Covid-19: face à Omicron, restrictions en vue pour le Nouvel An

Cette photo d'archive prise le 31 décembre 2020 montre l'avenue des Champs Elysée pendant le réveillon du Nouvel An alors qu'un couvre-feu de 20h00 à 6h00 est mis en place en France pour éviter une troisième vague d'infections au Covid-19, à Paris. (Photo, AFP)
Cette photo d'archive prise le 31 décembre 2020 montre l'avenue des Champs Elysée pendant le réveillon du Nouvel An alors qu'un couvre-feu de 20h00 à 6h00 est mis en place en France pour éviter une troisième vague d'infections au Covid-19, à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

Covid-19: face à Omicron, restrictions en vue pour le Nouvel An

  • La soirée du 31 décembre, où traditionnellement les fêtards sont plus exubérants, inquiète l'instance chargée de donner des recommandations à l'exécutif au regard des connaissances sur l'épidémie
  • Les contaminations au virus sont nettement reparties à la hausse en France depuis mi-novembre, pour dépasser le seuil de 50 000 nouveaux cas par jour

PARIS : Noël devrait être tranquille, mais attention au Nouvel An, alerte le Conseil scientifique, qui appelle le gouvernement à limiter strictement les rassemblements face au Covid-19, à l'image de Paris qui annule son emblématique feu d'artifice sur les Champs-Elysées.

Dans un avis publié samedi, le Conseil estime que "des mesures de restriction significatives doivent pouvoir être prises par les autorités à l'occasion du réveillon (y compris le cas échéant sous la forme de limitation d'activités collectives ou de couvre-feux), avec la possibilité d'une déclinaison territoriale".

La soirée du 31 décembre, où traditionnellement les fêtards sont plus exubérants, inquiète l'instance chargée de donner des recommandations à l'exécutif au regard des connaissances sur l'épidémie.

"Nos concitoyens auront à cœur de passer cette fête de Noël 2021 en nombre plus limité, de se faire tester avant, de s'assurer que les plus anciens ont bien reçu leur dose de rappel", estime le Conseil scientifique.

En revanche, "pour les festivités du Nouvel An, le Conseil scientifique alerte sur un comportement des citoyens qui pourrait être différent avec une activité festive plus ou moins contrôlée".

Il "souhaiterait une démarche pour éviter qu'à l'occasion du Jour de l'an, se constitue une série de mini-clusters à Omicron, qui pourraient diffuser rapidement dans les jours qui suivent sur l'ensemble du pays, compte tenu des mouvements de populations à cette période".

Le Premier ministre, Jean Castex, avait déjà souligné ce risque en recommandant vendredi aux mairies de renoncer aux concerts et feux d'artifice de la Saint-Sylvestre. Il annonçait que la consommation d'alcool sur la voie publique serait interdite dans toute la France ce soir-là.

Samedi matin, la mairie de Paris a annulé le feu d'artifice et des concerts prévus sur l'avenue des Champs-Élysées le soir de la Saint-Sylvestre.

 

Castex défend "l'efficacité" de la vaccination des enfants au lendemain de ses annonces

Jean Castex a défendu samedi "l'efficacité" de la vaccination des enfants pour contrer la propagation du Covid-19, au lendemain de son annonce sur la mise en place d'un pass vaccinal et alors que se profile l'ouverture de la vaccination pour tous les 5-11 ans.

En visite dans un vaccinodrome au Mans et au centre hospitalier de cette ville, le chef du gouvernement a échangé avec plusieurs personnes venues se faire vacciner, pour l'essentiel des doses de rappel. 

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Le Premier ministre français Jean Castex donne une conférence de presse pour la dernière mise à jour de Covid-19 à Paris le 17 décembre 2021. (Photo, AFP)

M. Castex avait annoncé vendredi plusieurs nouvelles mesures, dont un projet de loi en janvier visant à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. Concrètement, pour entrer dans les lieux soumis à ce pass (restaurants, lieux de culture, de loisirs...), un test négatif ne suffira plus: il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri du Covid) et avoir reçu une dose de rappel.

Le ministre de la Santé, Olvier Véran, a par ailleurs indiqué samedi matin que la vaccination serait offerte à tous les enfants de 5 à 11 ans à partir de mercredi 22 décembre "si tout va bien". 

Dans le chef-lieu de la Sarthe, le Premier ministre s'est notamment enquis auprès de plusieurs de ses interlocuteurs de la demande pour de premières doses de vaccination ainsi que des motivations des réfractaires à la vaccination, et dit espérer que "les décisions annoncées" vendredi aient "pour effet de les décider un peu plus".

Il faut vacciner les enfants "parce qu'ils sont contaminants", a-t-il répondu à un homme qui lui faisait part de ses doutes, rappelant que des personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies graves pouvaient subir des formes graves du Covid bien qu'elles soient vaccinées. 

"La vaccination des enfants a son efficacité à ce titre", a estimé le Premier ministre, qui a néanmoins insisté sur le fait que cette vaccination serait proposée "sur la base du volontariat", alors qu'une majorité de parents y sont opposés, selon les sondeges.

Jean Castex s'est ensuite rendu au centre hospitalier du Mans, visitant notamment le service de réanimation, dans lequel 80% des patiens Covid sont non-vaccinés.

