Il ya un an, la démocratie américaine bafouée par l'attaque du Capitole

Dans cette photo d'archive prise le 6 janvier 2021, des partisans du président américain Donald Trump entrent dans le Capitole américain à Washington, DC. Un an après que les partisans de Donald Trump ont pris d'assaut le Capitole des États-Unis et fermé le Congrès, les Américains attendent toujours un jugement sur le défi sans précédent à la démocratie du pays. (Saul Loeb / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 6 janvier 2021, des partisans du président américain Donald Trump entrent dans le Capitole américain à Washington, DC. Un an après que les partisans de Donald Trump ont pris d'assaut le Capitole des États-Unis et fermé le Congrès, les Américains attendent toujours un jugement sur le défi sans précédent à la démocratie du pays. (Saul Loeb / AFP)
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Publié le Dimanche 02 janvier 2022

Il ya un an, la démocratie américaine bafouée par l'attaque du Capitole

  • Le 6 janvier 2021, le vice-président Mike Pence devait convoquer les deux chambres du Congrès pour certifier la victoire de Joe Biden
  • «Même pendant la Guerre civile, les insurgés n'avaient pas violé l'enceinte de notre Capitole, la citadelle de notre démocratie», a relevé le président Joe Biden en juillet

WASHINGTON : Un an après les images inouïes de partisans de Donald Trump envahissant le Capitole, les Américains peinent toujours à prendre la pleine mesure de cette attaque sans précédent contre leur démocratie.

La violence de cet assaut, qui a choqué les États-Unis et terni leur image dans le monde, est immortalisée dans les nombreuses vidéos prises le 6 janvier 2021.

Des assaillants frappent des policiers avec des barres de fer, un agent écrasé sur le pas d'une porte hurle de douleur, des émeutiers en tenue de combat scandent «Pendez Mike Pence» tandis que le vice-président s'enfuit, une femme est abattue par la police dans les couloirs du Congrès.

«Même pendant la Guerre civile, les insurgés n'avaient pas violé l'enceinte de notre Capitole, la citadelle de notre démocratie», a relevé le président Joe Biden en juillet. «Cela a provoqué une crise existentielle et un test pour savoir si notre démocratie pouvait survivre».

Pour le premier anniversaire de l'attaque, les démocrates du Congrès ont donc prévu des commémorations «solennelles», censées donner une perspective historique aux événements.

Mais Donald Trump a choisi, lui, un ton défiant: il compte répéter, lors d'une conférence de presse en Floride, que la présidentielle de novembre 2020 lui a été volée.

Bien qu'aucune preuve ne vienne appuyer ses propos, au coeur de l'assaut sur le siège du Congrès, des sondages montrent qu'environ deux tiers des électeurs républicains le croient.

Et les élus républicains, bien conscients que le milliardaire reste le faiseur de rois dans leur camp, se sont presque tous rangés derrière lui. Car le parti veut reprendre le pouvoir lors des élections de mi-mandat de 2022. En 2024, Donald Trump pourrait même briguer un nouveau mandat.

- Tentatives concertées –

En un an, le déroulement des événements est devenu plus clair.

Bien avant le scrutin, l'impétueux président dénonçait déjà des «fraudes massives» et faisait savoir qu'il n'accepterait pas la défaite.

Lorsque la victoire de son rival fut établie, ses partisans et lui ont tenté d'invalider le dépouillement dans des États-clés à coups de plaintes et de pressions sur des dirigeants locaux.

Quand toutes ces tentatives ont échoué, ils ont reporté leurs efforts sur le 6 janvier. Ce jour-là, le vice-président Mike Pence devait convoquer les deux chambres du Congrès pour certifier la victoire de Joe Biden.

Donald Trump avait alors appelé ses partisans à une «grande manifestation à Washington». «Soyez-y, ça va être énorme!», avait-il tweeté.

