En Arabie saoudite, les campeurs profitent du beau temps pour accueillir familles et amis en pleine nature

Le Centre national pour le couvert végétal et la lutte contre la désertification œuvre pour la restauration de la végétation à long terme, la protection et la remise en état de ses sites, ainsi que l’expansion des espaces verts à travers le Royaume. (Photo fournie)
Le Centre national pour le couvert végétal et la lutte contre la désertification œuvre pour la restauration de la végétation à long terme, la protection et la remise en état de ses sites, ainsi que l’expansion des espaces verts à travers le Royaume. (Photo fournie)
Le Centre national pour le couvert végétal et la lutte contre la désertification œuvre pour la restauration de la végétation à long terme, la protection et la remise en état de ses sites, ainsi que l’expansion des espaces verts à travers le Royaume. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 28 décembre 2021

En Arabie saoudite, les campeurs profitent du beau temps pour accueillir familles et amis en pleine nature

  • Le Centre met l’accent sur l’importance de respecter les contrôles requis pour le camping, conformément aux réglementations et à la loi sur l’environnement
  • De nouvelles réglementations sont prises en considération pour respecter la vie privée des familles

RIYAD: Les week-ends de camping ont longtemps été le passe-temps hivernal préféré des Saoudiens, qui montent leurs propres tentes ou louent des gîtes dans des zones sauvages.

Cette année cependant, l’expérience sera différente, car les campeurs ont besoin d’un permis spécial pour «préserver le couvert végétal», selon Abdelrahman al-Dakheel, porte-parole du Centre national pour le couvert végétal et la lutte contre la désertification.

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La semaine dernière, le Centre a annoncé la création de soixante-trois sites dans différentes parties du Royaume, avec un espace pouvant abriter plus de trente mille campings pour les agences gouvernementales et les particuliers.

Selon M. Al-Dakheel, lesdits sites de camping sont situés dans des zones de végétation et des parcs nationaux supervisés par le Centre.

Suleiman al-Tomi, comme nombre de ses pairs, passe la plupart de ses week-ends hivernaux à camper sur son propre terrain, près de sa ville natale dans le nord-est de l’Arabie saoudite, où il accueille ses amis et leur offre du café, du thé et du lait au gingembre.

Cet enseignant déclare que l’environnement hivernal le motive à passer plus de temps à camper; ses amis et lui préparent, à tour de rôle, une série de plats, principalement de la viande d’agneau ou de chameau accompagnée de riz.

«Dans le cadre de la conservation de l’environnement et de la réduction de la pollution, le ministère de l’Environnement a mis en place plusieurs centres pour améliorer la qualité de vie des habitants du Royaume et préserver l’environnement en adoptant des lois et des règlements stricts. Les forces de sécurité environnementale œuvrent à protéger l’environnement et à empêcher l’abattage du bois et la pollution.»

Fahd Turkestani, président du comité environnemental de la Fédération mondiale des scouts musulmans

Salim al-Shilaghi tient à camper dans la nature pendant plusieurs jours. Il fait l’éloge des procédures et des contrôles récemment mis en place, qui contribuent à la réglementation des sites et à l’aménagement d’emplacements libres adaptés afin de garantir un environnement propre pour les campeurs.

De nouvelles réglementations sont prises en considération pour respecter la vie privée des familles, ajoute-t-il.

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Le Centre met l’accent sur l’importance de respecter les contrôles requis pour le camping, conformément aux réglementations, à la loi sur l’environnement, ainsi qu’à la conservation et la propreté des sites de camping.

Il exhorte les gens à faire preuve de respect et de politesse lorsqu’ils campent, et à s’assurer que les sites restent propres et bien entretenus.

Le Centre national pour le couvert végétal et la lutte contre la désertification œuvre pour la restauration de la végétation à long terme, la protection et la remise en état de ses sites, ainsi que l’expansion des espaces verts à travers le Royaume. 

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Le Centre vise à protéger la diversité végétale des milieux naturels et à préserver les ressources tout en relevant les défis environnementaux. 

Khaled al-Saleem, fondateur de la Green Land Association dans les régions d’Al-Jouf et d’Al-Khafji, affirme que le couvert végétal est confronté à un certain nombre de défis, notamment le surpâturage, en particulier pendant les périodes de floraison. L’une des menaces les plus importantes est le pâturage aléatoire.

M. Al-Saleem explique que le bétail mange les graines avant qu’elles ne sèchent et mûrissent. Un système doit donc être mis en place pour empêcher le pâturage pendant les périodes de croissance des arbustes jusqu’à ce que les graines soient libérées.

en bref

La semaine dernière, le Centre national pour le couvert végétal et la lutte contre la désertification a annoncé la création de soixante-trois sites dans différentes parties du Royaume, avec un espace pouvant abriter plus de trente mille campings pour les agences gouvernementales et les particuliers.

