielle" selon la directrice générale de l'ARS de Guadeloupe, Valérie Denux, qui a précisé que "pour l'instant, cette augmentation du nombre de cas ne se traduit pas à l'hôpital".

Le variant Omicron est désormais majoritaire sur l'île, détecté dans 82% des prélèvements positifs. Le variant Delta représente 18%, selon la même source.

En Guadeloupe, la résistance à la vaccination est encore forte, d'après les chiffres de l'ARS: moins de 50% de la population de plus de 18 ans a reçu au moins une dose de vaccin. En revanche, les taux de vaccination chez les personnes astreintes à l'obligation vaccinale atteignent plus de 95%. Ainsi, "96% du personnel du CHU est conforme à l'obligation vaccinale", précise-t-on à l'hôpital.

«Coup violent à la tête»

Mardi en fin de matinée, les bureaux de la direction de l'hôpital de Guadeloupe avaient été assiégés par une cinquantaine de militants opposés à l'obligation vaccinale.

Le directeur du CHU de Guadeloupe Gérard Cotellon et ses deux adjoints ont dû être exfiltrés par la police, après avoir reçu "des coups, des injures et des jets d'urine", selon leur récit. "Mon adjoint et moi même avons été violemment agressés" et "pris à partie par une horde de manifestants très excités, très violents, en parole et en action", a ainsi raconté le directeur, qui affirme avoir reçu "un coup violent à la tête".

Quatre plaintes ont été déposées et une enquête a été ouverte, a indiqué mercredi à l'AFP le procureur de la République de Pointe-à-Pitre.

La classe politique et les autorités locales ont unanimement condamné les violences de mardi. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a exprimé mercredi à l'issue du Conseil des ministres "toute (sa) solidarité" avec le directeur du CHU, qui a été "frappé, séquestré par des militants antivax". "C'est honteux, c'est révoltant, c'est scandaleux, et c'est inadmissible en République", a-t-il ajouté.

Devant l'Assemblée nationale dans la nuit de mercredi à jeudi, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est emporté après des accusations sur la gestion de la crise sanitaire Outre-mer: "Nous nous battons pour sauver des vies" là bas, a-t-il dit, ajoutant qu'"un directeur s'est fait péter la figure dans son bureau".

La directrice générale de l'ARS Valérie Denux a, elle, fustigé dans un communiqué ces violences, indiquant que les "personnes qui ont agi ainsi ne peuvent plus se qualifier de professionnels de santé".

«Aller jusqu'au bout»

"Les auteurs doivent être identifiés, retrouvés et condamnés, tout comme leurs commanditaires", ont écrit les parlementaires de Guadeloupe dans un communiqué commun. "Comment peut-on, en République, tolérer ou du moins laisser commettre des violences à l'encontre de personnels dont la seule mission consiste à préserver et sauver des vies ?", se sont-ils indignés, refusant "la prise en otage du pays".

Depuis le 17 juillet, des militants contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire se mobilisent chaque week-end en Guadeloupe. La crise a atteint son paroxysme fin novembre quand le collectif d'organisations "en lutte" a appelé à une mobilisation générale qui s'est traduite par des barrages routiers et le blocage durant trois semaines de la circulation en de très nombreux points de l'île.

Le combat contre l'obligation vaccinale ne concerne plus désormais que certains manifestants "déterminés à aller jusqu'au bout", selon les leaders des différentes organisations, et qui maintiennent des meetings et des actions sporadiques.

Un collectif d'organisations, notamment syndicales et citoyennes, majoritairement opposées à l'obligation vaccinale pour le personnel soignant et les pompiers, avaient ainsi occupé l'hémicycle du Conseil régional de la Guadeloupe près de 24 heures fin décembre, après avoir fait intrusion en pleine session plénière.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".