WASHINGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi un énorme budget de la défense de 778 milliards de dollars qui prévoit notamment la création d'une commission d'enquête indépendante sur les erreurs commises pendant les 20 ans de guerre en Afghanistan.
Le budget, qui avait reçu la semaine dernière le soutien d'une vaste majorité des élus de la Chambre des représentants contrôlée par les démocrates, a été adopté au Sénat par 89 voix contre 10, avec le soutien des républicains.
Le président Joe Biden, qui a ordonné le retrait à la fin août de toutes les forces étrangères d'Afghanistan, conduisant à la prise de pouvoir des talibans, doit maintenant parapher la loi de finance de la défense pour qu'elle entre en vigueur.
Le texte ordonne la création d'une commission d'enquête de 16 membres, choisis par les deux partis, qui devra présenter un an au plus après sa création un rapport initial sur les "décisions stratégiques, diplomatiques et opérationnelles" pendant les 20 ans de la guerre en Afghanistan et en tirer les leçons.
La commission examinera les différentes phases de la guerre: les dizaines de milliers de soldats envoyés en renfort en 2009 par Barack Obama, qui en avait ensuite rappelé la plupart, l'accord que son successeur Donald Trump a conclu avec les talibans qui fixait la date-limite de mai 2021 pour un retrait des forces américaines du pays, mais aussi la décision de George W. Bush de déclencher cette guerre après les attentats du 11 septembre 2001.
Le budget de défense 2022 réaffirme le soutien du Congrès à Taïwan en pleines tensions avec la Chine qui considère l'île comme faisant partie de son territoire et menace de la réintégrer par la force.
Le texte précise que "la politique des Etats-Unis est de maintenir la capacité de résister à un fait accompli" de la Chine, au cas où Pékin envahirait Taïwan.
Le budget est en hausse de 28 milliards de dollars par rapport à celui de 2021, soit plus que ce que l'administration Biden avait requis.
Il prévoit une réforme de la justice militaire sur les poursuites en cas d'agressions sexuelles, et notamment le jugement de ces crimes en cour martiale par une autorité indépendante. Mais le texte ne va pas aussi loin que le souhaitaient les élus progressistes, car il ne retire pas à la hiérarchie militaire la décision de poursuivre les auteurs de violences sexuelles, un changement auquel le ministre de la Défense Lloyd Austin s'était déclaré favorable en juin.