Hausse surprise des taux de la Banque d'Angleterre pour contrer l'inflation

Les responsables de la Banque ont «beaucoup et longtemps réfléchi» à l'effet qu'aurait Omicron sur l'économie, «mais il n'est pas certain qu'il tire l'inflation vers le bas, ou même la fasse monter», a expliqué Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d'Angleterre. (Photo, AFP)
Les responsables de la Banque ont «beaucoup et longtemps réfléchi» à l'effet qu'aurait Omicron sur l'économie, «mais il n'est pas certain qu'il tire l'inflation vers le bas, ou même la fasse monter», a expliqué Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d'Angleterre. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 décembre 2021

Hausse surprise des taux de la Banque d'Angleterre pour contrer l'inflation

  • L'institution monétaire britannique est la première banque centrale du G7 à relever ses taux depuis le choc initial du coronavirus
  • À moyen terme, «un resserrement de la politique monétaire va probablement être nécessaire», avertit la banque centrale

LONDRES : La Banque d'Angleterre (BoE) a relevé jeudi son taux d'intérêt directeur à 0,25% et laissé la porte ouverte à d'autres hausses pour contrer une inflation britannique au plus haut en dix ans, prenant par surprise les observateurs.

L'institution monétaire britannique est la première banque centrale du G7 à relever ses taux depuis le choc initial du coronavirus.

La dernière hausse de la BoE remonte à l'été 2018. Puis les taux avaient été abaissés à 0,1% au début de la pandémie, un plancher historique.

À moyen terme, "un resserrement de la politique monétaire va probablement être nécessaire", avertit la banque centrale dans son communiqué, alors que l'inflation a atteint 5,1% sur un an en novembre au Royaume-Uni, très au-dessus de son objectif de 2%.

"Les équipes de la Banque s'attendent à ce que l'inflation reste autour de 5% pendant l'hiver, avec un pic autour de 6% en avril", reflétant notamment l'envolée des coûts de l'énergie, prévient la BoE.

En novembre, la Banque avait maintenu son taux inchangé, et attendait d'avoir plus d'informations sur le marché du travail après la fin des aides gouvernementales à l'emploi fin septembre.

Le taux de chômage britannique a continué de baisser en octobre, et la BoE estime que "les conditions (pour une hausse des taux) ont été atteintes".

Plus vite que la Fed

L'institution monétaire britannique a pris de vitesse ses homologues aux Etats-Unis et en zone euro.

Face au défi d'Omicron, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas touché à ses taux jeudi. Et si la Réserve fédérale américaine (Fed) a affirmé mercredi soir sa volonté de les relever en 2022, elle n'a pas agi.

La Banque de Norvège a en revanche annoncé jeudi matin relever ses taux pour la deuxième fois.

L'activité économique norvégienne a renoué avec son niveau d'avant la pandémie depuis plusieurs mois, là où la BoE estime que le PIB britannique finira l'année 1,5% en deçà de son niveau pré-Covid.

Mais "les pressions inflationnistes sont plus fortes au Royaume-Uni", estime Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.

"Les pénuries de travailleurs sont plus élevées, en partie en raison du Brexit", qui a également limité les investissements dans le pays depuis 2016, "et la flexibilité du marché du travail signifie que l'inflation des salaires peut grimper plus vite qu'en zone euro", explique-t-il.

Le Fonds monétaire international avait notamment mis en garde la BoE contre l'inaction face à l'inflation dans un rapport mardi.

"Débuter la hausse avant les autres grandes banques centrales va mettre la pression sur la Banque (d'Angleterre), qui va espérer que l'action du jour ne se révèlera pas être une erreur", commente cependant Yael Selfin, analyste chez KPMG.

"Du jour au lendemain, des millions de propriétaires vont voir le coût de leur hypothèque augmenter", détaille Laura Suter, analyste chez AJ Bell.

Petit ami pas fiable

Le Royaume-Uni a introduit de nouvelles mesures de restrictions sanitaires qui pèsent déjà sur l'économie britannique, selon l'indice PMI publié jeudi matin.

Les responsables de la Banque ont "beaucoup et longtemps réfléchi" à l'effet qu'aurait Omicron sur l'économie, "mais il n'est pas certain qu'il tire l'inflation vers le bas, ou même la fasse monter", a expliqué Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, à la BBC jeudi après-midi.

La Banque a par ailleurs pris le risque de surprendre à nouveau les marchés: les investisseurs avaient tablé en novembre sur une hausse des taux avec un maintien de leur niveau en décembre, et le contraire s'est produit.

De quoi augmenter la volatilité. Vers 17H00 GMT, la livre montait de 0,38% à 1,3314 dollar après avoir pris jusqu'à 0,7% juste après l'annonce du relèvement des taux.

"Il y a de plus en plus de frustrations chez les investisseurs sur les signaux ambigus envoyés par la banque centrale, ce qui pousse de nombreux observateurs à affubler M. Bailey du surnom de 'deuxième petit ami pas fiable'", sobriquet déjà donné à son prédécesseur Mark Carney, souligne Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com