Trois jours après des tornades historiques aux Etats-Unis, le bilan s'élève à au moins 88 morts

Des dégâts de tornade sont observés après que des conditions météorologiques extrêmes ont frappé la région le 12 décembre 2021 à Mayfield, Kentucky. (AFP)
Des dégâts de tornade sont observés après que des conditions météorologiques extrêmes ont frappé la région le 12 décembre 2021 à Mayfield, Kentucky. (AFP)
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Trois jours après des tornades historiques aux Etats-Unis, le bilan s'élève à au moins 88 morts

  • Biden avait déploré «l'une des séries de tornades les pires» de l'histoire du pays et qualifié leurs ravages d'«inimaginable tragédie»
  • Presque trois jours après le désastre, le gouverneur Beshear a par ailleurs annoncé qu'au moins 74 habitants avaient perdu la vie dans le seul Etat du Kentucky

MAYFIELD: Les autorités du Kentucky exprimaient un relatif soulagement lundi d'avoir retrouvé vivants une centaine d'employés d'une usine de bougies détruite par l'une des tornades dévastatrices qui ont ravagé le sud et le centre des Etats-Unis, et fait au moins 88 morts.

La fabrique de bougies MCP, dans la petite ville dévastée de Mayfield, était l'objet de toutes les inquiétudes: ce bâtiment pourtant moderne, où étaient censés se trouver 110 employés vendredi soir, avait été transformé par les éléments en un enchevêtrement de poutrelles et de tôles tordues, laissant redouter un très lourd bilan.

Mais l'entreprise, après de frénétiques recherches dans les décombres, a pu confirmer que 94 de ses salariés étaient "vivants et ont été retrouvés", a annoncé lundi matin le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear.

"Nous avons craint que cela soit bien pire", a-t-il confié lors d'une conférence de presse, y voyant une "lueur d'espoir" alors que huit personnes sont décédées lors de la destruction de l'usine et huit restent disparues.

Une centaine de sauveteurs, certains venus des Etats voisins, s'activaient lundi pour dégager les éventuels survivants encore pris au piège sous l'amas de gravats. Grue, pelleteuses déblayaient les plus gros débris aux côtés de secouristes, qui utilisaient leurs mains nues.

Le président américain Joe Biden, qui a assuré "ne pas vouloir gêner" les opérations de secours, se rendra sur place mercredi, ainsi que dans la ville de Dawson Springs, à une centaine de kilomètres de là, pour évaluer les dégâts.

Trois jours après le désastre, au cours duquel une trentaine de tornades ont semé la dévastation sur le sud et le centre des Etats-Unis, le gouverneur Beshear a par ailleurs annoncé lundi après-midi qu'au moins 74 habitants avaient perdu la vie dans le seul Etat du Kentucky.

Il a également annoncé, lors de ce point presse, que 109 étaient encore portées manquantes dans son Etat.

Les victimes sont âgées de 5 mois à 86 ans, avait-t-il précisé dans la matinée, très ému, prévenant qu'il faudrait peut-être attendre "des semaines" avant d'avoir un bilan définitif des morts et des dégâts.

"Comme les gens de l'ouest du Kentucky, je ne vais pas très bien aujourd'hui", a-t-il souligné, la gorge serrée.

En outre, 14 morts ont été enregistrés dans les Etats voisins du Tennessee (4), de l'Illinois (6), du Missouri (2) et de l'Arkansas (2), ce phénomène météorologique exceptionnel ayant touché six Etats.

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Le président américain Joe Biden prend la parole lors d'un briefing sur les récentes tornades dans le Midwest dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 13 décembre 2021 à Washington, DC. (AFP)

 

Biden ira mercredi dans le Kentucky

Le président américain Joe Biden se rendra mercredi dans l'Etat du Kentucky, où au moins 64 personnes sont décédées après des tornades historiques, a annoncé lundi la Maison Blanche.


M. Biden se rendra à Mayfield et Dawson Springs, villes durement frappées par ce phénomène météorologique extrême, pour "évaluer les dégâts", d'après un communiqué.


Une trentaine de tornades ont déferlé vendredi soir sur plusieurs Etats du sud et du centre des Etats-Unis et fait 78 morts, selon un bilan provisoire. En plus des victimes dans le Kentucky, 14 morts ont été enregistrés dans le Tennessee, l'Illinois, le Missouri et l'Arkansas.

Bâtiments éventrés

A Mayfield, dévastée, arbres couchés et façades arrachées côtoient des bâtiments rasés par la force de la tempête.

"Nous avons travaillé tant d'années pour tout ça, et c'est parti en fumée", a déclaré à l'AFP Randy Guennel, retraité de 79 ans qui a dit n'avoir "plus de maison, plus de voiture, plus rien".

Joe Biden a déclaré dimanche l'état de catastrophe majeure dans le Kentucky, permettant de débloquer davantage d'aide fédérale.

"Nous serons présents pour permettre à la population de se relever et de reconstruire", a promis lundi matin Alejandro Mayorkas, ministre américain de la Sécurité intérieure, sur la chaîne de télévision CNN.

"La reconstruction est en cours. Ce n'est pas une question de semaines ou de mois, c'est quelque chose qui durera des années", a prévenu le gouverneur Andy Beshear.

M. Biden a déploré "l'une des séries de tornades les pires" de l'histoire du pays et qualifié leurs ravages d"inimaginable tragédie".

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Ailleurs dans le Kentucky, mais aussi dans les Etats voisins, se répétaient ces scènes de destruction : maisons aplaties, bâtiments éventrés, structures métalliques tordues par la violence du vent. Les rues étaient jonchées de véhicules renversés, d'arbres arrachés et de briques éparpillées.

Au moins six personnes ont été tuées dans un entrepôt Amazon dont le toit s'est effondré à Edwardsville, dans l'Etat de l'Illinois, où les sauveteurs poursuivaient leurs recherches en fin de week-end.

Les agences fédérales de réponse aux catastrophes ont commencé à déployer leurs équipes dans les zones dévastées.

«Nouvelle norme»

Les Etats-Unis font face à une "nouvelle norme" de multiplication des événements météorologiques dévastateurs, s'est alarmée dimanche la responsable de l'agence américaine de gestion des catastrophes (FEMA), Deanne Criswell.

Elle a notamment souligné la dimension "incroyablement inhabituelle" et "historique" de ces tornades pour cette saison, le mois de décembre étant habituellement plutôt épargné par de tels événements aux Etats-Unis.

M. Biden avait, lui, souligné samedi que les phénomènes météorologiques étaient "plus intenses" avec le réchauffement de la planète, sans établir toutefois de lien de causalité directe entre le dérèglement climatique et la catastrophe qui a endeuillé le pays.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.