Perspectives 2022: la renaissance culturelle conquiert la région du Golfe

Les principales expériences culturelles dans les pays de la région MENA ont souvent été inspirées par le patrimoine et l'histoire, comme la cérémonie d'ouverture de la « Route des Rams » en Égypte qui reliait les anciens temples de Louxor et de Karnak. (AFP)
Les principales expériences culturelles dans les pays de la région MENA ont souvent été inspirées par le patrimoine et l'histoire, comme la cérémonie d'ouverture de la « Route des Rams » en Égypte qui reliait les anciens temples de Louxor et de Karnak. (AFP)
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Perspectives 2022: la renaissance culturelle conquiert la région du Golfe

  • Après des décennies de froideur culturelle, l’Arabie saoudite accueille en 2021 un grand nombre d’événements d’art, de sport et de loisir
  • Malgré les préoccupations liées à la Covid, le Royaume ainsi que toute la région du Golfe connaissent une révolution culturelle

DUBAÏ: Au siècle dernier, alors que l’humanité se remettait des privations de la Première Guerre mondiale et de la grippe espagnole, une grande créativité a subitement envahi le globe. De Londres à New York et de Sydney à Tokyo, le siècle – également connu sous le nom des «Années folles» –  a été témoin d’une exubérance culturelle sans précédent, d’une véritable prospérité et de grandes avancées industrielles.

De nouvelles technologies, allant des automobiles jusqu’aux radios sans fil, ont conquis le marché de consommation. La grisaille et le conservatisme de l’âge d’avant-guerre ont alors cédé la place à une nouvelle joie de vivre, surtout ressentie dans les domaines de la musique, de l’art et de l’architecture intérieure.

Ce phénomène a été interprété comme étant un désir refoulé de rattraper le temps perdu – un sentiment brillamment dépeint par l’auteur F. Scott Fitzgerald dans son roman The Great Gatsby (Gatsby le magnifique), paru en 1922.

Un siècle plus tard, alors que le monde tente de se remettre des conséquences désastreuses qu’a engendrées la pandémie du coronavirus, nombreux sont ceux qui rapprochent la période d’hyperactivité culturelle et technologique de l’après-guerre de ce que pourraient cacher les années 2020.

La Maison saoudienne présente l'héritage culturel saoudien à divers publics. (SPA)

Effectivement, le déploiement des vaccins et la baisse des cas de Covid ont permis aux différents gouvernements, vers le milieu de 2021, d’assouplir les mesures de confinement et d’autoriser à nouveau les vols… jusqu’à ce qu’Omicron ait fait son apparition.

En novembre, l’émergence de ce nouveau variant hautement transmissible a montré que la pandémie n’était pas encore finie.

Par conséquent, plusieurs États ont, une fois de plus, imposé de nouvelles restrictions, des fermetures ou des ajournements qui touchent principalement les musées, les galeries, les centres de loisirs et les salles de spectacles.

Il reste à voir comment cette nouvelle vague de restrictions va influencer les ambitions des pays du Golfe.

Prenons l’Arabie saoudite à titre d’exemple. Le Royaume a connu ces derniers temps une véritable révolution culturelle. Après des décennies d’isolement volontaire, il a accueilli en 2021, et pour la première fois, un grand nombre d’événements artistiques, culturels, sportifs et de divertissement.

Ce progrès a été qualifié de «révolutionnaire» et d’ «historique», notamment pendant le mois de décembre durant lequel le Royaume a accueilli l’inauguration d’une biennale d’art contemporain à Diriyah, la première conférence de philosophie, le Festival international du film de la mer Rouge et le premier Grand Prix d’Arabie saoudite.

La région a également accueilli le sport mondial préféré : la Formule 1 a fait ses débuts en Arabie saoudite le mois dernier. (AFP)

«Ce changement s’est produit très vite. Nous sommes à la fois épuisés et très enthousiastes, inspirés», a déclaré à Arab News un artiste saoudien qui participe à la résidence Masaha du Misk Art Insitute.

L’explosion culturelle est étroitement liée à l’engagement du Royaume d’élargir ses perspectives économiques, dans le cadre du programme de réforme Vision 2030.

Depuis la création du ministère saoudien de la Culture en 2019, le lancement de la stratégie culturelle nationale et la mise en place de 11 commissions sectorielles, le Royaume a établi un écosystème culturel vibrant.

