BEYROUTH: Des images satellites prises cette semaine au-dessus du port syrien de Lattaquié montrent les décombres en fumée après une frappe de missile israélienne, quelques heures après que les pompiers ont maîtrisé un énorme incendie.
Le raid lancé depuis la mer Méditerranée mardi a été l'un des plus importants lancés par Israël en Syrie, déclenchant un incendie dans le terminal à conteneurs qui a fait rage pendant des heures et causé d'importants dégâts matériels dans les environs.
Il a endommagé un hôpital et des bureaux à proximité, et a également brisé les vitres d'immeubles résidentiels et de voitures garées dans la zone près du port. L'explosion a été entendue à des kilomètres du port.
Il s'agit de la deuxième attaque de ce type contre l'installation ce mois-ci.
Le port maritime de Lattaquié gère la plupart des importations à destination de la Syrie, un pays ravagé par une guerre civile vieille d’une décennie et par les sanctions imposées par l’Occident.
Une autre attaque a eu lieu le 7 décembre, lorsque les médias syriens ont rapporté que des avions de guerre israéliens ont frappé le terminal à conteneurs, déclenchant aussi un incendie majeur.
Des photos satellite obtenues par l'Associated Press auprès de Planet Labs PBC jeudi montrent un important smog au-dessus du terminal à conteneurs mercredi, probablement à cause du conteneur touché qui brulait encore. Les images indiquent qu'il s'agit d'une frappe de haute précision qui semble avoir touché un seul conteneur.
Un responsable militaire syrien a déclaré que les missiles israéliens avaient été tirés depuis la mer, à l'ouest de Lattaquié, touchant le terminal et déclenchant des incendies.
Le major Mohammed Jaafar, chef des pompiers de Lattaquié, a affirmé que 12 camions de pompiers ont travaillé pendant des heures afin de maîtriser les flammes.
Il a indiqué que les conteneurs touchés comportaient des pièces détachées d’automobiles et du pétrole, mais qu'il n'y a eu aucune victime.
L'armée israélienne, qui commente rarement les attaques individuelles ou discute des détails de telles opérations, a refusé de commenter la frappe signalée.
Israël affirme viser les bases des milices alliées à l'Iran, comme le groupe libanais, le Hezbollah, qui a des combattants en Syrie. Il assure qu'il s’attaque aux cargaisons d'armes censées être destinées aux milices.
Jeudi également, Bahreïn a nommé son premier ambassadeur à Damas depuis qu'il a rétrogradé ses relations au début du conflit.
La nomination de Wahid Moubarak Sayyar, rapportée par l'agence de presse d'État de Bahreïn BNA, s’inscrit dans le cadre d'un changement diplomatique au Moyen-Orient, alors qu'un nombre croissant de pays arabes renouent leurs relations avec le président Bachar Assad.
Les États du Golfe ont aussi réduit ou fermé des missions à Damas après que le régime syrien a utilisé la force contre les manifestations de 2011 qui se sont transformées en guerre.
Bahreïn a révélé que son ambassade et la mission diplomatique syrienne à Manama sont restées opérationnelles.
Le mois dernier, les Émirats arabes unis, qui ont rouvert leur mission à Damas fin 2018, ont envoyé leur ministre des Affaires étrangères à Damas où il a rencontré Assad. Le ministre émirati a demandé la réadmission de la Syrie dans la Ligue arabe.
Abu Dhabi a commencé à se réengager avec Damas après des gains décisifs des forces pro-régime, dans l'espoir d'augmenter le poids arabe en Syrie au détriment de la Turquie non-arabe et de l'Iran, qui soutiennent Assad.
L'année dernière, Oman est devenu le premier État du Golfe à réintégrer son ambassadeur en Syrie.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com