Omicron: les hôpitaux britanniques « sur le pied de guerre »

Un membre d'une équipe de construction travaille à la construction d'un hôpital de campagne temporaire sur le terrain de l'hôpital St George à Tooting, dans le sud de Londres, le 30 décembre 2021.(AFP)
Un membre d'une équipe de construction travaille à la construction d'un hôpital de campagne temporaire sur le terrain de l'hôpital St George à Tooting, dans le sud de Londres, le 30 décembre 2021.(AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 31 décembre 2021

Omicron: les hôpitaux britanniques « sur le pied de guerre »

  • Contrairement aux autorités en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, le gouvernement de Boris Johnson a décidé de ne pas imposer de nouvelles restrictions avant le Nouvel an en Angleterre
  • Dans un discours de Nouvel An diffusé par ses services, le dirigeant conservateur a affirmé avoir atteint l'objectif officiel de proposer une dose de rappel à tous les adultes afin la fin décembre

LONDRES : "Sur le pied de guerre" face à la déferlante de cas Omicron, les hôpitaux britanniques s'activent pour ouvrir des milliers de lits provisoires, sans savoir encore quelle sera l'ampleur de la vague dans les services de réanimation.

Le Royaume-Uni, qui déplore déjà près de 148.500 morts de la pandémie, enregistre tous les jours des records de contaminations de Covid-19 (plus de 189.000 en 24 heures jeudi). 

Même si les autorités soulignent pour l'instant que le variant Omicron semble provoquer des formes moins sévères que le Delta, le nombre de patients hospitalisés avec le Covid-19 frôlait les 12.000 jeudi, pour la première fois depuis début mars.

Pour être prêts au "pire scénario", le service national de santé, le NHS, a annoncé jeudi la construction de structures temporaires permettant d'accueillir chacune une centaine de patients dans huit hôpitaux anglais, censés être opérationnels dès cette semaine.

Il a également été demandé aux hôpitaux d'identifier "des espaces tels que des gymnases ou des centres d'éducation qui peuvent être convertis pour accueillir des patients" en vue de créer jusqu'à 4.000 lits.

A l'hôpital Saint-George dans le quartier de Tooting, dans le sud de Londres, des ouvriers s'affairaient jeudi pour monter une structure métallique devant la bâtisse de briques, a constaté un photographe de l'AFP.

"Le NHS est désormais sur le pied de guerre", a assuré le directeur médical du service de santé, Stephen Powis, tout en disant "espérer" que ces structures ne servent pas.

"Nous ne savons pas encore exactement combien de personnes ayant contracté le virus auront besoin d'un traitement hospitalier, mais étant donné le nombre d'infections, nous ne pouvons pas attendre de savoir pour agir", a-t-il expliqué.

Lors de la première vague, le NHS avait mis en place d'immenses hôpitaux de campagne dans des centres de conférences ou des stades mais ces structures avaient peu servi, notamment en raison du manque de personnel spécialisé.

Il choisit cette fois des structures plus petites et à proximité immédiate des hôpitaux.

« Plus facile » que perdre du poids 

Contrairement aux autorités en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, le gouvernement de Boris Johnson a décidé de ne pas imposer de nouvelles restrictions avant le Nouvel an en Angleterre. 

Laissant pubs et boîtes de nuit ouverts et se contentant d'appeler à la prudence pendant les fêtes, il a accéléré la campagne de rappel vaccinal, une troisième dose ayant été administrée à plus de 58% des plus de 12 ans.

Dans un discours de Nouvel An diffusé par ses services, le dirigeant conservateur a affirmé avoir atteint l'objectif officiel de proposer une dose de rappel à tous les adultes afin la fin décembre. 

Soulignant que la situation actuelle était "incomparablement meilleure que l'an dernier" grâce à la vaccination, il a une nouvelle fois encouragé la population à se faire vacciner: une résolution "beaucoup plus facile à tenir que perdre du poids ou tenir un journal", selon lui. 

Confronté à l'opposition d'une partie de sa majorité à un tour de vis sanitaire, Boris Johnson s'appuie notamment sur des études indiquant un risque plus faible d'hospitalisations avec Omicron qu'avec le variant Delta.

Une partie des admissions mesurées dans la hausse récente s'explique aussi par le nombre de patients arrivés pour d'autres raisons que le Covid-19 mais testés positifs. Ces cas se multiplient vu le nombre énorme de contaminés. 

L'immunologiste John Bell, de l'université d'Oxford, a relativisé la menace sur la BBC, soulignant les bienfaits de la vaccination: "Les scènes horribles d'il y a un an -- des unités de soins intensifs pleines, de nombreuses morts prématurées -- appartiennent désormais au passé".

Mais des scientifiques craignent une vague importante dans les hôpitaux malgré tout en raison du très grand nombre de contaminations. Et la situation se dégrade ces derniers jours, notamment à Londres, même si l'on est loin des pics de l'hiver dernier (près de 40.000 patients à l'hôpital).

Au delà de la situation des hôpitaux, le niveau spectaculaire de circulation du virus perturbe le fonctionnement du pays.

La compagnie de transport ferroviaire Southern a annulé tous ses trains à la gare Victoria de Londres jusqu'au 10 janvier. Pompiers et ambulances évoquent des difficultés à assurer leur services. 

Ainsi que le NHS lui-même, ce qui suscite des doutes sur le fonctionnement des lits provisoires ouverts.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.