En Mongolie, à travers la steppe, pour vacciner les bergers

Cette photo prise le 13 décembre 2021 montre des agents de santé quittant un ger après avoir inoculé aux éleveurs le vaccin contre le coronavirus Pfizer Covid-19 dans le comté de Delgertsogt, dans la province mongole de Dundgobi. (Byambasuren Byamba-Ochir/AFP)
Cette photo prise le 13 décembre 2021 montre des agents de santé quittant un ger après avoir inoculé aux éleveurs le vaccin contre le coronavirus Pfizer Covid-19 dans le comté de Delgertsogt, dans la province mongole de Dundgobi. (Byambasuren Byamba-Ochir/AFP)
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Publié le Samedi 25 décembre 2021

En Mongolie, à travers la steppe, pour vacciner les bergers

  • En Mongolie, l'un des pays les moins peuplés du monde avec trois millions d'habitants sur un territoire grand comme trois fois l'Espagne, environ un tiers de la population est nomade
  • La vaccination suscite une grande adhésion, plus de 90% des adultes ayant reçu deux injections

DUNDGOBI, Mongolie : L'infirmier Sodkhuu Galbadrakh tient sur ses genoux une boîte de vaccins anti-Covid, tandis qu'il parcourt une piste accidentée de la steppe mongole, allant de maison en maison pour offrir des doses de rappel aux bergers.

«Lors de la première vague, les gens faisaient la queue dehors (pour les vaccins) et je travaillais jusqu'à 21 heures», raconte Sodkhuu.

«Il y avait des jours où je ne rentrais pas chez moi. Maintenant, seules cinq à six personnes viennent se faire vacciner par jour.»

Chaque jour, il appelle les éleveurs pour tenter d'organiser la troisième injection. Mais la réception téléphonique est mauvaise dans les pâturages, ne laissant souvent d'autre choix aux agents de santé que de se rendre directement chez les éleveurs.

En Mongolie, l'un des pays les moins peuplés du monde avec trois millions d'habitants sur un territoire grand comme trois fois l'Espagne, environ un tiers de la population est nomade.

Les autorités ont pris certaines des mesures les plus sévères du monde contre la pandémie de Covid-19, en fermant les écoles pendant la majeure partie des deux dernières années et en fermant les frontières.

La vaccination suscite une grande adhésion, plus de 90% des adultes ayant reçu deux injections.

Mais le programme de rappel connaît un succès plus mitigé parmi les communautés nomades, en raison de la désinformation en ligne et du défi logistique pour atteindre des communautés éloignées dans un pays aussi vaste.

- Résultats mitigés -

Après avoir trouvé plusieurs foyers vides, Sodkhuu, accompagné du médecin Enkhjargal Purev, a rencontré une éleveuse de 37 ans, qui a accepté de recevoir sa troisième dose.

«J'avais prévu de faire mon rappel la prochaine fois que je me rendrais au centre du soum (ville)», explique à l'AFP Enkhmaa Purev, qui avait parcouru 160 kilomètres en début d'année avec son mari pour recevoir leurs premières doses.

Un autre éleveur, nommé Badamkhuu, n'a pas pu recevoir le vaccin en raison d'une pression artérielle élevée -- un problème courant chez les éleveurs en raison d'un régime alimentaire riche en cholestérol.

«J'ai eu une pression artérielle extrêmement élevée après la deuxième dose [du vaccin chinois Sinopharm], donc je ne veux plus de vaccins», a également déclaré Dulamsuren Gombojav, un éleveur de 65 ans, refusant lui aussi le vaccin.

Selon le ministère mongol de la Santé, plus de 660.000 cas de Covid et près de 2.000 décès ont été recensés depuis le début de la pandémie.

- «Rumeurs» -

Les cas ont chuté depuis la mise en place des vaccins, et Oulan-Bator craint que ces progrès ne soient remis en cause à cause de l'hésitation à se faire vacciner.

Seuls 45% environ des adultes ont reçu un vaccin de rappel. «Les jeunes répandent des rumeurs ou ont l'impression que le Covid est comme la grippe, et qu'ils peuvent s'en remettre facilement», soupire Sodkhuu.

«(Ils) pensent qu'ils n'ont pas besoin de vaccins ou de rappels».

Le jour où l'AFP a rejoint l'équipe médicale, celle-ci espérait administrer des rappels à six familles d'éleveurs. Seules trois ont accepté.

Mais Batbayar Ochirbat, le fonctionnaire à la tête du programme de vaccination, affirme que la population accepte de plus en plus la troisième dose.

«Les gens ont commencé à avoir confiance après avoir vu des personnes vaccinées recevoir des rappels, ne développer aucun symptôme et ne pas tomber malade», assure-t-il.

Depuis le mois de septembre, où un pic de plus de 3.000 nouveaux cas quotidiens a été enregistré, les chiffres sont redescendus à une moyenne de 200 cas quotidiens, ce qui, selon lui, est en partie dû aux rappels.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.