Présidentielle: Taubira se jauge face à «l'impasse» d'une gauche plus que jamais divisée

Christiane Taubira a dit vendredi «envisager» sa candidature à l'Elysée, «donnant rendez-vous à la mi-janvier» à ses sympathisants, pour répondre à «l'impasse» d'une gauche plus que jamais divisée. (AFP)
Christiane Taubira a dit vendredi «envisager» sa candidature à l'Elysée, «donnant rendez-vous à la mi-janvier» à ses sympathisants, pour répondre à «l'impasse» d'une gauche plus que jamais divisée. (AFP)
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Publié le Vendredi 17 décembre 2021

Présidentielle: Taubira se jauge face à «l'impasse» d'une gauche plus que jamais divisée

  • Dans sa vidéo, Christiane Taubira n'a, elle, pas fait mention d'une potentielle participation à la Primaire populaire, prévue fin janvier 2022 et qui vise à désigner un candidat unique à la gauche
  • A l'extrême droite, Marine Le Pen a fustigé une gauche «en perdition», «incapable de se mettre autour d'une candidature unique»

PARIS: Fin du suspense... pour le moment: Christiane Taubira a dit vendredi "envisager" sa candidature à l'Elysée, "donnant rendez-vous à la mi-janvier" à ses sympathisants, pour répondre à "l'impasse" d'une gauche plus que jamais divisée.


"J'envisage d'être candidate à l'élection présidentielle", a déclaré l'ancienne ministre de la Justice de François Hollande, 69 ans, dans une vidéo de trois minutes diffusée sur les réseaux sociaux.


"Je ne serai pas une candidate de plus", a-t-elle toutefois affirmé, assurant vouloir "mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l'union", à l'heure où la gauche est éparpillée entre plusieurs candidatures, pour un faible total d'environ 25% des intentions de vote au premier tour.


"Débattons (...) sur une chaîne de télévision", "avant le 15 janvier", date limite de dépôt des candidatures à la présidentielle, a aussitôt après proposé la candidate PS Anne Hidalgo à tous les candidats de gauche. 


"Il y a une méthode, une seule (...): c'est la primaire", a répété la candidate PS, précisant que sa proposition de débat était néanmoins "indépendante" du processus d'une primaire.


Dans sa vidéo, Christiane Taubira n'a, elle, pas fait mention d'une potentielle participation à la Primaire populaire, prévue fin janvier 2022 et qui vise à désigner un candidat unique à la gauche.


"Nous saluons la position de Mme Taubira", se sont félicités auprès de l'AFP ses organisateurs, l'appelant à "participer dans le cadre de la Primaire populaire aux efforts de rassemblement".


"C'est une position cohérente", a jugé à l'AFP Léanie Buaillon, porte-parole du collectif de citoyens Taubira pour 2022, qui estime qu'elle peut être "la clé pour débloquer" les discussions entre les candidats.

«Candidature au-dessus»
Chez les écologistes, deux lignes différentes ont déjà réagi.


"C’est bien, elle met les pieds dans le plat de l'union", a applaudi Sandrine Rousseau. "Là on commence vraiment (...) à voir un gouvernement de gauche, donc allons-y!", s'est-elle réjouie sur RMC.


L'initiative de Mme Taubira "n'est pas totalement à la hauteur des difficultés que rencontre notre pays", a jugé pour sa part le candidat Yannick Jadot sur France Bleu.


Côté LFI, le député Eric Coquerel a décrié une intervention "pas sérieuse": "Il faut arrêter, on n'est pas dans une cour de récréation!", a-t-il raillé sur BFMTV.


"Ce n'est pas une candidature en plus, mais une candidature au-dessus", s'est défendu pour sa part à l'AFP Guillaume Lacroix, président du PRG et proche de Mme Taubira. 


A l'extrême droite, Marine Le Pen a fustigé une gauche "en perdition", "incapable de se mettre autour d'une candidature unique", en marge d'un déplacement à Mayotte.


"Ca ressemble à une tentative désespérée de la gauche dans une présidentielle très mal embarquée pour elle", a raillé un membre de l'entourage d'Eric Zemmour.


Christiane Taubira avait multiplié ces dernières semaines les contacts avec les entourages de plusieurs candidats, faisant espérer une possible candidature aux partisans d'une "union".


Jeudi soir, elle a contacté tour à tour les candidats de gauche pour leur expliquer sa démarche et tenter de "féderer ces différentes volontés de la gauche".


Outre l'ancienne garde des Sceaux, sont également susceptibles d'obtenir les 500 parrainages la socialiste Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel ou encore Arnaud Montebourg (La Remontada), et les candidats d'extrême gauche Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO).

Popularité intacte 
Malgré de rares apparitions médiatiques, Christiane Taubira jouit toujours d'une popularité intacte auprès de l'électorat de gauche, issue notamment de son combat pour le mariage pour tous en 2013.


Une étude Odoxa pour L'Obs publiée il y a une semaine a révélé qu'elle était, à gauche de l'échiquier politique, la figure jugée "la plus compétente", "convaincante" et "proche des préoccupations des Français". Devant Anne Hidalgo et Yannick Jadot.


Reste pour l'ancienne élue à transformer les attentes d'une partie de la gauche et convaincre plus largement.


Testée pour la première fois depuis la proposition d’Anne Hidalgo de primaire, Christiane Taubira est créditée de seulement 2% d'intentions de vote au premier tour, selon un sondage OpinionWay - Mieux voter publié mercredi.


Autre épine dans son pied, tout en assurant que les propos des antivax sont "un ramassis d'imbécillités", elle avait refusé fin septembre d'appeler à la vaccination contre le Covid en Guyane, s'attirant de nombreuses critiques.


Ce n’est pas la première fois que la Guyanaise se lance dans la course à l’Elysée: en 2002, elle avait été candidate sous les couleurs du Parti radical de gauche, recueillant 2,32% des voix.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.