Tollé en Iran après une proposition de loi bannissant les animaux domestiques

Un père iranien et sa fille promènent leur chien dans un parc de la capitale Téhéran, le 7 décembre 2021. (Photo, AFP)
Un père iranien et sa fille promènent leur chien dans un parc de la capitale Téhéran, le 7 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Tollé en Iran après une proposition de loi bannissant les animaux domestiques

  • Un quart des parlementaires ont signé récemment un texte intitulé «Soutien aux droits de la population face aux animaux nuisibles et dangereux» dans lequel ils arguent que vivre avec des animaux domestiques représente un «problème social destructeur»
  • La proposition de loi interdit notamment «d'élever, d'acheter ou de vendre, de transporter, de promener à bord d'un véhicule ou à pied et de garder chez soi des animaux sauvages, exotiques, nuisibles et dangereux»

TEHERAN : "Mon chat n'est pas dangereux !" Mostafa ne décolère pas depuis que des députés ultraconservateurs iraniens ont déposé il y a un mois une proposition de loi interdisant les animaux domestiques en raison notamment de leur caractère "nuisible".

Ce jeune homme de 25 ans, qui gère un magasin d'accessoires pour animaux à Téhéran, est abasourdi. 

"Les crocodiles peuvent être qualifiés de dangereux, mais les lapins, les chiens et les chats?", s'insurge-t-il.

Selon les médias, 75 députés --un quart des parlementaires-- ont signé récemment un texte intitulé "Soutien aux droits de la population face aux animaux nuisibles et dangereux" dans lequel ils arguent que vivre avec des animaux domestiques représente un "problème social destructeur".

Ce phénomène, mettent-ils en garde, pourrait "changer progressivement le mode de vie iranien et islamique" en "remplaçant des relations humaines et familiales par des relations émotionnelles avec les animaux".

«Phénomène culturel»

La proposition de loi interdit notamment "d'élever, d'acheter ou de vendre, de transporter, de promener à bord d'un véhicule ou à pied et de garder chez soi des animaux sauvages, exotiques, nuisibles et dangereux".

Figurent sur la liste "les crocodiles, les tortues, les serpents, les lézards, les chats, les souris, les lapins, les chiens et autres animaux impurs (selon la religion musulmane) ainsi que les singes". 

Dans la loi musulmane, le chien comme le porc sont considérés comme impurs.

Tout contrevenant risque une amende équivalant de 10 à 30 fois le "salaire mensuel minimal ouvrier" (87 euros) et la "confiscation" de l'animal. 

La proposition de loi suscite des critiques dans la presse, des moqueries sur les réseaux sociaux et la colère chez des habitants de Téhéran.

"Ce projet provoquera le chaos, la corruption et la désobéissance collective car (...) vivre avec les animaux est aujourd'hui un phénomène culturel", avertit le quotidien réformateur Shargh.

De plus en plus d'Iraniens issus des classes moyenne ou supérieure possèdent des animaux domestiques, et nombre d'entre eux promènent leur chien le soir dans les parcs et rues des quartiers huppés de la capitale. 

Au-delà de la colère, certains internautes ont recours à l'humour. "Combien de fois des chats ont essayé de vous dévorer?", ironise sur Twitter une journaliste, Yeganeh Khodami.

"J'ai rebaptisé mon chat +assassin+ depuis que j'ai entendu cette proposition de loi", écrit un autre en postant la photo de son chaton. 

Une actrice, impliquée dans la cause animale mais qui demande à rester anonyme, confie avoir renoncé, en raison des pressions, à organiser une manifestation devant le Parlement.

Face à cette levée de boucliers, peu de parlementaires défendent ouvertement le texte. "Je suis d'accord avec le projet en général, mais en désaccord avec certaines clauses", explique à l'AFP le chef de la commission judiciaire au Parlement Moussa Ghazanfarabadi, qui a signé le texte.

"C'est juste une proposition de loi. Qu'elle aboutisse est une autre affaire", dit-il.

Une députée écologiste de Téhéran, Somayeh Rifieï, pense qu'il faut une loi. "Personne ne peut nier les services que les animaux rendent à l'homme mais ce domaine doit être réglementé", selon elle. 

«Stupide»

Elle estime néanmoins préférer mettre à l'ordre du jour un projet de loi du gouvernement qui, lui, "accorde une attention particulière à la biodiversité et à la faune" et "traite à la fois des droits des animaux et des droits des humains". Et de déplorer que la proposition de loi "se focalise uniquement sur la criminalisation". 

Dans la rue Eskandari, où se concentrent les magasins spécialisés dans les accessoires pour animaux, les vendeurs craignent les conséquences de la proposition de loi. "Cela risque de détruire des milliers d'emplois", déplore Mohsen, 34 ans.

Pour son épouse Mina, hors de question de se séparer de leur chien. "A une époque, ils ont interdit le satellite, pourtant les gens ont continué à l'utiliser, même s'ils avaient peur. Les gens vont garder leurs animaux à la maison pour les protéger", dit-elle.

Les députés "supposent probablement que les jeunes couples d'aujourd'hui n'ont pas d'enfants parce qu'ils ont un chien de compagnie, mais c'est stupide", a indiqué Mina. 

"Ce ne sont pas les chiens mais les conditions économiques qui ne nous permettent pas d'avoir des enfants", a-t-elle ajouté, en allusion notamment aux sanctions américaines qui pèsent lourdement sur l'économie du pays.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".