BENGHAZI: Deux candidats de premier plan de l'Ouest libyen à la présidentielle en Libye, en passe d'être reportée, ont effectué mardi une visite inédite à Benghazi où ils ont rencontré l'homme fort de l'est Khalifa Haftar qui brigue lui aussi la présidence.
Ce déplacement survient alors qu'une annonce officielle sur un report du scrutin prévu vendredi est attendu à tout moment sur fond de désaccords persistants entre camps rivaux et insécurité chronique.
Les deux candidats, l'influent ex-ministre de l'Intérieur, Fathi Bachagha, et l'ancien vice-Premier ministre Ahmed Meitig, sont arrivés dans la matinée à l'aéroport de Benina, près de Benghazi, la grande ville de la Cyrénaïque, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le programme prévoit des rencontres avec des « députés, des leaders politiques et des chefs de tribus », a déclaré à l'AFP un conseiller de M. Bachagha, en justifiant cette visite rare par une volonté de « briser les obstacles qui se dressent devant ces élections et montrer qu'il est possible de s'unir ».
Les deux candidats ont eu des entretiens avec le maréchal Haftar, qui contrôle de facto l'Est et une partie du Sud du pays et entretient une âpre rivalité avec les notables de l'Ouest. L'homme fort de l'Est a également rencontré des candidats du Sud et de l'Est dans la foulée de cette visite.
La teneur de ces entretiens n'a pas été dévoilée.
« Nous voulons rompre la dernière barrière de divisions qui prévaut dans le pays (...), la Libye doit s'unir quel que soit le vainqueur de la présidentielle », a déclaré Fathi Bachagha peu avant les discussions.
Après Benghazi, les candidats se rendront dans d'autres villes de l'Est, a indiqué pour sa part Ahmed Meitig.
Entre avril 2019 et juin 2020, le maréchal septuagénaire, lui-même engagé dans la course à la présidentielle, avait tenté en vain de conquérir militairement la capitale Tripoli.
La ville portuaire de Misrata, située à quelque 200 km de la capitale Tripoli et dont sont originaires Fathi Bachagha et Ahmed Meitig, avait fourni un grand nombre de combattants ayant participé à repousser l'offensive de Haftar.
Un cessez-le-feu entre camps rivaux de l'Est et l'Ouest avait ensuite été signé et un nouveau gouvernement unifié mis sur pied en début d'année, à l'issue d'un processus chapeauté par l'ONU, pour gérer la transition d'ici une élection présidentielle prévue le 24 décembre.