En même temps, la pression montait sur Mike Pence pour qu'il stoppe la certification des résultats, sur la base de justifications légales douteuses qu'ont fait circuler des alliés du président, son chef de cabinet Mark Meadows et des élus républicains.

Tous ces éléments ont fusionné le Jour J.

Tandis que le Congrès se préparait à se réunir, Donald Trump haranguait ses partisans devant la Maison Blanche, martelant que l'élection lui avait été «volée».

«Si Mike Pence fait ce qu'il faut faire, nous gagnons l'élection», avait-il ajouté à l'adresse de son numéro deux, avant d'inviter ses supporteurs à aller au Congrès «se battre comme des diables».

- Combats -

Des milliers de personnes s'étaient alors dirigées vers le Capitole, dont des membres de groupes d'extrême droite comme les Proud Boys, certains en tenue de combat, avec des casques et des gilets pare-balles.

Dans un hôtel tout près de là, des alliés de Donald Trump réunissaient une «cellule de crise», aujourd'hui soupçonnée d'avoir fait le lien entre les manifestants, le Bureau ovale et des élus républicains.

Débordés, les policiers du Capitole n'avaient pas réussi à contenir les foules. Face au chaos, la session avait été suspendue, des élus avaient fui, d'autres s'étaient cachés dans des bureaux fermés.

Il a fallu plus de six heures à la police et aux renforts fédéraux pour reprendre le contrôle des lieux.

Finalement, c'est aux premières heures du 7 janvier que le Congrès a officialisé la victoire de Joe Biden.

Cinq personnes sont mortes pendant l'assaut, dans des circonstances confuses. Des dizaines ont été blessées.

Depuis, plus de 720 personnes ont été inculpées pour avoir participé à ce coup de force. De premières peines ont été prononcées, dont une de cinq ans de prison pour un homme qui avait agressé des policiers.

- Course contre la montre -

Mais les Américains attendent toujours que les responsables politiques rendent des comptes.

Juste après l'attaque, Donald Trump a bien fait l'objet d'un procès en destitution au Congrès. Il a toutefois été acquitté très rapidement grâce aux sénateurs républicains.

Les démocrates ne veulent pas en rester là. Fort de leur majorité à la Chambre des représentants, ils ont mis en place une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur son rôle le 6 janvier.

Une de ses membres, Liz Cheney, rare républicaine à soutenir les investigations, a clairement dit que Donald Trump était dans la ligne de mire.

«Jamais dans l'histoire de notre pays une enquête parlementaire sur les actions d'un ancien président n'a été aussi justifiée», a-t-elle déclaré. «Nous ne pouvons pas céder face aux tentatives du président Trump de cacher ce qui s'est passé».

La commission a jusqu'ici interrogé près de 300 personnes mais elle se heurte au refus de coopérer des proches de l'ancien président. Et le temps joue contre elle: si les républicains reprennent le contrôle de la Chambre lors des élections de novembre 2022, ils pourraient mettre fin à ses travaux.

Or, pour William Galston, politologue à l'institut Brookings, «le 6 janvier était le signe avant-coureur d'un danger clair et actuel».

Certes, «la tentative d'invalider les résultats d'une élection démocratique a échoué», affirme-t-il.

Mais «cela sera-t-il le cas dans trois ans? Ce n'est pas si évident. Parce que les personnes qui étaient déterminées à invalider les suites de l'élection de 2020 ont beaucoup appris».

«Une journée incroyable»: trois trumpistes revivent l'assaut du Capitole

Ils se sont rendus par milliers à Washington le 6 janvier 2021 pour protester contre une élection présidentielle qu'ils croient encore truquée. Le Capitole a été pris d'assaut, le pays meurtri.

Un an plus tard, trois manifestants retracent cette journée qui a choqué le monde.

- «Euphorie» -

"C'était une journée incroyable", se remémore Samson Racioppi, 40 ans, encarté au parti républicain. Le 6 janvier, cet homme se charge d'affréter une série de bus de son État du Massachusetts direction la capitale, Washington.

