Ethiopie: les rebelles tigréens reprennent la ville emblématique de Lalibela

Les rebelles tigréens ont repris dimanche le contrôle de Lalibela, ville emblématique du nord de l'Ethiopie qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. (Photo, AFP)
Les rebelles tigréens ont repris dimanche le contrôle de Lalibela, ville emblématique du nord de l'Ethiopie qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Ethiopie: les rebelles tigréens reprennent la ville emblématique de Lalibela

Les rebelles tigréens ont repris dimanche le contrôle de Lalibela, ville emblématique du nord de l'Ethiopie qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. (Photo, AFP)
  • Des habitants ont affirmé que des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) étaient entrés dans cette ville de la région de l'Amhara. 
  • Les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain

NAIROBI: Les rebelles tigréens ont repris dimanche le contrôle de Lalibela, ville emblématique du nord de l'Ethiopie qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, onze jours après que le gouvernement a annoncé s'en être emparée. 

Des habitants joints dimanche après-midi par l'AFP ont affirmé que des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) étaient entrés dans cette ville de la région de l'Amhara. 

« Ils sont dans le centre-ville, il n'y a pas eu de combats », a déclaré un habitant. Un autre a affirmé: « Ils sont revenus. Ils sont déjà là ». 

Dimanche soir, la chaîne Tigrai-TV, liée au TPLF, a annoncé que les troupes tigréennes « ont pris l'aéroport de Lalibela et la ville de Lalibela », ainsi que Gashena, localité située à une soixantaine de kilomètres au sud. 

Le gouvernement n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP. 

Les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain. 

Le 1er décembre, le gouvernement avait annoncé avoir repris Lalibela, ville célèbre pour ses églises monolithes qui était passée sous contrôle des rebelles en août. 

L'AFP s'était rendue dans la ville la semaine dernière, alors qu'elle était sécurisée par les forces spéciales amhara et des combattants de la milice amhara Fano.  

Selon le deuxième témoin interrogé dimanche, ces forces pro-gouvernementales se sont déplacées vers le sud en direction de Gashena, où des combats ont été signalés ces derniers jours. 

Plus tôt dans la journée de dimanche, un communiqué de la direction militaire du TPLF a annoncé que ses combattants avaient « mené des contre-offensives globales » en plusieurs points, notamment le long de la route reliant Lalibela à Gashena. 

« Nos forces ont d'abord défendu puis mené des contre-offensives contre l'énorme force qui attaquait le front de Gashena et les zones environnantes et ont réussi à remporter une victoire glorieuse et inattendue », ajoute le communiqué. 

« Peur »  

A Lalibela dimanche, « la plupart des gens ont peur », a raconté un des habitants interrogés: « Certains s'enfuient. La plupart des gens sont déjà partis parce qu'il pourrait y avoir une vengeance. Nous avons exprimé notre bonheur quand (le TPLF) est parti ». 

Le gouvernement mène ces dernières semaines une »contre-offensive » pour reprendre du terrain aux rebelles, qu'il combat depuis plus d'un an dans le nord de l'Ethiopie. 

La guerre a éclaté en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée dans la région septentrionale du Tigré afin d'en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires. 

Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. 

Mais en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara, où ils ont affirmé début novembre avoir capturé les villes de Dessie et Kombolcha, carrefour stratégique sur la route menant à la capitale.  

Le 25 novembre, Abiy Ahmed a annoncé se rendre en personne au front pour mener la « contre-offensive ». 

Depuis, le gouvernement a annoncé avoir repris du terrain, dont Dessie et Kombolcha. Le TPLF affirme, lui, ne pas avoir été défait militairement mais avoir opéré des retraits stratégiques. 

Abiy revient au front 

Rentré mercredi à Addis Abeba, Abiy Ahmed est retourné au front, a annoncé samedi soir le cabinet du Premier ministre dans un tweet.  

Le gouvernement a également affirmé avoir repris plusieurs zones de l'Afar et de l'Amhara. Il a annoncé notamment avoir « coupé l'autoroute principale » entre la ville de Woldiya et Mekele. 

Les plus de 13 mois de conflit ont ravagé le nord de l'Ethiopie et plongé 9,4 millions de personnes « en situation critique d'assistance alimentaire », selon l'ONU. 

L'ONU estime à 5,2 millions le nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence au Tigré, 3,7 millions en Amhara et 534 000 en Afar. 

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.