Depuis début décembre, il a offert «un véritable spectacle culturel comprenant plus de 100 événements, initiatives et engagements», selon le ministère saoudien de la Culture.

Le spectacle a inclus le retour du Désert X – une exposition d’œuvres d’art monumentales affichées parmi les anciennes ruines et le paysage désertique d’AlUla.

Depuis quelque temps, le gouvernement saoudien a annoncé le plan directeur du projet «New Jeddah Downtown», d’une valeur de $20 milliards, qui consiste à créer «une destination de classe mondiale» qui comprendra un musée et un opéra, au cœur de la ville portuaire historique du Royaume.

En Bref

Il n'est pas prévu de reporter les grands événements artistiques au Royaume d’Arabie saoudite ni aux Émirats arabes unis.

L’Arabie saoudite a abrité un nombre record d’événements culturels en 2021.

Dubaï aspire à devenir une économie créative mondiale d’ici 2025.

«Le changement a toujours été une constante du développement social», a précisé à Arab News Ashraf Fagih, responsable de la programmation à Ithra – le Centre du roi Abdulaziz pour la Culture Mondiale, qui a ouvert ses portes à Dhahran en 2017.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la Culture Mondiale (Ithra), à Dhahran. (Photo fournie)

«La Vision 2030 nous a propulsés en avant, ouvrant les portes de la renaissance culturelle au Royaume, et la pandémie a fait en sorte que nous soyons suffisamment dynamiques, ingénieux et créatifs pour mener à bien ce changement, ensemble, en tant que société prospère.»

«Ithra, facilitateur économique, catalyseur culturel et passerelle mondiale, a joué un rôle crucial dans la présentation de la scène culturelle saoudienne au reste du monde avant la pandémie, grâce aux efforts inébranlables et aux grands talents des créateurs qui lui ont donné vie.»

«Pour être sûrs de ne pas perdre l’élan, nous avons mis notre créativité à l'épreuve et avons travaillé ensemble pour livrer cette mission en toute sécurité à l’heure où toute connexion se fait à distance.»

Effectivement, il était indispensable de s’unir pour que les industries créatives survivent à la pénombre de la pandémie, étant donné que l’interdiction des expositions et des spectacles ont affaibli les opportunités de travail et de croissance des artistes et des interprètes.

«Les horreurs du coronavirus ont rapproché [les membres de] la communauté culturelle», a indiqué à Arab News Alia Al-Senussi, mécène, consultante et spécialiste de renom qui a travaillé en étroite collaboration avec des organisations culturelles en Arabie saoudite.

La ville de Diriyah, en Arabie saoudite, a été désignée capitale de la culture arabe pour 2030. (@MOCSaudi)

«Bien que nous traversions une période difficile, nous avons eu un peu d’espoir grâce à toutes ces merveilleuses expositions en Europe, aux foires d'art comme Art Basel et à la récente biennale de Diriyah. Mais nous ne pouvons pas oublier toutes les souffrances qui persistent. En 2022, nous conserverons cet esprit communautaire à travers les projets culturels.»

La même vitalité culturelle est présente aux EAU. À Dubaï, l'ouverture des frontières, le taux de vaccination élevé, les tests de dépistage largement disponibles et les nouveaux régimes de visa conçus pour encourager les entrepreneurs expatriés ont attiré des milliers de personnes et d'investisseurs talentueux.

Au printemps 2021, la ville a organisé la première foire d'art contemporain en présentiel depuis l'assouplissement des restrictions de fermeture, «Art Dubaï». Bien que le nouveau variant Omicron se soit déjà répandu, il n'est pas prévu d'annuler les prochains événements du calendrier culturel.

L’explosion d’événements artistiques dans la région, dont l’exposition «Infinity des Lumières» qui a eu lieu à Dubaï en juin dernier, est à l’origine des réformes dans le Golfe. (AFP)

«Certes, la Covid-19 a réellement touché Dubaï, comme il a touché toutes les autres villes du monde. Mais la façon dont le gouvernement a géré la situation, notamment en étant le leader mondial de la vaccination, a permis à la ville de s'adapter à la situation et de se redresser rapidement», a confirmé Ben Floyd, PDG d'Art Dubaï, à Arab News.

