Retour sur une année politique agitée entre crises et enjeux

Des manifestants palestiniens ont été asphyxiés à la suite des tirs de gaz lacrymogène de l'armée israélienne,dans le village de Beita, au nord de la Cisjordanie occupée, le 13 août 2021. (AFP)
Des manifestants palestiniens ont été asphyxiés à la suite des tirs de gaz lacrymogène de l'armée israélienne,dans le village de Beita, au nord de la Cisjordanie occupée, le 13 août 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

Retour sur une année politique agitée entre crises et enjeux

  • Le conflit israélo-palestinien, central depuis l’après-guerre, est devenu de plus en plus périphérique
  • Concrètement, le Moyen-Orient ne représente plus l’enjeu stratégique qu’il fut, notamment dans la seconde moitié du XXe siècle, pour ses ressources en hydrocarbures et sa position géopolitique

PARIS: À l’orée d'une nouvelle année 2022, le Moyen-Orient est toujours affecté par des déséquilibres et des transformations politiques et économiques. 

L’année 2021 aurait dû marquer le retour à la vie normale après la crise sanitaire mondiale en 2020. Ainsi, toujours touché par les suites de la pandémie, le Moyen-Orient subit aussi l’accumulation de crises et de conflits. Les recompositions géopolitiques qui se sont dessinées dans cette zone, sont dues au désengagement américain relatif au Moyen-Orient, confirmé avec la grande retraite d’Afghanistan qui a entraîné une vague de répercussions au Moyen-Orient et en Asie centrale à court et à long terme; à la montée en puissance de forces régionales nostalgiques des empires; et à la normalisation accélérée entre Israël et certains pays arabes.

État des lieux d’un Moyen-Orient en recul d’influence stratégique 

Après une décennie de bouleversements et de basculements, le monde arabe est toujours empêtré dans ses crises, et face à ses défis. Du Machrek au Maghreb, les foyers de conflits se répandent et les divisions s’exacerbent.

C’est l’heure de l’affirmation de plusieurs puissances régionales: l’Arabie saoudite, la Turquie, Israël et l’Iran. En revanche, des États longtemps essentiels dans l’ordre régional se sont effondrés, comme l’Irak, la Libye et la Syrie. D’autres, comme l’Égypte, ont perdu leur place. Le conflit israélo-palestinien, central depuis l’après-guerre, est devenu de plus en plus périphérique.

La montée en puissance de l’islamisme politique et du djihadisme, l’irruption des sociétés civiles et l’échec des «printemps arabes» ont encore un peu plus compliqué la donne. 

Fin 2021, les élections en Libye ont été reportées, les manifestations se sont poursuivies au Soudan, l'effondrement du Liban s'est aggravé, le calvaire syrien a perduré, la guerre au Yémen a continué, les répercussions de la guerre de Gaza n'ont pas été traitées, les négociations de Vienne sur le dossier nucléaire iranien n'ont pas réussi et l'économie turque a encore décliné.

Et s'il y a des signes positifs, comme la visite du pape François en Irak, la réconciliation au sein du Conseil de coopération du Golfe à AlUla, les tentatives d’apaisement et d'organisation des différends et des conflits au niveau régional et la réussite des réformes dans certains pays, il y a des signes négatifs, comme la rupture entre l’Algérie et le Maroc, les litiges entourant les élections irakiennes, ou la menace contre la sécurité hydraulique des Égyptiens (Grand barrage de renaissance sur le Nil).

Concrètement, le Moyen-Orient ne représente plus l’enjeu stratégique qu’il fut, notamment dans la seconde moitié du XXe siècle, pour ses ressources en hydrocarbures et sa position géopolitique. Cependant, les découvertes de gaz en Méditerranée orientale provoquent des intérêts et des tiraillements impliquant la Russie, de multiples puissances régionales et l'Europe. Bien entendu, les questions de terrorisme et d'immigration illégale restent parmi les préoccupations européennes et internationales. De manière générale, le Moyen-Orient demeure un foyer majeur de crises aux portes de l'Europe.

