Biden dans le Kentucky, frappé par des tornades dévastatrices

Le président américain Joe Biden en visite à Mayfield, Kentucky, ville dévastée par les tornades du 10-11 décembre. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden en visite à Mayfield, Kentucky, ville dévastée par les tornades du 10-11 décembre. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Biden dans le Kentucky, frappé par des tornades dévastatrices

  • La visite du président prévoit le survol d'une zone ravagée puis la visite de deux localités parmi les plus touchées de cet Etat du sud-est
  • Au centre-ville de Mayfield, avant que le convoi présidentiel n'arrive, Bryan Wilson mesure les dégâts dans ce qui reste de son bureau d'avocat

MAYFIELD: Joe Biden est arrivé mercredi dans le Kentucky porteur d'un message de rassemblement et de mobilisation en faveur de cet Etat rural et conservateur, qui vient de subir des tempêtes dévastatrices.

La visite du président prévoit le survol d'une zone ravagée puis la visite de deux localités parmi les plus touchées de cet Etat du sud-est: Mayfield et Dawson Springs, une ville détruite à 75%.

Au centre-ville de Mayfield, avant que le convoi présidentiel n'arrive, Bryan Wilson mesure les dégâts dans ce qui reste de son bureau d'avocat. Il fouille, espérant sauver des documents, des registres, des ordinateurs.

Ses yeux s'embuent lorsqu'il dit à l'AFP: "C'est très important que (le président) vienne. Cela montre qu'il y a encore à Washington des gens qui s'intéressent à l'Amérique rurale".

Et d'évoquer "l'incroyable" élan de solidarité autour des sinistrés, alors qu'autour de lui des ouvriers et des bénévoles s'activent pour déblayer gravats et débris, au milieu des grondements des engins de chantier.

"Ce n'est pas une question de républicain, de démocrate, d'indépendant" dit l'avocat, reprenant un argumentaire cher à Joe Biden, qui se veut un président rassembleur, au-delà de clivages partisans pourtant exacerbés dans l'Amérique d'aujourd'hui.

Même tonalité chez Brad Mills, orthodontiste de 63 ans, venu avec son fils évaluer les dégâts dans le cabinet construit par son grand-père dans le centre de Mayfield.

"Nous sommes divisés sur tant de sujets mais ici, nous pouvons trouver un terrain d'entente", dit-il, en référence au climat politique particulièrement aigre aux Etats-Unis. 

Son message au président? "Accélérer l'aide financière. Mettre les clivages partisans de côté. Huiler les rouages (...) Alléger la bureaucratie."

Dans le Kentucky, le passage vendredi soir de ces tornades à l'ampleur historique a fait au moins 74 morts.

«Aussi longtemps que nécessaire»

Joe Biden a promis toute l'aide des autorités fédérales: "Nous serons sur place aussi longtemps que ce sera nécessaire pour aider", a-t-il dit lundi dans le Bureau ovale, après une réunion consacrée au phénomène météorologique exceptionnel qui a aussi fait au moins 14 victimes dans le Tennessee, l'Illinois, le Missouri et l'Arkansas.

"Voilà ce que l'administration (fédérale) a fait savoir à tous les gouverneurs: ce dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin", ils l'auront, a encore dit le président.

Joe Biden ne se rend pas en terre conquise, politiquement parlant: si le Kentucky a un gouverneur démocrate, l'Etat a donné une très large majorité au républicain Donald Trump lors de l'élection de 2020.

Le président américain a pris soin avant son départ de ne pas politiser la visite.

"Le président voit les gens à travers la tragédie qu'ils vivent -la douleur d'avoir perdu des proches, d'avoir perdu leur maison. (...) Il les voit comme des êtres humains, pas comme des personnes ayant des attaches partisanes", a dit mardi sa porte-parole Jen Psaki. 

Le démocrate devrait donc rester dans un registre qu'il connaît bien: celui du réconfort et de la compassion.

Le président américain a perdu sa première épouse et une fille encore bébé dans un accident de voiture, puis a pleuré la mort de son fils aîné emporté par un cancer à l'âge adulte. Il dit avoir puisé dans ces deuils une capacité d'écoute et une empathie particulières.

Joe Biden a évoqué avec de grandes précautions un lien entre ces tornades et le changement climatique, alors qu'en septembre, en constatant les ravages de la tempête Ida à New York et dans le New Jersey, il avait parlé d'"alerte rouge" climatique, et saisi l'occasion de vanter ses grands projets d'investissement.

"Nous devons être très prudents. Nous ne pouvons pas dire avec une certitude absolue que c'est lié au changement climatique", a-t-il dit lundi, qualifiant seulement les tempêtes du vendredi précédent d'"inhabituelles".


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.