«Art Dubaï a pu aller de l'avant l'année dernière parce que la ville a attiré des familles fortunées et des entreprises du monde entier, et nous étions sûrs de pouvoir produire un événement réussi», a-t-il ajouté.

Lorsqu’on lui a demandé si l’année 2022 serait différente, Floyd a répondu: «Nous avons reçu plus de demandes de galeries que jamais, et nous prévoyons d'innover davantage notre offre, tout en restant en tête du secteur, grâce à notre programmation.»

«Nous allons lancer un nouveau secteur numérique en réponse à la communauté technologique croissante ici à Dubaï et à l'intérêt accru pour la production et la collection d'art numérique et de NFT.»

En novembre, 14 troupes théâtrales ont participé au festival de théâtre pour la jeunesse de Dubaï organisé par l'autorité culturelle et artistique de Dubaï – une première dans la région.

Puis, au début du mois de décembre, Dubaï Culture et le département de l'économie et du tourisme ont lancé «Creatives Journey», une nouvelle initiative destinée aux personnes travaillant dans les industries créatives et souhaitant lancer leur propre entreprise.

Les acheteurs et les amateurs d'art peuvent désormais admirer des chefs-d'œuvre projetés sur les murs et les sols du Dubaï Mall, à travers une expérience immersive. (AFP, photo d’archives)

Pour sa part, la ville d’Abu Dhabi a annoncé en juin qu’elle investirait $6 milliards dans les industries culturelles et créatives, en plus des $2,3 milliards déjà promis, dans le cadre de son programme de relance post-pandémique.

Le 29 décembre, Dubaï Culture a lancé le tout premier rapport «Creative Dubai : Dubai's Growing Cultural Industries» («les industries culturelles croissantes de Dubaï»), qui propose un aperçu exhaustif du secteur culturel émirati et élabore un plan stratégique pour son développement.

Selon le rapport, le secteur culturel et créatif de Dubaï a contribué à près de 4 % de la production économique totale en 2019. Le secteur a généré des revenus de plus de 37 milliards d'AED (soit $8,5 milliards) cette année-là et a employé plus de 108 000 personnes.

D’ailleurs, Dubaï, qui compte plus de galeries que toute autre ville de la région MENA et dont les dépenses des ménages en matière d'activités culturelles connaissent une des croissances les plus rapides, a été classée parmi les 10 villes les plus influentes du monde dans le Future Brand Country Index 2020.

Cela dit, la renaissance culturelle qui conquiert le Golfe est moins évidente dans d’autres parties de la région, où la pandémie et les difficultés économiques qui en résultent ont placé les activités créatives au bas de la liste des priorités.

Le Liban était autrefois la capitale de l'art et de la culture de la région. Toutefois, avec la crise économique qui a commencé en 2019, la pandémie, la paralysie politique, les pénuries de carburants et le traumatisme collectif suite à l'explosion du port de Beyrouth, la survie quotidienne a pris le dessus.

La sculpture de la Libanaise Nayla Romanos Iliya, intitulée «On the Other Side of Time» («À l’autre bout du temps»), est exposée en permanence devant l’église Saint Elie, à Beyrouth, au Liban. (Dossier AFP)

«L'explosion de Beyrouth a eu un impact plus important que celui de la Covid-19, et le pays s'effondre à une vitesse incroyable, à tous les niveaux», a confié Saleh Barakat, un galeriste libanais, à Arab News. «Nous n’avons pas de carburant, pas d'électricité, même pas d'eau parce qu'[ils] ne peuvent pas la pomper. Tout ce que nous pouvons faire, c'est survivre.»

Malgré tout cela, quelques activités culturelles au Liban ont réussi à vaincre le désespoir qui pèse.

«Si vous venez à Beyrouth, vous serez fascinés par le nombre d’expositions», a déclaré Barakat. «Ce n'est pas une question économique. C'est notre désir de continuer à vivre. C'est de cette façon que nous nous battons.»

Ce ne sont probablement pas les «Années folles» , comme nous l’avions imaginé ou peut-être espéré, mais il est évident que nous sommes tous impatients de tourner la page, de surmonter les bouleversements passés, d'adopter de nouvelles habitudes et de rattraper le temps perdu.

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• Twitter: @rebeccaaproctor

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".