En 2021, il a été confirmé que la deuxième vague du «printemps arabe» s'était également arrêtée en raison du maintien de la situation en Algérie, de la confrontation en cours au Soudan, de l'échec du soulèvement irakien à atteindre ses objectifs et de l'échec du soulèvement libanais à réaliser une percée concrète. D'ailleurs, le mouvement de prise en main du président tunisien est venu y mettre toute l'expérience démocratique à l’épreuve. Ainsi, c'est un panorama semi-sombre qui se dégage d'un monde arabe, un monde qui ne perd pas espoir, car le réveil des jeunes et l’émancipation des femmes peuvent annoncer des transformations ultérieures pour un avenir meilleur 

Le cas libanais: «État failli» et effondrement «programmé»

Dans cette zone toujours troublée, instable et conflictuelle par excellence, les défauts et les handicaps structurels ajoutés à l’effet néfaste de l’interventionnisme de puissances régionales non arabes, ont démoli les fragiles États-nations de la Libye et l’Irak jusqu’à la Syrie et le Liban. Le cas libanais est édifiant et frappant.

Le pays du cèdre souffre d'une grave crise structurelle multidimensionnelle que la Banque mondiale considère comme «susceptible d'être classée économiquement et financièrement parmi les dix crises les plus graves, et peut-être l'une des trois crises les plus sévères, à l'échelle du monde, depuis le milieu du XIXe siècle». 

Face à l'impasse et à l'intransigeance actuelles, on peut dire que le dernier avertissement américain contre la transformation du Liban en un «État défaillant» a été dépassé par le temps, car le Liban est pratiquement un «non-État» avec tout ce que cela implique en termes d'incapacité presque totale des institutions à contrôler la sécurité, à gérer les ressources économiques, à fournir des services publics et à assurer le bien-être social de la population.

Par conséquent, les solutions ne viendront pas de l'imposition par Washington et l’Union européenne de nouvelles sanctions contre les politiciens libanais, mais par le biais d’un engagement international envers le Liban, comme pour la création d'un «fonds supervisé par les Nations unies» afin de débourser les salaires de l'armée libanaise et d'autres institutions de sécurité. Ceci est vital pour empêcher le chaos sécuritaire et protéger l'armée, qui serait l'épine dorsale de toute approche de stratégie de défense qui garantit le placement de toutes les armes sous le commandement de la légitimité et empêche le Hezbollah de contrôler la décision de guerre et de paix. Logiquement, le rétablissement de la souveraineté du Liban est la priorité des priorités. Ainsi, ni réforme ni salut avec un État non souverain dominé par un axe extérieur.

 Pour sauver le Liban, l’application de résolutions de l’ONU et l’observation du récent communiqué franco-saoudien (lors de la visite de Macron à Riyad, début décembre) représentent la base de toute approche sérieuse pour le règlement de la crise libanaise.

Renaissance saoudienne: promotion de la jeunesse et des femmes

Les contre-exemples du «déclin arabe» sont la montée en flèche des jeunes et des femmes (sociétés civiles et promotions sociales et culturelles), et surtout la nouvelle expérience saoudienne incluse dans la vision 2020-2030 initiée par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. 

Durant les dernières années, un saut qualitatif a été observé aux niveaux sociétal, politique, économique et militaire, dans le cadre d’une modernisation adaptée au statut du pays et de son histoire.

Sur la plan géopolitique, l’Arabie saoudite est devenue un acteur incontournable usant de ses atouts comme principale puissance musulmane et arabe, et aussi comme leader du marché énergétique et membre influent du G20. 

Le récent sommet du CCG, à la suite d’une tournée régionale du prince héritier saoudien, confirme le leadership saoudien. 