Le Premier ministre s'est enfin offert une déambulation au marché du quartier Patis-Saint-Lazare, en compagnie du maire PS Stéphane Le Foll. Jean Castex était accompagné dans sa visite par la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, qui a été élue municipale au Mans entre 2014 et 2020.

«Un risque énorme»

Les contaminations au virus sont nettement reparties à la hausse en France depuis mi-novembre, pour dépasser le seuil de 50 000 nouveaux cas par jour.

Le variant Delta y reste très largement dominant. Or, l'exemple d'autres pays européens, Royaume-Uni en tête, montre que le variant Omicron, beaucoup plus contagieux, peut très rapidement aggraver une situation déjà difficile.

"Si c'est 10% des cas de variant Omicron aujourd'hui dans notre pays, ça veut dire que la semaine prochaine c'est 25 ou 30%, et ça veut dire que dans quinze jours il est majoritaire", a prévenu le ministre de la Santé Olivier Véran samedi sur France Inter.

À Noël, "on ne met pas de jauge parce que les gens ont très bien compris. La jauge, c'est: tout le monde vacciné à table. (...) Avoir conscience que si vous avez une grand-mère qui n'est pas vaccinée, à table, et que vous êtes vingt, vous prenez un risque, je le dis, un risque énorme", a estimé le ministre. Il a toutefois précisé que les autotests ne seraient pas rendus gratuits comme beaucoup s'y attendaient.

Mais le 31 décembre, a décrit M. Véran, "ce sont des moments de très fort brassage de populations qui ne se connaissent pas".

Le Conseil scientifique exhorte donc, pour ce Nouvel An 2022, à la "responsabilité individuelle" des Français.

Cela implique de "limiter la taille des évènements festifs", de "se faire tester largement le 31 décembre", de "ne pas multiplier les différents lieux de sorties pour une même personne qui, si elle est infectée, serait à l'origine de plusieurs clusters" et "d'éviter de voir des personnes âgées de plus de 65 ans durant la première semaine de janvier" si on a croisé beaucoup de monde au réveillon.

Un projet de loi est prévu début janvier pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, ce qui limitera l'accès aux lieux culturels ou aux restaurants aux personnes entièrement vaccinées. 

La troisième dose de vaccin sera par ailleurs rendue obligatoire pour les soignants et les pompiers à partir de fin janvier, a indiqué M. Véran. Et la vaccination pour les 5-11 ans pourra commencer à partir de mercredi "si tout va bien", une fois les derniers avis scientifiques donnés, a-t-il encore dit.

Marine Le Pen, du Rassemblement national, a déploré que le gouvernement aille "toujours dans le sens d'un plus grand enfermement des Français". L'autre candidat d'extrême droite à la présidentielle, Eric Zemmour, a dénoncé "le durcissement" du pass alors que "les Français sont déjà largement vaccinés".

 

Le pass vaccinal conduit à un "plus grand enfermement" des Français, selon Marine Le Pen

Le pass vaccinal qui va supplanter le pass sanitaire pour inciter les Français à se faire vacciner va conduire à un "plus grand enfermement" des Français, a déploré samedi Marine Le Pen en marge d'un déplacement à Mayotte. 

Pour faire face à la montée du variant Omicron, un projet de loi sera présenté "début janvier" pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, a annoncé vendredi soir le Premier ministre Jean Castex. Pour entrer dans les lieux soumis à ce pass (restaurants, lieux de culture, de loisirs...), un test négatif ne suffira plus: il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri du Covid) et avoir reçu une dose de rappel.

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La candidate du Rassemblement national (RN) d'extrême droite à l'élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen. (Photo, AFP)

"C'est donc une obligation vaccinale. Ce qu'on nous a absolument promis de ne pas faire est en train de se réaliser (...) toujours dans le sens d'un plus grand enfermement des Français, d'une perte de plus en plus lourde de nos libertés individuelles", a déploré devant la presse la candidate à la présidentielle du Rassemblement national, qui était déjà opposée au pass sanitaire.

Elle a fustigé "l'incurie du gouvernement, qui a supprimé 5.700 lits en pleine crise sanitaire, qui a mis au ban 15.000 soignants interdits de travailler parce qu'ils n'étaient pas vaccinés même s'ils démontraient par des tests qu'ils n'étaient pas porteurs du virus".

Marine Le Pen a aussi jugé la situation "très inquiétante" pour "la démocratie (et) la suite de la campagne" présidentielle avec les meetings envisagés. Le RN a prévu un grand meeting à Reims mi-janvier puis des réunions publiques de petite taille.

Interrogée sur les patients en réanimation qui pour la majorité ne sont pas vaccinés, elle a répondu : "qu'il y ait des gens qui soient en réanimation est une chose, mais qu'on soit obligé d'enfermer les gens, de les menacer de mort sociale s'ils ne sont pas vaccinés et qu'ils ne sont pas porteurs" en est une autre.   

"Ceci n'a pas de de sens sanitaire", a estimé la responsable d'extrême droite. "Il y a là encore une fois la démonstration de l'amateurisme, de l'incurie et peut-être même du cynisme du gouvernement". 

Pour sa part, l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour a dénoncé, dans un tweet, un "durcissement installé avec de passe vaccinal" qui, selon lui, "a un objectif: instaurer une lutte des classes vaccinale, afin d’empêcher les Français de s’intéresser aux sujets sur lesquels Emmanuel Macron est en difficulté"


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.