LE CAIRE: Un organisme de surveillance des droits humains a exhorté l'ONU mercredi à déployer des observateurs dans la région occidentale du Darfour, au Soudan, où une recrudescence des affrontements tribaux a fait plus de 180 morts depuis octobre.
Human Rights Watch a déclaré dans un communiqué que les observateurs devraient inclure des experts en matière de crimes sexistes, un an après que le Conseil de sécurité des Nations unies a mis fin au mandat d'une mission de maintien de la paix connue sous le nom de la Minuad au Darfour.
Les violences entre Arabes et non-Arabes dans cette région ravagée par la guerre sont survenues alors que le Soudan s'enfonçait dans les bouleversements après le coup d'État militaire d'octobre qui a renversé le gouvernement du Premier ministre, Abdalla Hamdok.
Bien que Hamdok ait été réintégré le mois dernier dans le cadre d'un accord avec l'armée, le mouvement prodémocratie soudanais a rejeté l’accord et insiste sur une transition dirigée par un gouvernement purement civil.
Mohammed Osman, chercheur de HRW pour le Soudan, a déclaré que les affrontements tribaux de l'année dernière au Darfour ont laissé «une traînée de dévastation» dans la région.
Au moins 183 personnes ont été tuées et des dizaines blessées depuis octobre, des milliers de personnes ont été déplacées et certaines ont traversé la frontière vers le Tchad voisin.
Osman a qualifié la dernière violence de «sonnette d'alarme» pour que la communauté internationale agisse.
«La priorité de l'ONU devrait maintenant être d’intensifier la surveillance des droits de l'homme et d'assurer un examen rigoureux des efforts déployés au Soudan dans le but de protéger des millions de Darfouris», a-t-il soutenu.
Le Conseil de sécurité a mis fin à la Minuad le 31 décembre 2020 et l'a remplacée par une mission beaucoup plus petite et uniquement politique, dont le mandat prendra fin en juin de l'année prochaine. Selon le HRW, le départ de la Minuad a provoqué une «lacune dans la surveillance des abus» alimentée par l'impunité des atrocités commises au Darfour.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com