Droits humains: nouvelles sanctions US contre la Chine, la Corée du Nord et la Birmanie

Plusieurs sociétés chinoises sont visées (Photo, AFP).
Plusieurs sociétés chinoises sont visées (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Droits humains: nouvelles sanctions US contre la Chine, la Corée du Nord et la Birmanie

  • 15 responsables et 10 entités dans huit pays sont ciblés
  • Elles visent des responsables accusés de violations des droits humains

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont dévoilé vendredi une série de sanctions contre 15 responsables et 10 entités dans huit pays, allant d'une société chinoise de reconnaissance faciale au studio géant d'animation nord-coréen SEK.

Annoncées dans le cadre de la Journée des droits de l'Homme de l'ONU et soutenues par le Royaume-Uni et le Canada, elles visent des responsables accusés de violations des droits humains lors de la répression des manifestations en Birmanie, la détention en masse des musulmans ouïghours ou encore les violences de l'armée au Bangladesh sous couvert de la lutte anti-drogue.

"Nos actions aujourd'hui, surtout celles en partenariat avec le Royaume-Uni et le Canada, enverront un message selon lequel les démocraties mondiales agiront contre ceux qui abusent du pouvoir étatique pour infliger souffrance et répression", a affirmé le ministère américain du Trésor dans un communiqué.

Ces sanctions entrent dans le cadre de la loi "Magnitsky", qui vise à lutter contre la corruption et les atteintes aux droits humains, alors que la défense des valeurs démocratiques est au coeur de la politique étrangère de Joe Biden.

Erken Tuniyaz, président de la région autonome du Xinjiang (nord-ouest), et son prédécesseur Shohrat Zakir sont visés pour la détention de "plus d'un million d'Ouïghours et de membres d'autres minorités ethniques majoritairement musulmanes", indique le ministère.

Studio d'animation

Washington sanctionne également la société SenseTime, déjà placée depuis 2019 sur la liste noire américaine, qui conçoit notamment des applications de reconnaissance faciale pouvant servir à la surveillance des foules et à la vérification d'identité.

Cette entreprise chinoise a, selon le Trésor, "mis en avant sa capacité à identifier les Ouïghours portant une barbe, des lunettes de soleil et un masque" pour servir la surveillance policière au Xinjiang.

La société prévoit d'entrer le 17 décembre à la Bourse de Hong Kong, où elle veut lever 682 millions d'euros.

Longtemps frappé par des attentats, le Xinjiang fait l'objet d'une sévère reprise en main depuis plusieurs années.

Pékin conteste le chiffre d'un million d'Ouïghours enfermés, également mis en avant par des associations de défense des droits humains, et parle de centres de formation professionnelle destinée à éloigner les "stagiaires" de la radicalisation.

Egalement visés par les sanctions, les studios d'animation nord-coréens SEK ont acquis une réputation internationale, contribuant notamment à des succès planétaires comme "Le Roi Lion" ou "Pocahontas".

SEK a "utilisé un assortiment de sociétés écrans pour échapper aux sanctions visant le gouvernement de Corée du Nord et tromper les institutions financières internationales", affirme le Trésor.

Meurtres extrajudiciaires

Ces sanctions, les premières contre Pyongyang depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, visent également le ministre nord-coréen de la Défense, Ri Yong Gil, et le Bureau central des procureurs publics, accusé de faire partie d'un "processus judiciaire impliquant des procès fondamentalement injustes".

L'université russe European Institute Justo et son directeur sont sanctionnés en lien avec la Corée du Nord pour avoir parrainé "des centaines de visas étudiants" pour des ouvriers nord-coréens employés en Russie.

Ces travailleurs génèrent "des revenus en monnaie étrangère" utilisés par le régime nord-coréen "pour soutenir ses programmes illégaux d'armes de destruction massive et de missiles balistiques".

En Birmanie, quatre dirigeants régionaux et trois organisations liées au ministère de la Défense sont sanctionnées pour être "associés aux attaques du régime militaire contre la démocratie et leur répression brutale".

L'armée a renversé le 1er février la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, mettant brutalement fin à une parenthèse démocratique de dix ans.

Les sanctions américaines visent aussi le Bataillon d'action rapide (RAB), une unité d'élite de l'armée du Bangladesh, accusé d'assassinats politiques en marge d'opérations anti-drogue.

"Des ONG accusent le RAB et d'autres forces de l'ordre du Bangladesh d'être responsables de plus de 600 disparitions depuis 2009, de près de 600 meurtres extrajudiciaires depuis 2018 et de torture", affirme le Trésor américain, ajoutant que certaines victimes seraient des opposants politiques, des journalistes et des militants des droits humains.

En parallèle, le département d'Etat américain a imposé des sanctions contre 122 responsables de Chine, d'Ouganda, du Bélarus, du Bangladesh, du Sri Lanka et du Mexique "pour leur implication dans des violations flagrantes des droits humains".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.