Les réglementations strictes ont eu des répercussions considérables, en réduisant la destruction du couvert végétal, poursuit-il.

M. Al-Saleem, également propriétaire des pépinières Noura Environmental Plant Nurses à Al-Jouf, affirme que les contrôles de campings font partie des actions pionnières les plus importantes du Centre pour réglementer le camping – autrefois non organisé et non contrôlé –, en le rendant gratuit pour les personnes qui ont signé un engagement de conservation concernant la végétation sur le site et l’entretien des lieux.

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La Green Land Association pratique également le recyclage, en mettant l’accent sur les déchets agricoles, qui sont transformés en engrais organiques.

Le demandeur de permis a le droit de procéder à des plantations d’arbres, avec l’approbation de la direction du centre de la région, qui lui fournira des conseils quant aux arbres appropriés autorisés par le ministère de l’Environnement. Cela contribuera considérablement à la préservation et à la propreté des prairies, souligne-t-il.

M. Al-Saleem affirme qu’il a été témoin d’abus à l’intérieur des zones de nature vierge, à cause des déchets laissés par les campeurs quittant la région.

«Cependant, grâce à ce règlement, les coordonnées de chaque site ainsi que le nom de son propriétaire sont enregistrés. Si les lieux ne sont pas bien entretenus, le propriétaire devra payer une amende.»

M. Al-Saleem précise que l’association qu’il a fondée à Al-Jouf et à Al-Khafji participe à une série d’activités de conservation de l’environnement, à la fois en matière de sensibilisation et d’action sur le terrain.

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L’association pratique également le recyclage, en privilégiant les déchets agricoles, qui sont transformés en engrais organiques. Elle recycle également les pneus, plus dangereux pour l’environnement, surtout lorsqu’ils sont brûlés, en les transformant en produits assez différents de leur conception d’origine, comme des ustensiles ou des tables.

Les élèves qui participent à des campagnes de reboisement comprennent l’importance des arbres et leurs bienfaits pour l’environnement.

De jour en jour, la prise de conscience de la population s’accroît à mesure qu’elle participe à la préservation de l’environnement à travers un certain nombre d’initiatives, dont le reboisement et l’entretien. Certains ont commencé à faire pousser des arbres dans la nature sauvage dans le cadre d’une initiative personnelle, souligne-t-il.

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Fahd Turkestani, président du comité environnemental de la Fédération mondiale des scouts musulmans, déclare: «Dans le cadre de la conservation de l’environnement et de la réduction de la pollution, le ministère de l’Environnement a mis en place plusieurs centres pour améliorer la qualité de vie des habitants du Royaume et préserver l’environnement en adoptant des lois et des règlements stricts. Les forces de sécurité environnementale œuvrent à protéger l’environnement et à empêcher l’abattage du bois et la pollution.»

Selon lui, les Saoudiens seraient plus conscients des problèmes environnementaux qu’ils ne l’étaient il y a quelques années. Ils reconnaissent par ailleurs les efforts déployés par les organismes gouvernementaux pour garantir la protection de l’environnement à divers niveaux, notamment en ce qui concerne le traitement des déchets. 

Les écoles et les universités mettent en place des initiatives pour aider les élèves et les étudiants à prendre conscience de l’importance de la protection de l’environnement, ajoute-t-il.

M. Turkestani, ancien professeur agrégé de chimie à l’université Oumm al-Qura à La Mecque, indique que l’intérêt du gouvernement saoudien pour la conservation de l'environnement est devenu réalité, en particulier depuis le lancement de l’Initiative verte saoudienne (SGI) et de l’Initiative pour un Moyen-Orient vert.

Ces importantes mesures environnementales encouragent les entreprises mondiales à être compétitives en matière de préservation de l’environnement et de prestation de services en lien avec cet enjeu vital, poursuit-il.

Il ajoute que les demandes pour camper augmentent naturellement pendant le doux hiver saoudien.

Il met en garde contre le fait de brûler du bois pour se chauffer à l’intérieur des tentes en raison des risques pour la santé liés à l’inhalation de fumée et de dioxyde de carbone et il insiste sur l’importance de s’assurer que les feux sont situés à une distance raisonnable des zones de végétation.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 19 morts dans une frappe, Israël confirme avoir tiré sur un bâtiment de l'ONU

Une photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un panache de fumée s'élevant des explosions au-dessus de bâtiments détruits dans la partie nord du territoire palestinien, le 30 mars 2025. (Photo de Menahem KAHANA / AFP)
Une photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un panache de fumée s'élevant des explosions au-dessus de bâtiments détruits dans la partie nord du territoire palestinien, le 30 mars 2025. (Photo de Menahem KAHANA / AFP)
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  • « Dix-neuf martyrs, dont neuf enfants, ont été tués dans le bombardement de la clinique de l'Unrwa, qui abrite des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza »,
  • Un communiqué militaire précise que la frappe a visé « des terroristes du Hamas (qui) se cachaient dans un poste de commandement » établi dans l'édifice.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de la bande de Gaza a fait état mercredi de 19 morts dans une frappe israélienne sur un bâtiment de l'ONU abritant une clinique. L'armée israélienne a confirmé y avoir visé des combattants du Hamas.

