Présidentielle: la possible candidature de Taubira agite une gauche fragmentée

"Je ne serai pas une candidate de plus", promet Christiane Taubira, assurant vouloir "mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l'union" d'une gauche déjà divisée entre sept prétendants déclarés. (Photo, AFP)
"Je ne serai pas une candidate de plus", promet Christiane Taubira, assurant vouloir "mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l'union" d'une gauche déjà divisée entre sept prétendants déclarés. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

Présidentielle: la possible candidature de Taubira agite une gauche fragmentée

  • L'ancienne garde des Sceaux donne rendez-vous à ses partisans «à la mi-janvier», dans une vidéo diffusée vendredi sur les réseaux sociaux
  • L'ancienne députée guyanaise s'était illustrée par son combat pour la loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité

Face au délitement de la gauche française, qui pèse pour un quart des intentions de vote à l'élection présidentielle, l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira "envisage" de se présenter, au risque de diviser davantage sa famille politique.

L'ancienne garde des Sceaux du président socialiste François Hollande de 2012 à 2016 donne rendez-vous à ses partisans "à la mi-janvier", dans une vidéo diffusée vendredi sur les réseaux sociaux.

"Je ne serai pas une candidate de plus", promet-elle néanmoins, assurant vouloir "mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l'union" d'une gauche déjà divisée entre sept prétendants déclarés, en comptant les deux représentants de l'extrême gauche.

La candidate socialiste et maire de Paris Anne Hidalgo, qui a appelé la semaine dernière à une primaire de la gauche dans le cadre de la Primaire populaire, un mouvement citoyen, a proposé dans la foulée de la déclaration de Mme Taubira un débat télévisé pour "exprimer ce que la gauche, ses différentes composantes, porte aujourd'hui".

L'écologiste Yannick Jadot a réagi en affirmant qu'il y aurait cette fois, contrairement à 2017, une "candidature écologiste" et jugé la démarche choisie par Mme Taubira "pas totalement à la hauteur" des enjeux.

L'ancienne députée de Guyane, la région d'outre-mer où elle est née il y a 69 ans, s'est illustrée pour l'électorat de gauche par son combat pour la loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité et surtout pour avoir porté en tant que ministre la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, adoptée en 2013.

Selon une étude Odoxa pour l'hebdomadaire L'Obs publiée le 10 décembre, elle apparaît comme la figure de gauche jugée "la plus compétente", "convaincante" et "proche des préoccupations des Français", devant Anne Hidalgo et Yannick Jadot.

Les organisateurs de la Primaire populaire ont salué la position de Christiane Taubira, l'appelant à participer à cette primaire qui doit se dérouler fin janvier et pour laquelle la date limite de candidatures est justement fixée au 15 janvier.

Les deux candidats de gauche les mieux placés dans les sondages, le député La France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot ont déjà récusé cette primaire.

"Le plus probable est que nous assistions là à un épisode de plus dans le délitement de la gauche", assène Stéphane Rozès, politologue et président du Cap (Conseils, analyses et perspectives) au sujet d'une éventuelle candidature supplémentaire à gauche.

"Une bonne image ne se transforme pas en capital électoral dans un contexte où le débat est déplacé hors de tout ce qui fait sa popularité", souligne Stéphane Rozès.

"Sans compter ses divisions, la gauche fait face à un débat centré sur la sécurité et l'immigration, des thèmes où elle est absente", ajoute-t-il.

La candidature de Christiane Taubira, qui avait recueilli 2,32 % des voix à la présidentielle de 2002, est créditée de seulement 2% d'intentions de vote au premier tour, selon un sondage OpinionWay - Mieux voter publié mercredi.

Selon un sondage Présitrack d'OpinionWay pour Les Échos, Radio Classique et CNEWS publié vendredi, aucun candidat de gauche ne dépasse les 10% d'intentions de vote et la gauche, toutes tendances confondues, ne récolterait que 28% des voix, soit autant que les deux représentants de l'extrême droite combinés, Marine Le Pen et Éric Zemmour.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.