Les robots tueurs au coeur de tractations diplomatiques à Genève

Quelles règles pour les Systèmes d'armes létales autonomes (SALA), aussi surnommés «robots tueurs» par leurs opposants ? (Photo, AFP).
Quelles règles pour les Systèmes d'armes létales autonomes (SALA), aussi surnommés «robots tueurs» par leurs opposants ? (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Les robots tueurs au coeur de tractations diplomatiques à Genève

  • Le sujet résonne dans l'opinion publique, inquiète des développements de l'intelligence artificielle
  • Une méfiance renforcée par la découverte de biais raciaux ou genrés dans nombre d'algorithmes du quotidien

GENEVE: Quelles règles pour les Systèmes d'armes létales autonomes (SALA), aussi surnommés "robots tueurs" par leurs opposants ? Interdiction totale, utilisation respectueuse du droit humanitaire, pas de contrainte: 125 Etats vont débattre de ce sujet aux contours encore flous mêlant haute technologie et éthique.

L'exercice est d'autant plus difficile que si le cinéma a nourri l'imaginaire populaire avec le Terminator, les spécialistes eux ne sont pas tous d'accord sur la définition de ce qu'est une arme autonome. 

Les discussions se tiendront toute cette semaine au bord du lac Léman, dans le cadre de la conférence d'examen de la Convention des Nations unies sur l'emploi de certaines armes classiques (CCAC), sous la présidence de la France.

Comme les experts, qui ont négocié d'arrache-pied toute la semaine dernière, n'ont pas réussi à s'entendre sur des recommandations, ce sera aux délégués d'essayer de trouver un terrain d'entente pour ne pas passer par pertes et profits huits ans de discussions.

D'autant que le sujet résonne dans l'opinion publique, inquiète des développements de l'intelligence artificielle. Une méfiance renforcée par la découverte de biais raciaux ou genrés dans nombre d'algorithmes du quotidien.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, regrette que les experts n'aient pu s'entendre.

La Conférence "doit avancer rapidement dans ses travaux sur les armes autonomes qui peuvent désigner des cibles et tuer des gens sans intervention humaine", a dit M. Guterres dans un message aux délégués, réclamant "un ambitieux plan d'avenir pour établir les restrictions à l'usage de certains types d'armes autonomes".

La campagne "Stop killer Robots", qui rassemble près de 180 ONG, dont des grands noms comme Human Rights Watch ou encore Amnesty International, vient appuyer plusieurs dizaines de pays, qui souhaitent l'interdiction totale de ces armes.

Opportunité

A Genève, les Etats ont l'opportunité de "tracer une ligne rouge contre des machines tueuses d'hommes, la forme ultime de déshumanisation numérique", souligne "Stop Robot killers".

Le CICR -le gardien du Droit humanitaire international (DIH) édicté dans les Conventions de Genève- demande aux Etats de s'accorder sur les limites à imposer aux systèmes d'armes autonomes "pour assurer la protection des civils, le respect du droit international humanitaire et l'acceptabilité éthique de ces systèmes".

Si les armes partiellement autonomes existent déjà (leurres sur les avions militaires par exemple ou système d'arme rapproché qui sont l'ultime défense sur de nombreux navires de guerre), les systèmes réellement autonomes sur le champs de bataille, capables de se battre sans intervention humaine, restent encore théoriques, si l'on en croit la plupart des experts.

Non, oui, peut-être

Le problème -et la force- des débats au sein de la CCAC est que la Convention fonctionne par consensus, expliquait récemment l'ambassadeur de France, en charge des questions de désarmement à Genève, Yann Hwang.

Un accord trouvé dans ce cadre engloberait "toutes les principales puissances militaires" et "lorsque l'on discute et que l'on négocie on est sûr que tout le monde accepte les contraintes", a-t-il souligné.

Mais le consensus pour l'instant semble très difficile à obtenir.

Il y a deux groupes de pays, "ceux qui estiment qu'il faut interdire de façon préventive (ces armes), y compris leur développement, pour des raisons éthiques et puis il y a les pays comme la France qui pensent que les risques existent mais qu'ils peuvent être gérés", souligne l'ambassadeur français, qui préside les débats cette semaine.

"Pour la France et beaucoup de pays européens, la perspective éthique est légitime mais pas suffisante pour élaborer une régulation de maîtrise d'armement", ajoute t-il, estimant qu'"il est possible de rapprocher ces deux visions".

L'une des difficultés tient au fait que les technologies en jeu sont pour partie à double usage -militaire mais aussi civil.  

Traditionnellement, les Russes ne souhaitent pas se lier les mains d'avance et les Américains veulent un texte non contraignant.

On devrait savoir vendredi si les Etats souhaitent poursuivre les discussions sur ce sujet dans le cadre de la CCAC ou non.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.