« Dix-neuf martyrs, dont neuf enfants, ont été tués dans le bombardement de la clinique de l'Unrwa, qui abrite des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza », a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, revoyant à la hausse un bilan précédent de 16 morts.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a confirmé avoir frappé un bâtiment de l'Unrwa abritant une clinique à Jabalia.

Un communiqué militaire précise que la frappe a visé « des terroristes du Hamas (qui) se cachaient dans un poste de commandement » établi dans l'édifice.

L'armée a assuré qu' « avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour atténuer le risque de porter atteinte à des civils » et dénoncé ce qu'elle qualifie d'utilisation systématique d'infrastructures civiles par le mouvement islamiste palestinien.

Israël accuse le Hamas d'utiliser la population de Gaza comme bouclier humain, une accusation régulièrement rejetée par le mouvement islamiste.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a condamné un « massacre », réitérant son appel à la communauté internationale pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas qui dure depuis près de 18 mois.

Le 2 mars, Israël a coupé l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Les hôpitaux encore ouverts fonctionnent au ralenti en raison des pénuries de fournitures médicales et de carburant pour les générateurs.

Au cours de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a déjà frappé à de nombreuses reprises des bâtiments de l'Unrwa abritant des Palestiniens déplacés, affirmant que les lieux servaient aussi de repaire à des combattants du Hamas.

Les Nations unies estiment que la plupart des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont fui leur domicile en raison des combats et des bombardements, certains parce que leur logement était détruit, d'autres pour tenter de se mettre à l'abri.

Plus de 1 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis la reprise des bombardements israéliens le 18 mars, après deux mois de trêve, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas pour la bande de Gaza.


Les lieux de beauté de Riyad s'animent à l'occasion des festivités de l'Aïd

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
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  • Riyad prend un charme magique pendant l'Aïd Al-Fitr, devenant une plaque tournante de pique-niques festifs.
  • Les familles célèbrent l'Aïd Al-Fitr en pique-niquant et en s'amusant en plein air.

Riyad : Riyad prend un charme magique pendant l'Aïd Al-Fitr, devenant une plaque tournante de pique-niques festifs.

L'une des destinations les plus populaires est Wadi Hanifa, une vallée sereine située au cœur de la capitale. Avec sa verdure luxuriante, ses lacs artificiels, ses canaux d'eau et sa faune variée, elle offre une évasion parfaite aux amoureux de la nature et aux amateurs d'activités de plein air.

Mohammed Abdul Jaleel, un visiteur libanais, a déclaré : "Nous sommes ici avec des amis et de la famille : "Nous sommes ici avec nos amis et notre famille, nous faisons un barbecue et nous célébrons cette occasion spéciale avec joie. Le temps est parfait, les enfants jouent et les familles profitent au maximum de cette période avant l'arrivée de l'été.

Il a ajouté : "Qu'il s'agisse de randonnée, de cyclisme ou de pique-nique au bord de l'eau, Wadi Hanifa offre une retraite rafraîchissante dans la nature".

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)

Baddiuzz Zaman Sheikh, un habitant de Riyad qui fête l'Aïd avec des amis, a déclaré : "C'est un endroit idéal pour pique-niquer : "C'est un endroit idéal pour pique-niquer. Je viens souvent ici pour faire des barbecues. Entouré de montagnes et de lacs, c'est une escapade populaire."

Tous ceux qui connaissent la région connaissent sans doute Wadi Hanifa, autrefois une décharge, aujourd'hui une oasis luxuriante dans le désert, transformée par la Commission royale pour la ville de Riyad, avec des jardins, des zones humides et des milliers d'arbres.

Outre les promenades nocturnes et les pique-niques, Wadi Hanifa propose toute une série d'activités passionnantes - et nombreux sont ceux qui ignorent qu'il s'agit d'une destination mondiale pour les coureurs.

Le site web Great Runs met en avant les "sentiers entretenus" situés près du quartier diplomatique, qui proposent une boucle de 8 km dans un décor désertique. Au sud de la vallée, le parc Stone Dam met les athlètes au défi avec un escalier de 210 marches.