Une marée humaine y est réunie dans un froid glacial, agitant des drapeaux "Trump 2020" pour dénoncer le résultat de l'élection présidentielle qui a vu perdre le milliardaire républicain. Le président se présente sur une estrade. La foule est galvanisée.

"Je me souviens de ce sentiment d'euphorie, voir tout autour de nous ces gens qui enfin, en avaient quelque chose à faire", raconte Jim Wood, venu tout droit de l'État du New Hampshire.

Avant que Donald Trump ne finisse de parler, ce sexagénaire se fraye un chemin et suit un cortège en route vers le Congrès américain où, à leur grand dam, des élus sont en train de certifier la victoire de Joe Biden.

Des milliers de manifestants l'imitent. En quelques instants, une foule se masse devant le dôme blanc du Capitole.

- «L'anarchie» -

"Et puis soudain, on entend des cris, des +on y va, on y va+", s'exclame Glen Montfalcone, venu du Massachusetts. "C'est là que l'anarchie a commencé."

"Les gens poussaient, poussaient, poussaient en criant "Avancez!", confie-t-il. "Et donc c'est ce que nous avons fait, on a foncé."

Sont-ils rentrés dans le Capitole? Tous les trois jurent que non. Mais dire le contraire, c'est aussi risquer la prison.

Un homme torse-nu avec des cornes de bison déambulant dans l'enceinte du Capitole, une manifestante tuée par la police... Avec stupeur, le monde entier suit en direct l'invasion du Congrès américain.

Ces images, Jim Wood dit les découvrir le lendemain, au petit-déjeuner. "Une diabolisation!", fustige-t-il, assurant que l'immense majorité des manifestants sont restés à l'extérieur du bâtiment.

Au cours des mois suivants, deux récits de cette journée du 6 janvier s'opposent. 

Les policiers en fonction ce jour-là, des élus démocrates et même certains républicains qualifient ces actes de "terroristes".

- Le FBI à la porte -

Des opérations de police sont lancées aux quatre coins du pays. Glen Montfalcone voit plusieurs agents du FBI débarquer à sa porte, ses amis se font arrêter.

Dans sa fac de droit, des camarades de Samson Racioppi se mobilisent pour qu'il soit renvoyé. Sans succès.

A Washington, une commission parlementaire est mise sur pied pour enquêter sur la possibilité que les manœuvres du camp Trump aient pu constituer une tentative de coup d'État.

Un coup d’État ? Les manifestants du Capitole s'insurgent contre cette expression. Ils gardent au contraire le souvenir d'une journée exaltante, qui donne la chair de poule, "quelque chose que je raconterai à mes petits-enfants", promet Samson Racioppi.

Toujours persuadé, comme la majorité des électeurs républicains que l'élection de 2020 a été volée - malgré les innombrables preuves du contraire - il se dit prêt à défendre les prochains scrutins coûte que coûte.

"Nous voyons cela comme une guerre", affirme l'étudiant en droit. "Nous allons lancer une série de batailles et causer autant de dégâts que possible à la gauche et à ceux qui soutiennent la tyrannie."

Jusqu'à retourner au Capitole? "Bien évidemment."

 


Attentat contre le Premier ministre slovaque: médecins optimistes, le suspect au tribunal

Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
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  • Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient
  • Le suspect de la tentative de meurtre, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises

BRATISLAVA, Slovaquie : Le pronostic concernant l'état de santé du chef du gouvernement slovaque Robert Fico après la tentative d'assassinat est «positif», a annoncé samedi la ministre slovaque de la Santé, alors que le suspect comparaissait devant un tribunal.

M. Fico est hospitalisé depuis mercredi, date à laquelle un tireur isolé lui a tiré dessus à quatre reprises, notamment dans l'abdomen.

Il a subi une opération de cinq heures mercredi et une autre de deux heures vendredi, toutes deux dans un hôpital de la ville de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie.

