PARIS : Les élèves français reprennent lundi le chemin de l'école pour une rentrée marquée par les défis posés par le variant Omicron, entre risques de contaminations au Covid, fermetures de classes et potentielle explosion du nombre d'enseignants absents.
Dans le même temps, les parlementaires commencent l'examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal dont l'adoption ne fait aucun doute, malgré l'hostilité de plusieurs partis.
La France a dépassé à plusieurs reprises ces derniers jours la barre des 200.000 nouveaux cas quotidiens, malgré un taux de vaccination de quelque 90% de la population de plus de 12 ans.
Pour faire face à cette poussée liée au variant Omicron, le gouvernement veut encore accentuer la pression sur les près de cinq millions de Français non vaccinés: faute de pouvoir justifier d'un statut vaccinal, ils n'auront plus accès aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux.
Le texte, qui doit entrer en vigueur le 15 janvier, "fait le choix de la science" et "de la responsabilité", a insisté le ministre français de la Santé Olivier Véran.
Pour disposer d'un schéma vaccinal complet, il faudra, à partir du 15 février, effectuer sa dose de rappel quatre mois, et non plus sept après sa deuxième dose. Une infection équivaut à une injection.
Dans l'opposition, le groupe socialiste dit voter "par principe" pour le pass vaccinal, comme la majorité des députés LR (droite).
Les insoumis (gauche radicale), qui dénoncent une "mesure brutalisante", les communistes et l'extrême droite de Marine Le Pen voteront contre.
Ces votes seront insuffisants pour faire capoter le texte. Mais les tensions autour de la future loi restent vives; plusieurs élus ont fait état de menaces à leur encontre s'ils votaient pour.
Le texte prévoit un durcissement des sanctions. La détention d'un faux pass sera par exemple passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Du côté de l'école, il n'y a plus de fermeture de classe dès que l'on atteint trois cas de Covid. Mais le ministre de l'Education nationale a décidé le renforcement de la politique de "contact tracing": les élèves seront soumis à trois tests en quatre jours s'il y a un positif dans la classe. Le retour à l'école se fera sur présentation d'un résultat négatif.
Ces changements sont critiqués par les syndicats, qui dénoncent une rentrée "à haut risque".
Selon le conseil scientifique, "au moins" un tiers des professeurs pourraient être touchés par le virus d'ici fin janvier, soit en étant positifs, soit cas contact. Mais l'allègement des règles d'isolement, annoncées par le ministre, devrait éviter les absences en cascade.
Près de 124 000 personnes sont mortes du Covid en France depuis le début de la pandémie il y a deux ans.