Mali: le mouvement de contestation appelle à un nouveau rassemblement

Mali: le mouvement de contestation appelle à un nouveau rassemblement
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Publié le Mercredi 15 juillet 2020

Mali: le mouvement de contestation appelle à un nouveau rassemblement

  • Les responsables du mouvement dit du 5-Juin (M5) n'ont délivré aucun signe de vouloir transiger
  • Les leaders du mouvement ont accusé les autorités d'usage excessif de la force

Bamako: Le mouvement de contestation qui réclame le départ du pouvoir en place au Mali a donné un nouveau rendez-vous à risques en appelant à un rassemblement "de recueillement" vendredi, alors que le doute plane sur un éventuel rôle de la Force spéciale antiterroriste (Forsat) dans les violences intervenues ces derniers jours. 
Une semaine après une manifestation ayant dégénéré en trois jours de troubles qui ont fait au moins 11 morts, et malgré les tensions, les responsables du mouvement dit du 5-Juin (M5) n'ont délivré aucun signe de vouloir transiger et ont maintenu leur exigence d'une démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé IBK, ainsi que le mot d'ordre de la "désobéissance civile". 
"Celui qui a demandé qu'on vienne nous tuer n'est plus notre président", a dit en conférence de presse l'un des chefs de file du M5, Mountaga Tall, qui avait été arrêté avant d'être relâché, comme d'autres leaders, dont Issa Kaou Djim.
Bamako, préservée en temps normal des violences jihadistes et intercommunautaires qui endeuillent le nord et le centre du pays, a été la proie ces derniers jours à des troubles civils les plus graves depuis 2012, point culminant de plusieurs semaines d'une crise qui alarme les alliés et les voisins du Mali.
Les violences ont commencé vendredi à l'issue d'un rassemblement, le troisième à l'appel du M5 depuis juin, mais le premier sous le signe de la "désobéissance civile". Un climat quasiment insurrectionnel s'est propagé à plusieurs quartiers, dont Badalabougou, fief de la principale figure du mouvement, l'imam Mahmoud Dicko, et théâtre samedi soir de scènes de guerre.
La Forsat mise en cause?
Depuis le début des troubles, le doute plane sur un éventuel rôle de la Force spéciale antiterroriste, Forsat, dans les violences. Cette une unité d'élite antiterroriste a-t-elle été employée pour réprimer la contestation civile contre le pouvoir malien? 
La question est soulevée et le cabinet du Premier ministre l'a posée au ministre de la Sécurité après trois jours de violences meurtrières.
Les leaders du mouvement ont accusé les autorités d'usage excessif de la force. Les représentants des organisations africaines, de l'ONU et de l'UE au Mali ont condamné "l'usage de la force létale dans le cadre du maintien de l'ordre", claire référence aux tirs à balles réelles.
De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la présence sur le terrain de membres de la Forsat.
Les journalistes avaient note à plusieurs reprises des hommes encagoulés vêtus de noir, arme automatique à la main à l'arrière de pick-ups dans les rues de Bamako, sans qu'il soit possible de déterminer leur unité.
Dans un courrier adressé au ministre de la Sécurité Salif Traoré dont relève la Forsat, le directeur de cabinet du Premier ministre Boubou Cissé dit avoir été alerté quant à l'emploi de la Forsat dans "des opérations de maintien de l'ordre (...) pour appuyer les unités des forces de sécurité déployées".
Dans ce courrier daté de mardi et frappé d'un tampon "urgent", il demande au ministre de la Sécurité de dire qui a décidé d'engager la Forsat et pourquoi.
Dans un communiqué reçu mardi soir par l'AFP, le Premier ministre "regrette sincèrement les pertes en vies humaines" et indique qu'"une enquête est en cours pour faire toute la lumière et situer les responsabilités".
La Forsat a été créée en 2016 à la suite d'attentats meurtriers en 2015 dans la capitale Bamako, comme une force d'élite et de réaction rapide à toute forme de "terrorisme". Elle est composée de 60 policiers, 60 gendarmes et 60 membres de la Garde nationale, selon l'arrêté ministériel de sa création. Elle est exclusivement dédiée à la lutte antiterroriste, dit l'arrêté.
Elle est régulièrement formée par les partenaires internationaux du Mali, notamment la mission de formation de l'Union européenne, l'EUTM Mali, ou le RAID, l'unité d'élite de la police française.
 