«L'intervention chirurgicale d'hier, qui a duré deux heures, a contribué à un pronostic positif sur l'état de santé du Premier ministre», a déclaré la ministre Zuzana Dolinkova à la presse.

«L'état de santé du premier ministre est stable, mais il reste grave», a-t-elle ajouté.

«Si le tir était parti quelques centimètres plus haut, il aurait atteint le foie du Premier ministre», a déclaré le ministre de l'Intérieur Matus Sutaj Estok à la chaîne d'information TA3.

Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient.

«Je ne pense pas qu'il puisse être transporté à Bratislava dans les prochains jours, car son état est encore grave», a-t-il déclaré aux journalistes.

Dans la matinée également, le suspect de la tentative de meurtre est arrivé au tribunal pénal de Pezinok au nord-est de Bratislava, qui devrait ordonner son maintien en détention provisoire.

L'homme, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises.

Un procureur a requis vendredi que le suspect soit placé en détention provisoire après avoir été inculpé de tentative de meurtre avec préméditation.

La fusillade s'est produite alors que M. Fico saluait ses partisans après une réunion du gouvernement délocalisée dans la ville de Handlova, dans le centre de la Slovaquie.

M. Fico est en poste depuis que son parti populiste centriste, le Smer-SD, a remporté les élections législatives à l'automne dernier.

- Tous ces mensonges -

M. Fico effectue son quatrième mandat en tant que Premier ministre après avoir fait campagne sur des propositions de paix entre la Russie et l'Ukraine, pays voisin de la Slovaquie, et sur l'arrêt de l'aide militaire à Kiev, ce que son gouvernement a fait par la suite.

La tentative d'assassinat a profondément choqué ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'Union européenne et de l'OTAN, déjà fortement divisé sur le plan politique depuis des années.

La présidente pro-occidentale sortante, Zuzana Caputova, et son successeur, Peter Pellegrini, un allié de M. Fico qui prendra ses fonctions en juin, ont appelé leurs concitoyens slovaques à s'abstenir de toute «confrontation» après la fusillade.

Ils ont convoqué une réunion de tous les chefs de partis parlementaires pour mardi afin de faire preuve d'unité à la suite de l'attentat.

M. Kalinak a toutefois laissé entendre samedi que le Smer-SD ne participerait pas à la réunion.

«Ils ont invité les chefs des partis politiques et notre président (du parti) est entre les mains des médecins», a-t-il déclaré.

M. Kalinak a ajouté qu'il appellerait Mme Caputova à ce sujet, soulignant que la Slovaquie avait besoin de «réconciliation et de paix».

Certains hommes politiques slovaques ont déjà lancé des accusations contre leurs adversaires, les accusant d'être à l'origine de l'attentat.

M. Kalinak a critiqué vendredi les hommes politiques de l'opposition et certains médias pour avoir qualifié M. Fico de criminel, de dictateur ou de serviteur du président russe Vladimir Poutine avant l'attentat.

«Tous ces mensonges sont la principale raison pour laquelle Robert Fico se bat aujourd'hui pour sa vie», a-t-il déclaré dans un message publié sur le site internet du Smer-SD.


Zelensky se prépare à une offensive plus large, les troupes russes continuent d'avancer

Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 17 mai 2024 montre des sauveteurs évacuant des civils victimes de bombardements russes dans la région de Kharkiv. (Photo Ukraine Emergency Service AFP)
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 17 mai 2024 montre des sauveteurs évacuant des civils victimes de bombardements russes dans la région de Kharkiv. (Photo Ukraine Emergency Service AFP)
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  • « Ils ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c'est leur première vague», a assuré vendredi M. Zelensky alors que la Russie vient d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022
  • L'armée russe a revendiqué vendredi la capture, en une semaine, de 12 localités dans la région de Kharkiv et affirmé que ses forces continuaient à progresser

KIEV, Ukraine : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit s'attendre, dans un entretien exclusif à l'AFP, à une offensive russe plus large dans le Nord et dans l'Est qui viserait à prendre Kharkiv, régions où Moscou poursuit son assaut d'ampleur lancé le 10 mai.

