PARIS: Youssef Alaouad cartographie la vie quotidienne par le biais de son regard photographique et de son style photogénique. Entretien avec Arab News en français de l'artiste marocain de 26 ans.
Photographie, créativité et volupté
Il est difficile d'être indifférent à l'esthétique fleurie inhérente à l’œuvre et à la personnalité créative de Youssef Alaouad. La photographie a imprégné fortement sa personnalité. C'est en 2012 qu'il commence à prendre des photos de son environnement. «Des choses très simples», dit-il avec modestie.

Cette simplicité est dans le cas présent synonyme de créativité. «Pour moi, la photographie permet d'exprimer mes fantaisies et les nombreuses représentations de mon esprit. Ce que mon esprit me dicte, je le mets à exécution.»
En 2020, il débute un nouveau chapitre de sa carrière en devenant photographe de marque notamment pour le magazine canadien Sage. Sa créativité et surtout son style bien particulier ont attiré de nombreux regards y compris en dehors du royaume chérifien. «Je ne m'attendais pas à prendre une telle trajectoire. J'ai aussi compris que la créativité, ce n'est pas seulement ce que je projette dans mon esprit mais c'est surtout la perception que les gens peuvent avoir.»
Un style coloré
En tant que modèle, Youssef Alaouad a cette faculté rare de pouvoir se fondre de manière naturelle dans n'importe quel type de paysage – que ce soit un dépôt de ferrailles ou devant sa moto – sans pour autant renier son style ouvertement rétro et coloré. Le but est à chaque fois de montrer de façon artistique un moment de la vie quotidienne.

Ce style est le résultat de tout un processus en amont. «J'achète les habits de seconde main dans des friperies. Je choisis généralement des couleurs qui donnent vie à la photographie tel un tableau. Il faut arriver à faire parler la photo.»
Youssef Alaouad parvient à communiquer ses émotions et surtout son amour pour les années 1970. Les pantalons à pattes d'éléphant ou les vestes vintage sont donc légion. «Cette attirance pour cette époque-là est ancrée en moi. Petit, j'allais fouiller l'armoire de mon père dans laquelle je sélectionnais certains habits pour ensuite les porter et me photographier avec.» Cette passion a évolué avec le temps et elle lui a permis de façonner sa touche esthétique.

L'artiste marocain revendique ce parti pris en faveur d'une certaine esthétique, qui englobe ce qu'il aime appeler le «folklore».