PARIS: Le gouvernement espère une adoption du pass vaccinal, qui doit remplacer le pass sanitaire, d'ici fin janvier pour une entrée en vigueur "dans la foulée", a indiqué dimanche son porte-parole Gabriel Attal.
Pour sa part, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a affirmé sur BFMTV qu'une prolongation des vacances scolaires au-delà du 3 janvier pour freiner l'épidémie, n'était "pas l'hypothèse privilégiée" et ne serait décidée qu'en "dernier ressort".
L'exécutif souhaite que le projet de loi visant à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, soit "définitivement adopté et promulgué avant la fin du mois de janvier pour qu'il puisse entrer en vigueur dans la foulée", a déclaré M. Attal sur LCI.
L'exécutif ne cache pas sa volonté de mettre la pression sur les non-vaccinés dans une "course contre la montre" face à la cinquième vague du Covid-19 et l'arrivée du variant Omicron en France. Les services de réanimation, où le nombre de patients atteints du Covid-19 est reparti à la hausse fin novembre, approchent des 3.000 patients, alors que les contaminations dépassent les 50.000 par jour sur une semaine, selon les chiffres publiés dimanche par Santé publique France.
Si l'exécutif veut éviter de nouvelles mesures de confinement comme aux Pays-Bas, le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi plusieurs nouvelles mesures, dont cette transformation du pass sanitaire en pass vaccinal.
Concrètement, pour entrer dans les lieux soumis à ce pass (restaurants, lieux de culture, de loisirs...), un test négatif ne suffira plus: il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri du Covid) et avoir reçu une dose de rappel.
"Ce week-end", soit depuis cette annonce, "on a vu une augmentation des rendez-vous pris pour une première injection", s'est félicité M. Attal, évoquant le chiffre de 16.000 rendez-vous de primo-vaccination pris samedi. Il reste autour de 5 millions de Français éligibles qui n'ont reçu aucune injection, a-t-il indiqué.
"C'est eux qu'il faut aller convaincre encore une fois, en prenant des mesures, comme on le fait avec le pass vaccinal mais aussi en utilisant la pédagogie", a-t-il ajouté.
Après la ministre du Travail Elisabeth Borne, qui recevra lundi les partenaires sociaux, ce sera mardi au tour du Premier ministre Jean Castex de recevoir les groupes parlementaires pour discuter des futurs champs d'application du pass sanitaire, a précisé M. Attal.
"Les représentants du patronat et des salariés, et les syndicats, pourront faire état de leurs propositions, de leurs doutes, de leurs critiques auprès du gouvernement puisque dès demain il y a des concertations" avec Mme Borne, a-t-il fait valoir.
"Il y a ensuite une hypothèse, une possibilité, d'extension du pass à d'autres lieux de travail mais ce n'est pas aujourd'hui dans notre scenario de travail", a-t-il dit en rappelant la "discussion parlementaire" à venir. Le texte doit arriver au parlement le 5 janvier et promet déjà de nouveaux débats houleux avec les oppositions dont une partie est contre le pass.
"Si on devait aller en ce sens" d'une extension à de nouveaux lieux, les parlementaires "définiront le périmètre: qui ça concerne, qui contrôlerait", a-t-il souligné.
"Pour l'instant, la base de travail, c'est vraiment le périmètre qu'on connaît pour le pass sanitaire, c'est-à-dire les restaurants, les bars, les lieux de culture, les salons, les foires et les grands rassemblements", a-t-il indiqué.
Ni les transports du quotidien ni les centres commerciaux ne font aujourd'hui partie de cette "base de travail" mais "il y a des possibilités qui existent de l'élargir à des périmètres où aujourd'hui il n'est pas demandé", a-t-il précisé.
Selon les chiffres de Santé publique France dimanche, 52,5 millions de personnes ont reçu au moins une injection, soit près de 78% de la population totale, et 51,4 ont désormais un schéma vaccinal complet.