Le traité de non-prolifération, fragile garant de l'encadrement de l'arme nucléaire

Le président soviétique Mikhail Gorbatchev et son homologue américain Georgs H. Bush lors d'une conférence de presse commune qui a clôturé les négociations START visant à réduire l'arsenal atomique des deux superpuissances de la Guerre froide. (Photo, Archive/AFP)
Le président soviétique Mikhail Gorbatchev et son homologue américain Georgs H. Bush lors d'une conférence de presse commune qui a clôturé les négociations START visant à réduire l'arsenal atomique des deux superpuissances de la Guerre froide. (Photo, Archive/AFP)
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Publié le Mardi 04 janvier 2022

Le traité de non-prolifération, fragile garant de l'encadrement de l'arme nucléaire

  • Le TNP est entré en vigueur en 1970 pour 25 ans, puis prolongé de façon indéfinie en 1995 avec une évaluation prévue tous les cinq ans
  • Le traité promeut le désarmement nucléaire en échange d'une coopération internationale pour l'utilisation civile de l'énergie nucléaire

Le Traité de non-prolifération (TNP), vieux d'un demi-siècle, a permis d'éviter la dissémination de l'arme nucléaire. Un succès réel, que menace toutefois l'appétit de l'Iran pour la bombe atomique... et la volonté des grandes puissances de ne pas s'en priver.

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Entré en vigueur en 1970 pour 25 ans, puis prolongé de façon indéfinie en 1995 avec une évaluation prévue tous les cinq ans, le TNP repose sur un savant compromis : il promeut le désarmement nucléaire en échange d'une coopération internationale pour l'utilisation civile de l'énergie nucléaire.

Quelque 191 pays l'ont ratifié, dont l'Iran et les cinq grandes puissances nucléaires, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine et France, qui, selon les termes du traité, s'engagent à entamer un désarmement nucléaire, et s'interdisent de transférer des armes nucléaires ou d'aider un pays à en acquérir.

Les Etats signataires non dotés d'armes nucléaires s'engagent à ne pas en mettre au point et à ne pas en acquérir.

Certaines nations, en y adhérant, ont renoncé à leur programme nucléaire militaire, comme la Suède (1968), la Suisse (1969), l'Afrique du Sud (1991) et les ex-républiques de l'Union soviétique.

Entre autres succès, le TNP a permis de limiter la course au nucléaire pendant la Guerre froide. Il a également offert un cadre pour entamer le désarmement des deux principaux protagonistes. Depuis les années 1960, l'arsenal nucléaire mondial, essentiellement détenu par Washington et Moscou, a décru de 85%, passant de quelque 70.000 têtes nucléaires à moins de 15.000.

Mais le traité n'est pas parvenu à empêcher l'émergence de nouvelles puissances atomiques. L'Inde et le Pakistan, qui ont réalisé des essais atomiques en 1998, ne l'ont pas signé. Pas plus qu'Israël, qui disposerait de quelque 200 bombes. La Corée du Nord en est quant à elle sortie en 2003, trois ans avant de faire exploser sa première ogive.

Une nouvelle sortie du TNP fragiliserait grandement cet accord, avertissent des experts, alors que Téhéran est soupçonné de vouloir se doter de la bombe atomique.

Autre limitation du traité, la conjoncture sécuritaire dégradée au niveau mondial, qui fait que tous les pays détenteurs s'accrochent à leur arsenal nucléaire du fait de son aspect dissuasif.

Alors que les négociations sur le désarmement sont au point mort entre la Russie et les Etats-Unis, l'ensemble des pays dotés "développent ou déploient tous de nouveaux systèmes d’armes nucléaires, ou ont annoncé leur intention de le faire", soulignait en 2018 l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm.

Lundi, Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France se sont toutefois engagés à "prévenir la poursuite de la dissémination" des armes nucléaires, dans une déclaration commune avant une conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération.

"Nous affirmons qu'une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée", ont affirmé les cinq pays signataires. 

"Compte tenu des conséquences de grande ampleur qu'aurait l'emploi des armes nucléaires, nous affirmons également que celles-ci, tant qu'elles existent, doivent servir à des fins défensives, de dissuasion et de prévention de la guerre", ont-ils mis en garde.

Le 22 janvier 2021, un autre traité, sur l'interdiction des armes nucléaires (Tian), entrait en vigueur. Sa portée reste limitée. Parmi la cinquantaine de signataires ne figure aucun des Etats nucléaires. Les militants pro-abolition espèrent pourtant que le Tian les stigmatisera et les poussera à changer de mentalité.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.