Le ministre turc de la Défense a affirmé dimanche qu'Ankara allait soutenir l'Azerbaïdjan «avec tous ses moyens» et a appelé l'Arménie à «cesser son agression», à la suite des violents combats au Nagorny Karabakh.
«Nous allons soutenir nos frères azerbaïdjanais avec tous nos moyens dans leur lutte pour protéger leur intégrité territoriale», a déclaré Hulusi Akar dans un communiqué.
«La plus grave menace à la paix et à la stabilité dans le Caucase est l'agression menée par l'Arménie, et elle doit cesser cette agression qui risque de mettre le feu à la région», a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a «fermement" condamné les affrontements au Karabakh et affirmé que l'Arménie avait «une nouvelle fois violé les lois internationales et montré qu'elle ne souhaitait pas la paix et la stabilité».
Il a appelé sur Twitter la communauté internationale à «dire non à cette dangereuse provocation». «L'Azerbaïdjan n'est pas seul, il a le soutien total de la Turquie», a-t-il ajouté.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a eu dimanche un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov et les deux hommes ont évoqué «l'agression arménienne», a indiqué une source diplomatique turque, sans donner plus de détails.
De violents combats ont éclaté entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes de la région du Nagorny Karabakh soutenus par l'Arménie, faisant des morts civils et militaires. Un conflit majeur impliquant Erevan et Bakou pourrait entraîner l'intervention des puissances en concurrence dans la région du Caucase, la Russie et la Turquie.
L'Union européenne appelle à la cessation des hostilités
L'Union européenne a appelé dimanche à la cessation des combats meurtriers qui ont éclaté entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes de la région du Nagorny Karabakh soutenus par l'Arménie, et à un «retour immédiat aux négociations».
«L'action militaire doit cesser, de toute urgence, pour éviter une escalade supplémentaire», a indiqué sur Twitter Charles Michel, le président du Conseil européen, institution représentant les Etats membres.
«Un retour immédiat aux négociations, sans conditions préalables, est la seule voie possible», a ajouté l'ex-Premier ministre belge.
«L'Union européenne appelle à une cessation immédiate des hostilités, à la désescalade et à une stricte observation du cessez-le-feu», a déclaré le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, dans un communiqué.
Il a aussi souligné l'urgence de relancer les négociations sur le conflit au Nagorny Karabakh sous les auspices du «Groupe de Minsk», créé par l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), qui inclut la Russie, la France et les Etats-Unis.
Un conflit majeur impliquant l'Azerbaïdjan et l'Arménie pourrait entraîner l'intervention des puissances en concurrence dans la région du Caucase, la Russie et la Turquie. Le conflit autour du Nagorny Karabakh nourrit les tensions régionales depuis 30 ans.
Cette région sécessionniste d'Azerbaïdjan, peuplée majoritairement d'Arméniens et soutenue par l'Arménie, a été le théâtre d'une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts. Depuis, les autorités azerbaïdjanaises veulent en reprendre le contrôle, par la force si nécessaire. Des pourparlers de paix sont dans l'impasse depuis de longues années.