«Ils ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c'est leur première vague», a assuré vendredi M. Zelensky alors que la Russie vient d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022.

Il a néanmoins assuré que, malgré les avancées russes des derniers jours dans la région de Kharkiv, la situation était meilleure pour ses forces qu'il y a une semaine, lorsque les troupes du Kremlin ont franchi par surprise la frontière.

Pour lui, la Russie veut attaquer  Kharkiv (Nord-Est), deuxième ville du pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front. Moscou avait déjà échoué à la prendre en 2022 et le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi ne pas avoir l'intention de l'attaquer «pour l'instant».

L'offensive russe vise officiellement, selon M. Poutine, à répliquer aux frappes ukrainiennes des derniers mois en territoire russe et créer une zone tampon censée empêcher ces frappes.

Les forces de Moscou essayent de profiter du manque d'hommes et d'armes auquel est confronté l'Ukraine après deux ans de guerre.

- Près de 10.000 évacuations  -

M. Zelensky a reconnu auprès de l'AFP un manque d'effectifs. «Il y a un nombre important de brigades qui sont vides», a-t-il dit.

Face à ses carences, Kiev a voté une législation controversée, entrée en vigueur samedi, pour accélérer la mobilisation militaire avec l'abaissement de l'âge de 27 à 25 ans.

Vendredi, M. Zelensky a également signé une loi permettant de recruter des détenus en échange d'une libération conditionnelle.

Tourné vers les Occidentaux, il a déploré n'avoir qu'un quart des systèmes de défense antiaérienne dont Kiev a besoin, ajoutant avoir également besoin de 120 à 130 avions de combat F-16.

Dans la région de Kharkiv, la Russie a affirmé samedi avoir saisi le village de Staritsa près de Vovtchansk, ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kharkiv, assurant que ses forces «poursuivent leur avancée en profondeur dans les positions défensives de l'ennemi».

Près de dix mille personnes ont été contraintes de quitter leur habitation dans la région de Kharkiv, avaient auparavant annoncé les autorités ukrainiennes.

«Au total, 9.907 personnes ont été évacuées», a déclaré samedi le gouverneur Oleg Synegoubov, précisant que les forces armées ukrainiennes avaient repoussé deux tentatives de percer les défenses au cours de la nuit.

La situation est selon lui «sous contrôle», les «défenseurs menant des assauts et des opérations de ratissage dans certaines zones».

Selon M. Synegoubov, les Russes ont «commencé à détruire Vovtchansk, en utilisant chars et artillerie». La ville, comptait quelque 18.000 habitants avant-guerre. Une centaine de personnes y sont toujours et «de violents combats» ont lieu, selon le gouverneur.

L'armée russe a souvent fini par détruire les villes ukrainiennes pour les conquérir, comme Bakhmout l'an passé ou Avdiïvka en février.

Kiev accuse Moscou d'utiliser des civils comme «boucliers humains» à Vovtchansk et d'avoir commis au moins une exécution sommaire.

- Avancée de l'ennemi -

Un peu plus à l'ouest, les forces russes ont progressé sur leur deuxième axe d'assaut dans la région.

Elles visent le village de Loukiantsi, pour ouvrir la voie vers Lyptsi, une autre localité sur la route de Kharkiv.

«Les hostilités continuent à Loukiantsi. Oui, il y a une avancée de l'ennemi dans cette localité. Mais nos soldats essayent encore de la tenir», avait affirmé le gouverneur de la région de Kharkiv.

De son côté, l'armée russe a revendiqué vendredi la capture, en une semaine, de 12 localités dans la région et affirmé que ses forces continuaient à progresser.