Jamal Hassan, un expatrié yéménite qui jouait aux cartes avec des amis, a déclaré : "Cette magnifique vallée située à la périphérie de Riyad offre des canaux d'eau, des couloirs de verdure, des allées et des aires de pique-nique au milieu des vergers et des fermes, ce qui en fait une attraction de premier plan pour les résidents et les visiteurs.

"Riyad avait besoin d'un endroit comme celui-ci - une échappée dans la nature loin de l'agitation de la ville. C'est un endroit parfait pour se détendre.

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)

Le Wadi Namar, au sud de la capitale, est un autre lieu de pique-nique très prisé pour l'Aïd. Son barrage, son lac et ses chutes d'eau pittoresques attirent les visiteurs tout au long de l'année.

Tabinda Qamar, qui s'y est rendue avec sa famille, raconte : "Le premier jour de l'Aïd, c'est le jour de l'Aïd : "Le premier jour de l'Aïd, il y avait tellement de monde que la sécurité nous a demandé de revenir plus tôt le lendemain. C'est ce que nous avons fait, et nous avons passé un excellent moment. Le parc est spacieux, avec des aires de jeux pour les enfants, ce qui en fait un lieu idéal pour les familles et les amis. C'est un lieu de vacances parfait, et nous l'avons vraiment apprécié.

De nombreuses personnes visitent également le parc Salam, qui comprend un grand lac illuminé avec des fontaines, des aires de jeux, des espaces verts et des zones récréatives. Anciennement une ferme privée avec des palmiers-dattiers, un lotissement résidentiel et une mosquée vieille de 70 ans, le parc a été transformé en raison de son emplacement stratégique et du besoin d'espaces ouverts de la ville.

Rumana Ambar, qui a visité le site avec sa famille, a déclaré : "C'est un lieu de retraite naturel dans une ville animée, idéal pour des vacances en famille ou entre amis. Avec ses installations bien entretenues, il s'impose comme l'une des principales attractions de Riyad."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

       

Le blocus israélien contraint les boulangeries de Gaza à fermer, la faim menace à nouveau

Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
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  • Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».
  • Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Dans une boulangerie industrielle de la ville de Gaza, ravagée par la guerre, le tapis roulant qui livrait des milliers de pains pita par jour est à l'arrêt. Une conséquence du blocus israélien, qui menace à nouveau le territoire de famine.

La Families Bakery est l'une des 25 boulangeries industrielles soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM). L'agence onusienne a annoncé la mise à l'arrêt de l'établissement, « en raison du manque de farine et de carburant ».

Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».

Cet organisme onusien était « le seul pourvoyeur des boulangeries de Gaza » et fournissait tout ce dont elles avaient besoin, indique à l'AFP Abed al-Ajrami, président de l'Association des propriétaires de boulangeries du territoire palestinien, à la tête de la Families Bakery. 

« Les répercussions de la fermeture des boulangeries seront très difficiles pour les gens, car ils n'ont aucune alternative », s'inquiète-t-il.

Devant le grand four éteint de son entreprise, il explique que les boulangeries étaient au cœur du programme de distribution alimentaire de l'agence onusienne, qui livrait du pain dans les camps abritant les habitants déplacés par la guerre à travers Gaza.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont échoué à prolonger une trêve de six semaines qui avait accordé un fragile répit aux Gazaouis après 15 mois de guerre, leur permettant de retourner dans leurs maisons souvent détruites.

Le 2 mars, Israël a imposé un blocus total au territoire palestinien. L'entrée de l'aide internationale, qui avait recommencé à affluer avec le cessez-le-feu, a été bloquée, et l'alimentation électrique de la principale usine de dessalement du territoire palestinien a été coupée.

Le 18 mars, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur Gaza, suivis d'opérations terrestres. Des combattants palestiniens ont de leur côté recommencé à lancer des roquettes sur Israël depuis Gaza.

Mardi, le Hamas a accusé Israël d'utiliser la famine comme « arme directe » dans le conflit, après l'attaque d'une école de l'ONU dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Il a également appelé les nations arabes et islamiques à « agir d'urgence pour sauver Gaza de la famine et de la destruction ».

Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

Gavin Kelleher, du Conseil norvégien pour les réfugiés, a pointé, lors d'un briefing la semaine dernière, la « misère totale » qui accable les Gazaouis retrouvant leurs habitations bombardées.

« Nous avons été mis en échec (...) On ne nous permet pas d'apporter des vivres, nous ne pouvons pas répondre aux besoins », a-t-il déploré.

« Quand Save The Children distribue de la nourriture à Gaza, nous voyons des foules massives parce que chaque personne dépend de l'aide dans le territoire », souligne de son côté Alexandra Saieh, de l'ONG britannique.

Mais « cette bouée de sauvetage n'existe plus ».