Sous le flot des non-vaccinés, la réa « ne voit pas le pic » de la 5e vague

Un personnel médical surveille les écrans d'un patient Covid-19 au service de réanimation de l'hôpital Pasteur de Colmar, dans l'est de la France, le 22 avril 2021.(AFP)
Un personnel médical surveille les écrans d'un patient Covid-19 au service de réanimation de l'hôpital Pasteur de Colmar, dans l'est de la France, le 22 avril 2021.(AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 15 décembre 2021

Sous le flot des non-vaccinés, la réa « ne voit pas le pic » de la 5e vague

  • La flambée des cas de Covid semble se tasser, mais la « poussée continue » des malades se fait toujours sentir près de Paris
  • Les 15 lits ouverts du service de réanimation sont tous occupés, dont sept par des malades du coronavirus, un seul est vacciné

MONTREUIL : La flambée des cas de Covid semble se tasser, mais la "poussée continue" des malades se fait toujours sentir près de Paris, où un service de réanimation voit défiler les patients non vaccinés et leurs remords.

Cloué dans un fauteuil, Karim "n'arrête pas de cogiter". Le souffle comme "bloqué", malgré l'oxygène à haut débit dans ses narines, il se sait "entre la vie et la mort", depuis trois jours dans une chambre de l'hôpital André Grégoire de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

"Malheureusement, personne n'a été vacciné chez moi", dit cet homme de 48 ans. Ni sa femme, testée positive avant lui, ni sa fille de 16 ans et ses jumeaux de 13 ans, qui ont peut-être "ramené le virus de l'école".

"C'est la peur du vaccin qui m'a fait ça, avec tout ce qu'on entend, comme quoi il peut y avoir des répercussions derrière", reconnaît-il. Rattrapé par "cette saloperie" de virus, il maudit maintenant "ces conneries qu'on entend sur Youtube, la théorie du complot. Faut gommer tout ça, faut que les gens se réveillent un peu". Et promet d'aller se faire vacciner "si je m'en sors".

Sa femme Fatima, venue lui apporter "ce qu'il aime manger" - aujourd'hui du poisson, des épinards et des yaourts - en est persuadée: "Il va s'en sortir, je le sais".

La jeune médecin Olivia Sestier est moins catégorique. Certes, "c'est un patient comme on en voit beaucoup, en bonne santé et avec très peu d'antécédents, qui fait une infection au Covid sans complication pour le moment".

Mais il a "des gros besoins en oxygène" et reçoit déjà le débit maximum via ses lunettes nasales, souligne-t-elle. Si son état devait se dégrader, "on aurait besoin de l'intuber".

Un exemple parmi tant d'autres. Ce mardi matin, les 15 lits ouverts du service de réanimation sont tous occupés, dont sept par des malades du coronavirus. Un seul est vacciné "et c'est le seul qu'on ait eu sur les quarante qu'on a pris ces deux derniers mois", soupire le Dr Vincent Das, chef d'un service sollicité de toutes parts.

« le vaccin est au bout de la rue »

Des urgences voisines, ou des autres hôpitaux de la région, "il y a un afflux de patients Covid depuis deux semaines, on est obligé d'en refuser tous les jours", assure-t-il. L'Ile-de-France en compte déjà 545 en réanimation, sur les 2.792 soignés dans toute la France.

Les contaminations ont beau ralentir à l'approche des 50.000 cas quotidiens en moyenne, "on n'entrevoit pas le pic" de cette cinquième vague, à laquelle s'ajoutent "les autres patients dont il faut s'occuper".

Comme cette jeune femme, qui vient d'accoucher de son troisième enfant et a dû se faire retirer l'utérus en urgence. Mais aussi ceux traités pour une ablation du larynx, un oedème pulmonaire, un trouble du rythme cardiaque, une crise d'épilepsie...

La routine d'un service "très difficile psychologiquement et physiquement", encore marqué par la violence de la première vague épidémique qui a poussé au départ "presque un quart de l'effectif" paramédical, rappelle la cadre de santé Myriam Chateauneuf.

Les nombreuses candidatures reçues lui ont permis de "renouveler l'équipe" sans trop de difficulté, et la fuite des soignants est moins redoutée à présent car "les nouveaux n'ont pas vécu ce que les anciens ont vécu, c'est beaucoup plus atténué".

D'ailleurs, les congés du personnel n'ont pas été annulés pour le moment, bien que l'agence régionale de santé (ARS) ait réactivé le plan blanc la semaine dernière. "On essaie de ne pas le faire", concède le Dr Das, mais l'hôpital "se réserve cette possibilité en cas d'augmentation de la pression liée au Covid".

Un sacrifice de plus pour l'infirmière Sandy Jebahi, habituée à "revenir sur (ses) repos" et qui "ne prête même plus attention à la fatigue". Mais qui s'exaspère face à ces malades "tous non vaccinés".

"Ça m'agace parce que le vaccin est au bout de la rue. Souvent ils nous disent qu'ils n'ont pas eu le temps, mais comment on peut ne pas avoir le temps au bout de deux ans?", gronde-t-elle. "Ils nous répondent que dès qu'ils sortent d'ici ils vont se faire vacciner, mais déjà il faut sortir d'ici".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.