GP d'Abu Dhabi: Max Verstappen arrache sa première étoile dans le dernier tour

Le champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Arabie saoudite dimanche (Photo, AN /Mohammed Albaijan).
Le champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Arabie saoudite dimanche (Photo, AN /Mohammed Albaijan).
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Publié le Lundi 28 mars 2022

GP d'Abu Dhabi: Max Verstappen arrache sa première étoile dans le dernier tour

  • Jusqu'au dernier tour, le titre semblait promis à Hamilton, en tête de la course
  • Sept saisons après ses débuts, le Néerlandais, né en Belgique le 30 septembre 1997, n'est toutefois que le quatrième plus jeune à remporter un titre mondial à 24 ans

ABU DHABI: Un miracle pour réaliser enfin son destin: le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) a arraché à 24 ans son premier titre mondial en Formule 1 en dépassant son grand rival Lewis Hamilton dans le dernier tour de l'ultime Grand Prix de la saison, dimanche à Abou Dhabi dimanche.

Hamilton (Mercedes), qui termine à huit points du nouveau champion du monde au bout d'une saison "dont on se souviendra dans 10 ou 20 ans" selon Verstappen, devra attendre pour un huitième titre mondial record.

A l'image de cette saison, la dernière manche que les deux rivaux ont abordée à égalité de points (369,5 chacun) -- ce qui n'était arrivé qu'une fois auparavant, en 1974 -- a été intense et a connu son lot de controverses, d'incidents et de rebondissements.

Jusqu'au dernier tour, le titre semblait promis à Hamilton, en tête de la course. Mais une violente sortie de piste du Canadien Nicholas Latifi (Williams), à cinq tours de l'arrivée, a changé complétement la donne.

Le temps que la monoplace de Latifi soit dégagée de la piste, la course a été placée sous drapeau jaune et lorsque les commissaires ont redonné le départ, Hamilton et Verstappen se sont retrouvés roue dans roue. 

Le Néerlandais n'a pas laissé passer l'occasion de doubler Hamilton, médusé, profitant de pneus changés récemment, contrairement au Britannique. 

"C'est fou, j'ai enfin eu de la chance, je veux revivre ça avec cette équipe pour les dix à quinze années à venir", s'est enflammé Verstappen.

EN BREF

Nom: Verstappen

Prénom: Max

Date de naissance: 30 septembre 1997 (24 ans)

Lieu de naissance: Hasselt (Belgique)

Nationalité: néerlandais, de mère belge et de père néerlandais (Jos Verstappen, ex-pilote de F1)

Ecurie: Red Bull Racing (moteur Honda)

Numéro de course: 33

Palmarès en F1 

  • Champion du monde 2021
  • Grand Prix disputés: 141
  • Ecuries: Toro Rosso (2015-2016, jusqu'au GP de Russie), Red Bull (depuis 2016, à partir du GP d'Espagne)
  • Débuts: Australie 2015
  • Premiers points: Malaisie 2015 (7e)
  • Première victoire: Espagne 2016
  • Dernière victoire: Abou Dhabi 2021 
  • Victoires: 20 (dont 10 en 2021)
  • Podiums (victoires comprises): 60 (dont 18 en 2021)
  • Pole positions: 13 (dont 10 en 2021)
  • Première pole position: Hongrie 2019
  • Meilleurs tours: 15 (dont 5 en 2021)
  • Points marqués: 1556,50 
  • Classement au Championnat du monde des pilotes: 1er (2021), 3e (2019, 2020), 4e (2018), 5e (2016), 6e (2017), 12e (2015)