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.
 


L'Arabie saoudite et la France renforcent leur partenariat stratégique dans le domaine de la santé

Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
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  • Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel en visite en France

PARIS : Le ministre saoudien de la Santé, Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français dans le domaine de la santé pour réaffirmer et approfondir la coopération entre les deux pays dans ce secteur, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les entretiens entre M. Al-Jalajel, Catherine Vautrin et Yannick Nodder ont porté sur la construction d'un partenariat stratégique mettant l'accent sur la politique de santé publique, le développement des systèmes de santé, la prévention des maladies et la réponse aux situations d'urgence, selon l’agence.

Les deux parties ont fait l'éloge des réformes ambitieuses du secteur de la santé de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030, notamment en matière de santé numérique, de biotechnologie et d'innovation.

Les ministres se sont félicités de la quasi-finalisation d'un accord majeur visant à formaliser la collaboration en matière de soins de santé et ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d'accord entre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et l'Autorité saoudienne du Croissant-Rouge.

Ces accords visent à stimuler la recherche scientifique, l'innovation et les services d'urgence préhospitaliers.

Ils se sont également engagés à renforcer la coopération sur les questions de santé mondiale, notamment la résistance aux antimicrobiens, et ont souligné l'importance de collaborer avec des institutions internationales telles que l'Académie de l'Organisation mondiale de la santé et le Centre international de recherche sur le cancer.

Au cours de sa visite, M. Al-Jalajel a également rencontré des responsables français de haut niveau, notamment Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique, et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et de la diaspora française.

Il a également assisté au forum du Conseil d'affaires franco-saoudien, au cours duquel des accords stratégiques ont été signés dans les domaines de la santé numérique, de l'oncologie, de la médecine d'urgence et de la biotechnologie, à l'appui des objectifs de la Vision 2030.

Les deux pays se sont engagés à maintenir un dialogue régulier et à activer des canaux d'action conjoints pour assurer la mise en œuvre efficace de leur partenariat en matière de santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: entre 13 et 66 ans de prison pour des opposants jugés pour "complot"

Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 
  • Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

TUNIS, TINISIE : Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé des peines de prison allant de 13 à 66 ans à l'issue d'un procès pour « complot » contre le président Kais Saied. Les prévenus ont été jugés coupables de « complot contre la sûreté de l'État » et d' « adhésion à un groupe terroriste ».

Parmi les condamnés, des personnalités de l'opposition, des avocats et des hommes d'affaires. Certains étaient déjà emprisonnés, d'autres en liberté ou en exil.

Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 

Contrairement aux deux précédentes, l'audience, à laquelle les journalistes internationaux et les diplomates étrangers n'étaient pas conviés, a été particulièrement houleuse et surveillée par la police. Plusieurs accusés étaient accusés de contacts suspects avec certaines ambassades.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

À partir du printemps 2023, des dizaines de responsables politiques, avocats, militants des droits, notamment des migrants, et chroniqueurs connus ont été arrêtés en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, contesté comme prêtant à une interprétation trop large.

Le procès dit « du complot » a commencé le 4 mars. Les accusés sont en détention et doivent s'exprimer en visioconférence. Leurs avocats ont exigé leur présence au tribunal, sans succès. Au moins six d'entre eux ont observé une grève de la faim pour faire valoir ce « droit élémentaire ».

La défense a critiqué le dossier, tandis que l'ONG Human Rights Watch a affirmé que le procès se tenait dans « un contexte répressif ».

En février, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé la « persécution des opposants » en Tunisie.

Le gouvernement a répondu en exprimant sa « profonde stupéfaction ».