Sur le plan interne, un nouveau climat d’ouverture culturelle et éducative émerge. En effet, la multiplication de concerts étrangers et d’autres initiatives artistiques et artisanales change radicalement l’image du pays et ouvre de nombreuses perspectives pour les jeunes et les femmes. 


Liban : le Hezbollah accuse Israël de « centaines de violations » de la trêve

Le chef adjoint du Hezbollah libanais, Cheikh Naim Qassem, prend la parole lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, à Beyrouth, au Liban. (File/Reuters)
Le chef adjoint du Hezbollah libanais, Cheikh Naim Qassem, prend la parole lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, à Beyrouth, au Liban. (File/Reuters)
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  • Son discours est intervenu alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se trouve au Liban, à l'approche de la date butoir du 26 janvier pour l'application complète de l'accord de cessez-le-feu.
  • « J'appelle l'État libanais à faire preuve de fermeté face à ces violations qui ont dépassé les centaines, cela ne peut pas continuer », a-t-il dit dans un discours diffusé par la télévision du Hezbollah, al-Manar.

BEYROUTH : Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, a accusé  samedi Israël de « centaines de violations » de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre et averti de nouveau que sa formation pourrait « perdre patience ».

Son discours est intervenu alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se trouve au Liban, à l'approche de la date butoir du 26 janvier pour l'application complète de l'accord de cessez-le-feu.

« J'appelle l'État libanais à faire preuve de fermeté face à ces violations qui ont dépassé les centaines, cela ne peut pas continuer », a-t-il dit dans un discours diffusé par la télévision du Hezbollah, al-Manar.

« Nous avons fait preuve de patience à l'égard de ces violations pour donner une chance à l'État libanais, qui est responsable de cet accord, ainsi qu'aux parrains internationaux, mais il ne faut pas tester notre patience », a-t-il ajouté.

L'accord de cessez-le-feu stipule que l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays, d'où l'armée israélienne doit se retirer dans un délai de 60 jours, soit jusqu'au 26 janvier.

Sorti affaibli de la guerre, le Hezbollah doit, lui, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne.

Vendredi, M. Guterres, qui s'est rendu auprès des Casques bleus dans le sud, a affirmé que l'« occupation » de cette région par Israël et ses opérations militaires devaient « cesser ».

Il a révélé que les soldats de maintien de la paix avaient découvert « plus de 100 caches d'armes appartenant au Hezbollah ou à d'autres groupes armés depuis le 27 novembre », jour de l'entrée en vigueur de la trêve.

Le chef du Hezbollah, qui avait des réserves sur la nomination de M. Salam, un juriste international respecté, a averti que « personne ne peut nous exclure de la participation politique effective dans le pays ».


Gaza : le cessez-le-feu est prévu pour entrer en vigueur dimanche à 06 h 30 GMT

Un garçon court avec un drapeau palestinien sur un monticule de décombres dans un camp pour personnes déplacées par le conflit à Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025, suite à l'annonce d'une trêve dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo Eyad BABA / AFP)
Un garçon court avec un drapeau palestinien sur un monticule de décombres dans un camp pour personnes déplacées par le conflit à Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025, suite à l'annonce d'une trêve dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo Eyad BABA / AFP)
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  • « Conformément à l'accord conclu entre les parties concernées et les médiateurs, le cessez-le-feu dans la bande de Gaza commencera à 8 h 30, dimanche 19 janvier, heure locale à Gaza », a écrit sur X Majed al-Ansari, le porte-parole qatari .
  • « Nous conseillons aux habitants de faire preuve de la plus grande prudence et de respecter les instructions des sources officielles », a-t-il ajouté.

DOHA : Le cessez-le-feu entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël dans la bande de Gaza entrera en vigueur dimanche à 04 h 30 GMT, a indiqué samedi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur.

« Conformément à l'accord conclu entre les parties concernées et les médiateurs, le cessez-le-feu dans la bande de Gaza commencera à 8 h 30, dimanche 19 janvier, heure locale à Gaza », a écrit sur X Majed al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères.

