La France prend la présidence tournante de l'UE sous un ciel chargé

Le Premier ministre français Jean Castex et la ministre française de la Défense Florence Parly quittent la place du Trocadéro après avoir rencontré des soldats de l'opération de sécurité Sentinelle, devant la Tour Eiffel illuminée en bleu à l'occasion de la Présidence française de l'Union européenne lors de la Saint-Sylvestre à Paris , le 31 décembre 2021.(AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex et la ministre française de la Défense Florence Parly quittent la place du Trocadéro après avoir rencontré des soldats de l'opération de sécurité Sentinelle, devant la Tour Eiffel illuminée en bleu à l'occasion de la Présidence française de l'Union européenne lors de la Saint-Sylvestre à Paris , le 31 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Samedi 01 janvier 2022

La France prend la présidence tournante de l'UE sous un ciel chargé

  • La France s'est fixé trois chantiers prioritaires pour sa présidence : l'instauration de salaires minimum dans toute l'UE, la régulation des géants du numérique et la création d'une taxe carbone sur les produits importés en Europe
  • Le Conseil de l'UE représente les intérêts des 27 Etats-membres face à la Commission et au Parlement européens

PARIS : La France a pris samedi pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne avec un programme ambitieux, une Europe "puissante" et "souveraine", qui risque toutefois d'être bousculé par la nouvelle flambée de Covid-19 et la présidentielle d'avril. 

A minuit sonnante (23H GMT vendredi), elle a pris le relais de la Slovénie, qui présidait le Conseil de l'UE depuis le 1er juillet, et cèdera son tour au second semestre à la République tchèque.

Symbole de ce relais, la Tour Eiffel et l'Elysée se sont illuminés au même moment en bleu, couleur de l'Europe. Des dizaines d'autres monuments emblématiques le seront à travers tout l'Hexagone durant la première semaine de janvier.

Le Conseil de l'UE représente les intérêts des 27 Etats-membres face à la Commission et au Parlement européens. La présidence semestrielle convoque les réunions des ministres, fixe l'agenda et conduit les négociations.

Pendant six mois, la France va donc disposer d'un important pouvoir d'influence pour faire avancer certains sujets et trouver des compromis à 27 même si l'exercice, très encadré, implique neutralité et doigté.

Berlin au rendez-vous 

Le président Emmanuel Macron a placé la barre très haut pour cette "PFUE" (présidence française de l'UE, selon un raccourci).

"2022 doit être l’année d’un tournant européen", a-t-il lancé vendredi soir lors de ses voeux de Nouvel An.

Il s'agit de rendre "l'Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin", avait-il déroulé le 9 décembre.

Des ambitions qu'il ne cesser d'afficher depuis son élection en 2017, non sans crisper certains de ses partenaires, notamment est-européens. 

Lui-même ne présidera pas les sommets ou Conseils européens - un rôle dévolu au Belge Charles Michel - mais il pourra peser sur les discussions et intervenir en cas de crise.

Or l'UE se trouve à la croisée des chemins sur une série de sujets, de la sécurité en Europe - des dizaines de milliers de soldats russes sont massés aux portes de l'Ukraine - à la crise sanitaire qui obscurcit de nouveau l'horizon économique européen.

Emmanuel Macron peut compter sur le soutien du nouveau chancelier alllemand, le social-démocrate Olaf Scholz, qui présidera de son côté le G7 en 2022.

Dans sa première allocution du Nouvel An, le successeur d'Angela Merkel a plaidé pour une "Europe plus souveraine et forte". "Nos amis français peuvent compter sur notre soutien", a renchéri la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, dans une déclaration à l'AFP.

La France s'est fixé trois chantiers prioritaires pour sa présidence : l'instauration de salaires minimum dans toute l'UE, la régulation des géants du numérique et la création d'une taxe carbone sur les produits importés en Europe en fonction de leur impact environnemental.

Emmanuel Macron prône également une réforme de l'espace Schengen afin de mieux "protéger les frontières" européennes face aux crises migratoires, un sujet qui sera au coeur de la campagne présidentielle française.

« Un atout et un risque »

Il entend aussi mettre sur la table une révision des règles budgétaires - les fameux critères de Maastricht - qui encadrent les déficits européens afin de pouvoir financer plus d'investissements européens et de croissance.

Et continuer à faire avancer l'Europe de la défense, malgré les réticences de certains partenaires, soucieux avant tout de la protection de l'Otan.

Il s'agit de la 13e présidence semestrielle tournante exercée par la France depuis 1958 et la première depuis 2008.

Les élections présidentielle de mai et législatives de juin en France vont toutefois la percuter de plein fouet, réduisant d'autant l'espace temps pour agir.

"Trois mois, c'est très, très bref. Ça va être très sportif", observe Claire Demesmay, chercheuse au centre Marc-Bloch à Berlin.

La déferlante du variant Omicron va en outre contrarier l'agenda de la PFUE - quelque 400 rendez-vous sont prévus en France - au moins en janvier où nombre de réunions passeront en distanciel. 

L'opposition dénonce quant à elle une instrumentalisation de la "PFUE" par Emmanuel Macron, très probable candidat à sa réélection même s'il s'est gardé jusqu'ici de toute annonce.

"Ca peut être un atout pour le président français en lui permettant de réaffirmer son engagement européen auprès de son électorat, mais aussi présenter un risque" si ses adversaires politiques choisissent de l'attaquer de front "sur sa politique européenne", relève Thierry Chopin, professeur de science politique à l'Univesité catholique de Lille.


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.

 


Assassinat de Samuel Paty: procès en appel début 2026

Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
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  • A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison
  • Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris

PARIS: Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison.

Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris.

Cela concerne les deux amis de l'assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.

Les deux autres condamnés à avoir interjeté appel sont Brahim Chnina et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avaient écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste, pour avoir lancé une "campagne de haine" ayant fait de Samuel Paty une "cible".


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
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  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".