- «Zone sanitaire» -

Moscou a engrangé en une semaine ses plus importants gains territoriaux depuis fin 2022, avec quelque 257 km2 conquis dans la seule région de Kharkiv, selon une analyse jeudi de l'AFP à partir de données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Vendredi après-midi, Kharkiv, très régulièrement bombardée, a été touchée par de nouvelles frappes russes qui ont fait au moins trois morts et 28 blessés, selon un dernier bilan fourni par le maire Igor Terekhov dans la soirée.

A Vovtchansk, des frappes russes ont tué un homme de 35 ans et blessé un autre de 60 ans, tous deux civils, selon le Parquet régional.

A Odessa, ville portuaire du sud du pays régulièrement frappée elle aussi, un bombardement russe a fait un mort et cinq blessés hospitalisés, selon le gouverneur local Oleg Kiper.

Pour sa part, l'armée russe a dit avoir fait face à une centaine de drones lancés depuis l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a fait état de la mort d'une mère et de son enfant de quatre ans dans le village d'Oktiabrski.

Dans la soirée, il a en outre annoncé la mort d'un homme dans le village de Novaïa Naoumovka attaqué par des drones, et d'un blessé hospitalisé.

Dans la région de Krasnodar (sud-ouest), les autorités ont affirmé que deux drones ukrainiens avaient incendié une raffinerie à Touapsé. Dans cette même région, des «infrastructures civiles» ont été touchées et ont pris feu à Novorossiïsk, port de la mer Noire.

En Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, la ville de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire, a été en partie privée de courant car une installation électrique a été endommagée, selon les autorités locales.

Enfin, dans la journée de vendredi une femme a été tuée par une frappe dans la région russe de Briansk, selon le gouverneur.

 


Un pétrolier touché par un missile au large du Yémen

Un missile tiré par les rebelles huthis du Yémen a touché un vraquier dans le golfe d'Aden le 6 mars 2024. L'équipage avait fait état de trois morts et d'au moins quatre blessés, selon l'armée américaine. (Photo Indian Navy AFP)
Un missile tiré par les rebelles huthis du Yémen a touché un vraquier dans le golfe d'Aden le 6 mars 2024. L'équipage avait fait état de trois morts et d'au moins quatre blessés, selon l'armée américaine. (Photo Indian Navy AFP)
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  • Une communication radio «indique que le navire a été touché par un missile et qu'il y a un incendie dans le compartiment de pilotage de l'appareil», a rapporté samedi la société de sécurité maritime Ambrey
  • Les Houthis, qui contrôlent la ville de Hodeidah ainsi que de larges pans du territoire yéménite, ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Un pétrolier battant pavillon panaméen a été touché par un missile au large du Yémen, où les rebelles houthis multiplient les attaques contre les navires marchands, a rapporté samedi la société de sécurité maritime Ambrey.

Une communication radio «indique que le navire a été touché par un missile et qu'il y a un incendie dans le compartiment de pilotage de l'appareil», a affirmé la société britannique selon laquelle l'attaque s'est produite à environ 10 miles nautiques au sud-ouest de la ville yéménite de Mokha.

L'agence de sécurité maritime britannique UKMTO avait fait état plus tôt d'une attaque à 76 miles nautiques au sud-ouest de la ville de Hodeidah, également sur la mer Rouge, sans que l'on sache s'il s'agit du même navire.

«Un navire a subi de légers dégâts après avoir été touché par un projectile non identifié», a affirmé UKMTO sur son compte X, en précisant que l'équipage était sain et sauf et que le navire avait poursuivi sa route vers son prochain port d'escale.

Les Houthis, qui contrôlent la ville de Hodeidah ainsi que de larges pans du territoire yéménite, ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.

Alliés de l'Iran, ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël a déclenché la guerre contre le Hamas après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

Face à ces attaques, les Etats-Unis, proché allié d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale pour protéger la navigation en mer Rouge et lancé en janvier, avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les rebelles qui disent depuis qu'ils ciblent aussi les navires américains et britanniques.