« Nous conseillons aux habitants de faire preuve de la plus grande prudence et de respecter les instructions des sources officielles », a-t-il ajouté.

L'accord de cessez-le-feu, annoncé mercredi par le Qatar et les États-Unis, autre pays médiateur, prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

En échange, Israël va relâcher 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère israélien de la Justice, qui a précisé que leur libération n'interviendrait pas avant 16 heures dimanche (14 heures GMT).


Macron à Beyrouth: soutien ferme aux Libanais et leurs nouveaux dirigeants, pour une ère nouvelle

Le président français Emmanuel Macron serre la main de son homologue libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda le 17 janvier 2025. Le 17 janvier, M. Macron a annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale « pour la reconstruction du Liban » après une guerre entre le groupe militant Hezbollah et Israël. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron serre la main de son homologue libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda le 17 janvier 2025. Le 17 janvier, M. Macron a annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale « pour la reconstruction du Liban » après une guerre entre le groupe militant Hezbollah et Israël. (AFP)
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  • Pour affronter ces défis et amorcer l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour le pays, le président français estime qu’il faut s’adosser à trois piliers : restaurer la souveraineté, mettre le Liban sur la voie de la prospérité
  • C’est ce credo que Macron a déroulé lors de ses entretiens avec Aoun et qu’il a réitéré durant ses rencontres avec Salam et le chef du parlement libanais Nabih Berry

PARIS: En se rendant à Beyrouth, quelques jours après l’élection du nouveau président libanais Joseph Aoun et la désignation du nouveau premier ministre Nawaf Salam, le président français Emmanuel Macron a voulu confirmer que la France se tient fermement aux côtés du Liban et des Libanais, dans cette nouvelle ère qui s’ouvre.

C’est une ère porteuse de grands espoirs, pour un pays qui semblait voué au chaos, à cause de l’ineptie de sa classe politique et de ses luttes internes. C’est ce qu’il a voulu constater par lui-même en allant au contact des nouveaux dirigeants et du peuple libanais.

Mais c’est également une ère de défis complexes et difficiles, tant le Liban est fragilisé au niveau de ses institutions, de son économie et de son tissu social par des pratiques mercantiles et communautaires, les ingérences externes, puis récemment une guerre avec Israël qui a laissé une partie de son territoire en lambeaux.

Pour affronter ces défis et amorcer l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour le pays, le président français estime qu’il faut s’adosser à trois piliers : restaurer la souveraineté, mettre le Liban sur la voie de la prospérité et consolider son unité.

C’est ce credo que Macron a déroulé lors de ses entretiens avec Aoun et qu’il a réitéré durant ses rencontres avec Salam et le chef du parlement libanais Nabih Berry.

S’exprimant devant les journalistes à la suite de son tête-à-tête avec Aoun au palais présidentiel de Baabda il a souligné que la souveraineté passe par le respect du cessez-le-feu instauré entre le Liban et Israël le 26 novembre dernier et qu’il a qualifié de «succès diplomatique historique qui a permis de sauver des vies». Avec pour effet la nécessité de consolider le mécanisme de surveillance dont la France fait partie.

Cela implique une application stricte des engagements pris par les autorités israéliennes et libanaises dans le cadre de l'accord et dans les délais prévus.

 Soulignant que « des résultats ont été obtenus » à ce niveau, Macron a estimé qu’ils « doivent se fédérer, se confirmer dans la durée », avec « un retrait total des forces israéliennes, et un monopole total de l'armée libanaise sur les armes ».

C'est pourquoi ajoute Macron « nous soutenons, avec force la montée en puissance des forces armées libanaises et leur déploiement dans le sud du pays » tout en continuant à « consolider l'appui international en matière d'équipement de formation, et de soutien financier ».

