Algérie 2022, l’année de l’ouverture du capital des banques publiques?

Annoncée le 5 décembre 2021 lors de la conférence nationale sur la relance industrielle, l’ouverture des capitaux de banques publiques sera entamée en 2022. Photo fournie.
Annoncée le 5 décembre 2021 lors de la conférence nationale sur la relance industrielle, l’ouverture des capitaux de banques publiques sera entamée en 2022. Photo fournie.
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

Algérie 2022, l’année de l’ouverture du capital des banques publiques?

  • Annoncée le 5 décembre 2021 lors de la conférence nationale sur la relance industrielle, l’ouverture des capitaux de banques publiques sera entamée en 2022
  • Le succès d’un programme de privatisation exige une base juridique solide

PARIS: La mutation du secteur bancaire et financier, tant attendue, serait-elle en phase de réalisation en Algérie? Les banques publiques, qui occupent une place importante dans le financement de l’économie nationale, connaîtront-elles une transformation, un ajustement et une régulation leur permettant de réussir la phase de privatisation dans le pays?

Annoncée le 5 décembre 2021 par le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, lors de la conférence nationale sur la relance industrielle, l’ouverture des capitaux de banques publiques sera entamée en 2022.

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L’ouverture des capitaux de banques publiques sera entamée en 2022. Photo fournie.

Selon les experts financiers, le processus de privatisation des banques, réalisé dans des conjonctures économiques stables, pourrait permettre l’amélioration de la performance et la réalisation des résultats nets supérieurs à ceux obtenus avant la privatisation. Pour y parvenir, les spécialistes sont unanimes: il faudrait revoir le dispositif réglementaire de la Banque d’Algérie, assouplir le dispositif réglementaire du contrôle des changes et des mouvements des capitaux pour attirer les investisseurs directs étrangers (IDE), créer des banques/bureaux de conseils juridiques et financiers, des sociétés émettrices, des commissaires aux comptes locaux, développer la FinTech. Telles sont les principales actions, préconisées par les experts financiers, à mettre en œuvre.

La privatisation dynamise la concurrence

Selon Mohamed Haichour, expert financier, membre du club d’Alger du Centre algérien de diplomatie économique et membre du conseil scientifique de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), la privatisation des banques permettra la hausse de la concurrence sur le marché bancaire ainsi que l’évolution et la modernisation des services bancaires. «La privatisation constitue un facteur majeur de renforcement et de modernisation des mécanismes du marché financier en réalisant une ouverture et un développement international», car, révèle-t-il, «la privatisation des banques permet d’attirer les fonds étrangers pour l’investissement sur le marché domestique, ce qui a pour conséquence de fournir des ressources réelles afin de financer le développement économique et encourager les petites épargnants à exploiter leurs épargnes sur le marché financier».

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Mohamed Haichour préconise une privatisation mixte des banques via la vente de 20 % des capitaux sur le marché boursier aux petits investisseurs et de 80 % aux investisseurs stratégiques. Phot fournie.

Ainsi, Mohamed Haichour préconise une privatisation mixte des banques via la vente de 20 % des capitaux sur le marché boursier aux petits investisseurs et de 80 % aux investisseurs stratégiques. «La privatisation joue un rôle mécanique qui permet d’accroître la capitalisation boursière et le nombre des titres négociables sur le marché boursier, elle favorise sa diversification, et elle lui donne une nouvelle dimension en établissant une nouvelle catégorie de petits investisseurs sur le marché», explique-t-il à Arab News en français.

Amélioration des performances

Interrogé sur l’apport de la privatisation des banques publiques dans l’amélioration des performances des institutions financières, l’expert financier affirme que l’impact sur les performances des banques privatisées est plus positif lorsqu’un investisseur stratégique prend le contrôle de la banque privatisée que lors de la vente des parts aux petits investisseurs sur le marché boursier. Il ajoute que «les gains de performance sont plus grands, notamment avec la participation des investisseurs étrangers, car cela permet de créer un marché concurrentiel profitable au développement du marché financier».

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Jusqu’alors sous contrôle de l’État, les professionnels du secteur financier plaident pour l’ouverture des capitaux des banques publiques. Photo fournie.

Jusqu’alors sous contrôle de l’État, les professionnels du secteur financier plaident pour l’ouverture des capitaux des banques publiques, laquelle sera, selon eux, très bénéfique à l’attractivité du marché financier. «La privatisation bancaire consiste dans l’amélioration de l’efficacité économique des établissements bancaires, notamment face à la forte concurrence internationale et face aux projets technologiques en matière bancaire», indique M. Haichour. «Par l’accroissement de la participation salariée et l’actionnariat populaire, la réduction du déficit budgétaire de l’État et le développement des activités financières et boursières», ajoute-t-il.