Records en F1

  • Plus jeune pilote en GP à 17 ans, 5 mois et 15 jours (Australie 2015) 
  • Plus jeune pilote à marquer des points à 17 ans, 5 mois et 29 jours (Malaisie 2015) 
  • Plus jeune pilote vainqueur d'un GP (et aussi à monter sur un podium et à mener un GP) à 18 ans, 7 mois et 15 jours (Espagne 2016) 
  • Plus jeune pilote à réaliser un meilleur tour en course à 19 ans, 1 mois et 14 jours (Brésil 2016) 
  • Quatrième plus jeune pilote à décrocher une pole position à 21 ans, 10 mois et 5 jours (Hongrie 2019), derrière Sebastian Vettel (21 ans, 2 mois et 11 jours), Charles Leclerc (21 ans, 5 mois et 15 jours) et Fernando Fernando (21 ans, 7 mois et 23 jours)
  • Quatrième plus jeune pilote à remporter un titre de champion du monde à 24 ans, 2 mois et 12 jours, derrière Sebastian Vettel en 2010 (23 ans, 4 mois et 11 jours), Lewis Hamilton en 2008 (23 ans, 9 mois et 26 jours) et Fernando Alonso en 2005 (24 ans, 1 mois et 27 jours)

Hamilton part mieux 

Piètre consolation pour Mercedes, l'écurie britannique, à la lutte avec Red Bull, a remporté le titre des constructeurs pour la huitième fois de suite.

Le Britannique, deuxième sur la grille, avait pris un meilleur départ que Verstappen qui avait tenté rapidement de le repasser avec une manoeuvre osée, en plongeant à l'intérieur du virage 6.

Les monoplaces des deux pilotes se sont alors touchées, obligeant Hamilton à sortir au large et à couper la chicane, pour repartir en tête provoquant la colère de son jeune rival néerlandais.

Malgré les réclamations de Red Bull qui estimait que le Britannique avait bénéficié d'un avantage indu et devait laisser Verstappen repasser en tête, les commissaires ont jugé qu'il n'y avait pas lieu d'ouvrir une enquête.

Verstappen ne parvenait pas à perturber Hamilton. Pas même quand son coéquipier Sergio Perez, alors en tête, a ralenti pendant un tour le Britannique, passé par les stands.

Fils d'un ancien pilote de F1, le Néerlandais Jos Verstappen, et d'une ancienne pilote de karting, la Belge Sophie Kumpen, Verstappen était prédestiné. 

Verstappen titré: les réactions

Sir Jackie Stewart, triple champion du monde de F1 (1969, 1971, 1973), sur Canal Plus:

"C'est fantastique, c'était une course incroyable, à la fin du championnat le plus excitant depuis longtemps. Je suis heureux pour le sport automobile et on avait besoin de changement, on avait besoin d'un nouveau champoin du monde".

Carlos Sainz (Ferrari), 3e dimanche à Abou Dhabi, sur Canal Plus, et 5e du championnat: "Je tiens à féliciter les deux pilotes et à adresser des félicitations toutes particulières à Max, qui devient champion du monde. Je suis heureux pour lui car nous avons passé du temps ensemble chez Toro Rosso (en 2015 et début 2016, ndlr). C'était ma course la plus solide chez Ferrari, et ça me donne beaucoup de confiance pour 2022. Mais je ne sais pas si les gens se souviendront de mon podium (à côté de Verstappen et Hamilton)".

Esteban Ocon (Alpine)

"Aujourd'hui, Red Bull a fait des choix agressifs, et il y a eu des décisions tardives par la FIA, notamment sur la voiture de sécurité, et ça a fait moins de gap (d'écart) entre Lewis et Max à la fin. Un grand bravo à lui". 

Pierre Gasly (AlphaTauri), 5e de la course

"Max est un très grand pilote, de notre génération, on s'est bagarrés tous ensemble, avec Charles aussi, et ça allait arriver à un moment ou à un autre (un titre mondial), donc on va tous fêter ça ensemble. De notre côté, c'était un peu difficile aujourd'hui mais je suis très content, c'était une belle course, j'ai pu passer Fernando (Alonso), même si ce n'était pas facile, et j'ai doublé Bottas dans le dernier tour, donc on finit une très belle saison de la plus belle des manières, et je suis très content pour l'équipe". 

Checo Pérez (Red Bull): "Je suis très heureux pour Max et pour l'équipe, ils méritent vraiment ce titre, on a perdu le titre constructeurs mais j'ai dû abandonner car mon moteur était sur le point d'exploser. J'ai fait une bonne saison, j'ai eu besoin de temps pour m'adapter et j'ai beaucoup progressé en deuxième partie de saison, donc j'ai pu aider Max. C'était dur contre Lewis, mais c'était fair-play, je ne voulais pas être impliqué comme ça mais je devais jouer pour mon équipe, et je suis sûr que Lewis comprendra". 

