Corée du Nord: Kim Jong Un fait de l'économie la priorité pour 2022

 Cette photo non datée publiée par l'agence de presse centrale coréenne officielle de la Corée du Nord (KCNA) le 1er janvier 2022 montre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (C) assistant à la 4e réunion plénière du 8e Comité central du Parti des travailleurs de Corée à la fête Siège du Comité central à Pyongyang. (AFP)
Cette photo non datée publiée par l'agence de presse centrale coréenne officielle de la Corée du Nord (KCNA) le 1er janvier 2022 montre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (C) assistant à la 4e réunion plénière du 8e Comité central du Parti des travailleurs de Corée à la fête Siège du Comité central à Pyongyang. (AFP)
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Publié le Samedi 01 janvier 2022

Corée du Nord: Kim Jong Un fait de l'économie la priorité pour 2022

  • Contrairement aux années précédentes, où son allocution du Nouvel An portait essentiellement sur sa politique extérieure, le leader a fait du développement économique et de la situation alimentaire sa priorité
  • La pression sur l'économie nord-coréenne a été renforcée par la fermeture des frontières ordonnée pour lutter contre la pandémie

SEOUL : Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a placé l'économie au coeur de son discours prononcé à l'issue d'une importante réunion du parti au pouvoir, ont rapporté samedi les médias d'État.

Contrairement aux années précédentes, où son allocution du Nouvel An portait essentiellement sur sa politique extérieure, le leader a fait du développement économique et de la situation alimentaire sa priorité, lors d'une réunion plénière du Parti des travailleurs.

Le régime nord-coréen, qui est sous le coup de sanctions internationales en raison de ses programmes militaires interdits, souffre de pénuries alimentaires.

La pression sur l'économie nord-coréenne a été renforcée par la fermeture des frontières ordonnée pour lutter contre la pandémie.

Dans son discours prononcé vendredi, Kim Jong Un a reconnu que le pays a connu en 2021 une "situation difficile", et a présenté les plans pour l'an prochain, a rapporté l'agence officielle nord-coréenne (KCNA). 

Il a décrit les défis de 2022 comme étant "une grande bataille entre la vie et la mort" et a appelé à "une mission importante pour faire des progrès radicaux afin de résoudre les problèmes d'alimentation, d'habillement et de logement", selon KCNA.

Le Nord a enregistré en 2020 sa plus importante récession économique depuis deux décennies, selon la banque centrale de Corée du Sud.

Le dirigeant avait reconnu en juin que son pays faisait face à une "situation alimentaire tendue".

En octobre, un expert des droits de l'Homme des Nations unies avait averti que les plus vulnérables étaient "menacés de famine".

Le leader, qui a succédé à son père Kim Jong Il il y a dix ans, a indiqué lors de la réunion de son parti que la lutte contre la pandémie était l'un des principaux objectifs de l'année à venir. 

"Les mesures d'urgence de lutte contre l'épidémie doivent être placées en tête des priorités nationales et être vigoureusement mises en oeuvre", a-t-il affirmé, selon KCNA.

Des experts estiment que les conséquences de la fermeture des frontières pour empêcher la propagation du Covid sont à l'origine de l'importance qu'il accorde à l'économie.

« En mode survie »

"La pandémie continue de limiter sa (politique sur le plan) diplomatique, de décimer son économie et de faire du contrôle des frontières son principal problème en matière de sécurité", a expliqué à l'AFP Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha Womans de Séoul. 

Dans son allocution, Kim Jong Un n'a pas mentionné directement les Etats-Unis et la Corée du Sud. 

Il a cependant souligné que Pyongyang continuerait à renforcer ses capacités militaires en gardant à l'esprit "l'environnement militaire dans la péninsule coréenne" et la situation internationale.

Il s'agit notamment d'assurer la loyauté et l'obéissance dans l'armée, d'améliorer les milices et de "produire des équipements puissants qui correspondent à la guerre moderne", a précisé le leader sans donner plus de détails.

"M. Kim pourrait avoir conscience que révéler des projets de développement militaire sophistiqués alors que les gens souffrent de pénuries alimentaires et de conditions (de vie) difficiles en dehors de Pyongyang pourrait ne pas être une si bonne idée cette année", a tweeté Chad O'Carroll du site spécialisé NK News. 

"La Corée du Nord est plus ou moins en mode survie pour 2022 -- et ne sait pas vraiment quoi faire (...) en matière de politique étrangère en ce moment".

La détérioration de la situation économique liée à la pandémie n'a pas empêché Pyongyang de développer son programme d'armement, selon un rapport des Nations unies publié en octobre.

En 2021, la Corée du Nord a déclaré avoir testé avec succès un nouveau type de missile balistique lancé par un sous-marin, un missile de croisière à longue portée, une arme lancée par un train et qu'elle a déclaré être une ogive hypersonique. 

Les négociations avec les Etats-Unis sont au point mort depuis l'échec, en 2019, de la rencontre entre Kim Jon Un et le président américain Donald Trump, alors président des États-Unis. 

Sous la présidence de Joe Biden, les États-Unis ont déclaré à plusieurs reprises étaient prêts à rencontrer des représentants nord-coréens. Mais Pyongyang a jusqu'à présent rejeté cette offre.


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.