Un processus complexe

La libéralisation des banques publiques serait-elle caractérisée par un processus long et complexe à mettre en œuvre? Selon Mohamed Haichour, la privatisation des banques constitue, notamment dans les pays en voie de développement tels que l’Algérie, un processus complexe parce qu’elle dépend de la libéralisation financière qui exige des changements importants dans les règles régissant et organisant les secteurs bancaire et financier. Car, observe-t-il, «la privatisation des banques a besoin d’une organisation juridique et technique précise qui détermine les procédures de privatisation, la structure de la propriété et la participation étrangère. Cette organisation peut être la clé du succès ou de l’échec de la privatisation d’une banque.»

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le succès d’un programme de privatisation exige une base juridique solide qui fixe les règles et les principes permettant de réaliser les objectifs escomptés tout en conservant l’intérêt national. Photo fournie.

Pour rappel, ce processus est entamé par la levée de l’obstacle juridique, contenu dans la loi de la monnaie et de crédit (l’article 94 de l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003) par l’exécutif et son remplacement par l’article 159 de la loi de finances 2022, laquelle autorise l’introduction des capitaux des banques publiques à la Bourse d’Alger.

Par ailleurs, l’analyste financier ne manque pas de rappeler que «la libéralisation financière et l’augmentation de la compétition sur le secteur bancaire à la suite de privatisations, peut poser la question de l’augmentation de l’exposition au risque bancaire». Selon lui, le succès d’un programme de privatisation exige une base juridique solide qui fixe les règles et les principes permettant de réaliser les objectifs escomptés tout en conservant l’intérêt national. Parmi les dispositions qui seront mises œuvre par le gouvernement, le Premier ministre algérien a évoqué la soumission des gestionnaires à une évaluation périodique, semestrielle et annuelle pour expertiser l’efficacité du processus de gestion.

De son côté, Rostom Fadhli, gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), a mis en avant la nécessité de réviser le système de gouvernance des banques et des institutions financières. Lors de son intervention à l’occasion de la seizième réunion du Fonds monétaire arabe (FMA), le gouverneur de la BA a plaidé pour le renforcement du principe d'autonomie et de transparence dans les conseils d'administration des banques et des institutions financières en vue d'optimiser la gestion professionnelle des finances et permettre à ces institutions de poursuivre l'action pour la réalisation des objectifs définis.

 


L'aéroport de Riyad presque à l'arrêt en raison de problèmes opérationnels

 L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
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  • Les compagnies aériennes publient des déclarations, tandis que des sources indiquent à Arab News que la pluie est à blâmer
  • Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne"

RIYAD: Des milliers de passagers voyageant vers et depuis l'aéroport international King Khalid de Riyad ont été laissés en plan alors que les principales compagnies aériennes se sont efforcées de proposer des vols alternatifs suite à une série d'annulations et de retards.

Saudia et flyadeal ont été parmi les compagnies aériennes qui ont rencontré des difficultés, les deux compagnies ayant publié des déclarations attribuant ces problèmes à des problèmes opérationnels temporaires.

Une déclaration de l'aéroport sur son compte officiel X a exhorté les voyageurs à contacter directement les compagnies aériennes avant de se rendre à la plate-forme d'aviation pour vérifier l'état actualisé et l'horaire de leurs vols.

Le communiqué dit ceci : "L'aéroport international King Khalid souhaite vous informer qu'en raison de la concomitance d'un certain nombre de facteurs opérationnels au cours des deux derniers jours - y compris plusieurs vols détournés d'autres aéroports vers l'aéroport international King Khalid, en plus des travaux de maintenance programmés dans le système d'approvisionnement en carburant - cela a eu un impact sur les horaires de certains vols, y compris le retard ou l'annulation d'un certain nombre de vols opérés par certaines compagnies aériennes".

L'aéroport a ajouté que les équipes opérationnelles travaillent "24 heures sur 24 en étroite coordination avec nos partenaires aériens et les parties prenantes concernées pour faire face aux développements et rétablir la régularité opérationnelle dès que possible", tout en prenant toutes les mesures nécessaires pour minimiser l'impact sur l'expérience des passagers.

Des sources aéroportuaires ont déclaré à Arab News que le problème était lié aux fortes pluies qui se sont abattues sur Riyad plus tôt dans la journée de vendredi. De l'eau s'est apparemment infiltrée dans les réservoirs de carburant censés ravitailler les avions à réaction avant leur décollage, et plusieurs compagnies aériennes se sont alors efforcées de reprogrammer les vols des passagers.

Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne : "Les clients concernés sont contactés par le biais de divers canaux de communication, et tous les changements de billets sont effectués sans frais supplémentaires.

Arab News a contacté Saudia pour de plus amples informations.

Toujours dans un communiqué publié sur X, flyadeal a déclaré que tous ses passagers touchés par la perturbation "seront informés directement par e-mail et SMS des options de rebooking et d'assistance".


IA: pour la présidente de Microsoft France, il n'y a pas de «bulle»

 "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
"Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
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  • Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde
  • En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute

PARIS: "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs.

Pour certains experts, les investissements colossaux dans l'IA semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant la peur d'une survalorisation du secteur.

Mais selon Corine de Bilbao, à la tête de la filiale française du géant américain des logiciels depuis 2021, "il y a des signes forts" de solidité comme le fait que cette technologie se diffuse "dans toutes les sphères de la société".

Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde, dans laquelle Microsoft a investi plus de 13 milliards de dollars.

En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute.

Un milliard d'agents IA

L'énergéticien français TotalEnergies utilise par exemple Copilot et des agents IA, capables de réaliser des tâches de façon autonome, à travers des cas d'usage "dans la maintenance, les achats, la sécurité", énumère la patronne.

Tandis que l'assureur italien Generali a "adopté massivement l'IA et automatisé plus d'un million d'opérations", ajoute-t-elle.

"Plus d'un milliard d'agents à l'échelle mondiale vont être diffusés dans les entreprises" d'ici 2028, s'enthousiasme Corine de Bilbao, citant une étude IDC pour Microsoft.

L'irruption de l'intelligence artificielle dans les entreprises peut toutefois se traduire par des vagues de licenciements comme chez Amazon, le groupe informatique HP ou encore l'assureur allemand Allianz Partners.

Microsoft France, qui compte près de 2.000 employés, a de son côté supprimé 10% de ses effectifs via un accord collectif de rupture conventionnelle sur la base du volontariat.  -

"C'est lié à la transformation de certains métiers, mais pas à l'IA", assure la dirigeante, ajoutant qu'en parallèle Microsoft est en train de recruter "des profils plus techniques", comme des "ingénieurs solutions", pour s'adapter aux demandes de ses clients.

"L'IA suscite beaucoup de peur", reconnaît Mme de Bilbao."On préfère parler de salariés augmentés" plutôt que d'emplois supprimés, poursuit-elle, beaucoup de tâches considérées comme rébarbatives pouvant être réalisées avec l'assistance de l'intelligence artificielle.

Selon elle, l'enjeu central est surtout celui de la formation des salariés à ces nouveaux outils.

"Nouvelle économie" 

"Il n'y aura pas de déploiement de l'IA s'il n'y a pas de valeur partagée, si l'ensemble des citoyens, des étudiants, des entreprises ne sont pas formés", souligne la patronne.

En France, le géant de Redmond (Etat de Washington) a déjà formé 250.000 personnes à l'IA sur un objectif d'un million d'ici 2027 et veut accompagner 2.500 start-up françaises.

"Un écosystème complet se développe entre les fournisseurs de modèles de langage, les infrastructures, on est en train de créer une nouvelle économie autour de cette IA", déclare Corine de Bilbao.

Microsoft a ainsi annoncé en 2024 un investissement de 4 milliards d'euros en France lors du sommet Choose France pour agrandir ses centres de données dans les régions de Paris et Marseille (sud), et construire un datacenter dans l'est de la France, près de Mulhouse.

"Ca avance très bien", explique-t-elle, sans donner de date à laquelle le centre sera opérationnel. "Cela ne pousse pas comme des champignons, ce sont des projets qui prennent quelques années en général", entre le dépôt de permis, de construction et l'accompagnement.

Pour 2026, le défi sera de passer d'une intelligence artificielle "expérimentale à une IA opérationnelle, qui délivre de la valeur pour les entreprises, à la fois sur leurs revenus, la productivité, et qui les aide à se transformer", conclut-elle.


Mercosur: Paris et Rome contrarient les plans de l'UE, ultimatum de Lula

Cette photographie montre des drapeaux européens flottant devant le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 2 décembre 2025. (AFP)
Cette photographie montre des drapeaux européens flottant devant le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 2 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Italie rejoint la France pour demander un report de l’accord UE–Mercosur, menaçant la signature espérée par Ursula von der Leyen et ouvrant la voie à une minorité de blocage au sein des Vingt-Sept
  • Le Brésil met la pression, tandis que les divisions européennes persistent entre défense des agriculteurs et impératif économique face à la concurrence chinoise et américaine

BRUXELLES: L'Italie a rejoint la France mercredi pour réclamer un report de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, ce qui risque d'empêcher Ursula von der Leyen de parapher ce traité en fin de semaine, au grand dam du Brésil.

Une signature dans les prochains jours est "prématurée", a lâché Giorgia Meloni à la veille d'un sommet européen à Bruxelles.

La cheffe du gouvernement italien veut d'abord des garanties "suffisantes" pour le secteur agricole, et se dit "convaincue qu'au début de l'année prochaine, toutes ces conditions seront réunies".

Cette sortie est une douche froide pour la Commission européenne. Bruxelles n'a cessé de marteler ces derniers jours qu'une signature était indispensable avant la fin de l'année, pour la "crédibilité" de l'Union européenne et afin de ne pas contrarier les partenaires latino-américains.

Prudent, l'exécutif européen fait mine d'y croire encore. "Les chefs d'Etat et de gouvernement vont en discuter au sommet européen" ce jeudi, a dit à l'AFP Olof Gill, porte-parole de la Commission.

Au Brésil, le président Lula, qui avait appelé à la responsabilité Emmanuel Macron et Georgia Meloni, a posé une forme d'ultimatum.

"Si on ne le fait pas maintenant, le Brésil ne signera plus l'accord tant que je serai président", a-t-il menacé. "Si jamais ils disent non, nous serons désormais fermes avec eux, parce que nous avons cédé sur tout ce qu'il était possible de céder diplomatiquement".

- "Billet remboursable" -

La prise de position de Rome sur ce dossier est potentiellement décisive.

Avec la France, la Pologne et la Hongrie, l'Italie est en capacité de former une minorité de blocage au sein des Vingt-Sept, ce qui empêcherait un examen de l'accord durant la semaine.

"Ca risque d'être très chaud", convient un diplomate européen anonymement, alors que l'Allemagne comme l'Espagne insistent pour approuver ce traité de libre-échange le plus vite possible.

Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a promis d'exercer une pression "intensive" sur ses partenaires européens mercredi soir et jeudi matin, en appelant à ne pas "chipoter" avec les grands traités commerciaux.

Emmanuel Macron a prévenu que "la France s'opposerait de manière très ferme" à un éventuel "passage en force" de l'Union européenne, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

Paris ne considère pas encore comme "acquis" le report de la signature du traité, mais les déclarations de Giorgia Meloni sont la "preuve" que "la France n'est pas seule", a-t-elle ajouté.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espérait parapher ce traité lors du sommet du Mercosur samedi dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Mais elle a besoin au préalable de l'aval d'une majorité qualifiée d'Etats membres à Bruxelles.

"J'espère qu'elle a un billet (d'avion) remboursable", glisse une source diplomatique européenne.

- Manifestation à Bruxelles -

Cet accord commercial avec l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay permettrait à l'UE d'exporter davantage de véhicules, de machines, de vins et de spiritueux, tout en facilitant l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées.

Les agriculteurs européens ne décolèrent pas et annoncent une dizaine de milliers de manifestants jeudi à Bruxelles contre ce traité.

Pour rassurer la profession, l'UE a ajouté des mesures de sauvegarde: un suivi des produits agricoles sensibles et une promesse d'intervention en cas de déstabilisation du marché.

Un compromis a été trouvé mercredi soir sur ce volet entre des eurodéputés et des représentants des États membres: les garanties pour les agriculteurs y sont supérieures à ce qu'avaient voté les Vingt-Sept en novembre, mais en deçà de la position adoptée par le Parlement européen mardi.

Elles ne devraient toutefois pas suffire à la France. Le bras de fer avec Bruxelles s'inscrit dans un contexte de vaste mobilisation agricole dans l'Hexagone contre la gestion par les autorités de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Et au sein de l'Union européenne, une série d'États redoutent que Paris ne se contente pas d'un report du Mercosur mais essaye de faire échouer le traité, malgré plus de 25 ans de négociations.

Allemands, Espagnols et Scandinaves comptent quant à eux sur cet accord pour relancer une économie européenne à la peine face à la concurrence chinoise et aux taxes douanières des États-Unis.