Sebastian Vettel (Aston Martin), quatre fois champion du monde de F1, sur Canal Plus: "Je pense qu'à la fin, si on regarde toute la saison, ils méritaient tous les deux de remporter le titre. Je suis content pour Max et je suis allé voir Lewis à la fin de la course, pour lui dire que la manière dont il a géré cette saison est remarquable, surtout à la fin de la saison, avec la voiture qu'il avait".

Fabio Quartararo, champion du monde de MotoGP, sur Canal Plus: "C'était incroyable, j'étais dans le box Mercedes, ils ne l'ont pas vécu super bien, mais pour le show c'était super beau. Pour moi, c'est la meilleure des choses, de se bagarrer côte à côte en F1. C'était aussi une belle bataille entre Lewis (Hamilton) et Pérez, surtout pour une dernière course où les deux, Max et Lewis, jouaient le championnat. Moi c'était différent, j'avais quelques points d'avance avant la dernière manche, mais là le feeling doit être incroyable pour Max et il faut le féliciter car il a fait une super saison". 

Daniel Ricciardo (McLaren): "Je n'ai pas de mots, j'ai besoin de comprendre ce qui s'est passé devant moi: ils ont d'abord dit aux retardataires de ne pas dépasser le safety car, puis ils ont changé d'avis. Je dois féliciter Max et j'aurais horreur de ressentir ce que Lewis doit ressentir maintenant. Ca doit être très dur pour lui. Heureusement, je n'étais pas impliqué dans tout ça, même si d'habitude j'aime être impliqué..."

Jos Verstappen, ancien pilote de F1, père de Max Verstappen, sur Canal Plus: "Max pleurait, il était tellement heureux, il mérite tellement ce titre. C'est difficile de décrire mes émotions, elles m'ont traversé tout le corps. Il y a eu toutes ces années de travail ensemble pour en arriver là et remporter un titre de champion du monde. On ne se doutait pas que ça se jouerait au dernier tour, c'est bon pour la F1 et je suis extrêmement fier qu'on ait remporté le championnat, en gardant la voiture à ce niveau, en prenant les bonnes décisions, en gardant les pneus tendres pour la fin, et les gars de l'équipe méritent ce titre".

Quatrième plus jeune champion 

Sept saisons après ses débuts, le Néerlandais, né en Belgique le 30 septembre 1997, n'est toutefois que le quatrième plus jeune à remporter un titre mondial à 24 ans, 2 mois et 12 jours, derrière Sebastian Vettel en 2010 (23 ans, 4 mois et 11 jours), Lewis Hamilton en 2008 (23 ans, 9 mois et 26 jours) et Fernando Alonso en 2005 (24 ans, 1 mois et 27 jours).

Son âge ne doit toutefois pas faire oublier son expérience: sur désormais 34 champions du monde depuis 1950, seuls trois ont pris le départ de plus de GP que Max (141) avant d'être sacrés: Jenson Button (169), Nigel Mansell (176) et Nico Rosberg (206) !

Mais on ne peut pas lui en tenir rigueur. Cette saison était la première lors de laquelle Red Bull lui confiait une monoplace capable de rivaliser avec les Mercedes, sacrées chaque année depuis l'introduction des moteurs hybrides en 2014. 

Les chiffres le démontrent: sur ses vingt victoires, dix ont été acquises en 2021, sur ses 13 pole positions, 10 ont été décrochées cette année.

La saison 2022, qui débutera le 20 mars à Bahreïn et comporte le nombre record de 23 GP, offrira-t-elle à Hamilton l'occasion d'une revanche contre Verstappen ? "J'espère beaucoup d'autres saisons comme ça", disait en tout cas le Britannique samedi.

Tous les espoirs sont permis car ce sont des monoplaces complètement nouvelles qui prendront la piste, à la suite d'un profond changement du règlement technique. La F1 n'en a pas fini avec le suspense !


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »