LE CAIRE: Mercredi dernier, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a annoncé qu'il convoquerait le Conseil des ministres dans les prochains jours, pour la première fois depuis près de trois mois. Cette décision mettra ainsi un terme à l'impasse qui a paralysé le gouvernement dans le contexte de la crise financière que traverse le pays.
«Le Conseil des ministres sera convoqué dès que le gouvernement aura reçu le budget national pour l'exercice 2022», ce qui est «prévu dans les deux prochains jours», a déclaré M. Mikati à l'issue d'une séance à laquelle participait le président de la république, Michel Aoun.
Le puissant groupe Hezbollah, financé par l'Iran, et le mouvement Amal, son allié, ne ménagent aucun effort, depuis le 12 octobre, pour empêcher le Cabinet de se réunir. Ils exigent la révocation du juge chargé de l’instruction dans la double explosion meurtrière survenue en 2020 dans le port de Beyrouth. Selon M. Mikati, le pouvoir exécutif ne peut intervenir dans cette affaire.
L'incapacité persistante du Cabinet à se réunir a mis un frein à l'adoption de mesures susceptibles de résoudre la crise dans laquelle le pays est plongé; une crise que les organismes internationaux décrivent comme l'un des pires effondrements financiers de l'histoire. En effet, la livre libanaise est tombée à son plus bas niveau historique (30 000 livres pour un dollar) dans la nuit de mercredi à jeudi, essuyant ainsi une dépréciation de 95% par rapport à sa valeur de 2019.
Selon M. Mikati, le Fonds monétaire international (FMI) attend l'approbation par le Cabinet et le Parlement du budget pour l'exercice 2022, déjà reportée, dans le cadre des négociations qui portent sur un programme de soutien considéré comme essentiel à la reprise économique du Liban.
«L'ordre du jour [du Cabinet] et le budget qui a déjà pris forme nécessitent que le Conseil des ministres se réunisse, et je pense que toutes les parties rempliront leurs obligations», a-t-il déclaré.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.