Cet effort est soutenu par, la France à titre bilatéral et « je sais aussi que nos amis, l'arabie saoudite le Qatar les pays de la région sont prêts à faire davantage » ajoute-t-il, tout en travaillant « avec vous à la démarcation de la ligne bleue pour dégager une solution pérenne au bénéfice de la sécurité de tous ».

Macron a par ailleurs rappelé que cette souveraineté ne concerne pas que le sud du Liban, et que le contrôle des autres frontières, notamment dans le contexte du bouleversement en cours en Syrie, « constitue aussi un enjeu majeur ». 

L’autre pilier étant la prospérité au bénéfice de tous, il exprimé l’espoir d’une formation rapide du nouveau gouvernement pour mener à bien cette tâche et subvenir à l’urgence humanitaire qui n’est pas révolue.

La nécessité de réformer

La France assure t-il veille à ce que les engagements pris le 24 octobre à Paris soient tenus et qu'ils se traduisent matériellement au profit des populations déplacées par la guerre, Mais « au-delà des réponses d'urgence, la communauté internationale doit anticiper un soutien massif à la reconstruction des infrastructures des habitations détruites par la guerre, tout particulièrement au sud, où le million de déplacés libanais sont rentrés pour trouver leur maison et leur village réduits en cendres ».

À ce propos Macron a précisé qu’une conférence internationale pour la reconstruction se tiendra à Paris dans quelques semaines, lors d’une visite qu’effectuera le président libanais.

La prospérité suppose également des réformes, elles sont « attendues et connues » et s’adressant à Aoun dans des termes empreints d’une chaleur amicale « vous les portez, et vous les défendez », la réforme de la justice, la réforme bancaire, la réforme du marché de l'énergie, la lutte contre la corruption, « toutes ces réformes nécessaires, c'est le gouvernement à venir qui le portera, elles sont indissociables de cette reconstruction ». 

L'ensemble de ces points poursuit Macron doit servir le troisième objectif, « celui d'une nation libanaise, réconciliée et unie dans son pluralisme », car la plus grande des appartenances « est celle à une république qui croit dans l'universel, et d'un pluralisme qui respecte toutes les religions, toutes les communautés leur donnent à chacune sa place ».

Ce n'est que dans cette unité, assure-t-il dans « ce pluralisme réconcilié que le chemin est possible », rendant hommage au peuple libanais, aux milliers de victimes que le pays a déploré depuis le déclenchement de la guerre, « une guerre dans laquelle le Liban a été plongé, malgré lui par l'irresponsabilité de quelques uns ».

Avant sa rencontre avec Aoun au palais de Baabda Macron avait déposé une gerbe au monument du soldat inconnu, puis il s’est livré à un exercice qu’il affectionne particulièrement, en déambulant dans le quartier de Gemayzeh, qui avait été dévasté par l’explosion du port de Beyrouth en 2020

Évoluant au milieu d’une foule de libanais qui l’ont accueilli par des applaudissements chaleureux, il a siroté un café puis il a regardé des livres sur la reconstruction de ce quartier, qu’il avait visité juste au lendemain de l’explosion.

Il a échangé en toute spontanéité avec les personnes qui l’entouraient, il a fait des selfies, bu des jus de fruits, partagé une pizza en écoutant attentivement les personnes qui s'adressent à lui.

« Vous êtes adorable » lui lance une vieille dame, « aidez le Liban » lui demande un homme, une autre personne lui fait part de sa crainte d’une reprise de la guerre.

« Bon courage » et « garder le moral », assène le président français à ses interlocuteurs, avant de souligner que l’ère qui s’ouvre est une ère d’espoir où chacun a sa part à accomplir.

Macron avait commencé sa visite par une rencontre avec le premier ministre libanais en exercice Najib Mikati, et deux entretiens avec le chef d’état major de la FINUL, le général Jean-Jacques Fatinet, puis avec le commandant des opérations spéciales au sein du mécanisme de surveillance du cessez le feu le Général Jasper Jeffers et du représentant de la France au sein de ce mécanisme le général Guillaume Pin Hun.