EREVAN: Eric Zemmour, candidat d'extrême droite à la présidentielle française de 2022, a été accueilli par un groupe de manifestants hostiles samedi soir à son arrivée à l'aéroport d'Erevan, en Arménie.
Une vingtaine de manifestants, parmi lesquels des Français, ont accueilli M. Zemmour en criant "Raciste!" et en brandissant des pancartes en français "Pas bienvenu, Eric Zemmour", a constaté une journaliste de l'AFP.
"On est là pour informer les Arméniens de qui est Éric Zemmour. C’est un homme très dangereux, c’est un fasciste", a dit Chiriné Orguekian, une Française de 25 ans.
"Sa visite est une manipulation pour obtenir plus de voix de Franco-arméniens lors de la présidentielle", a assuré pour sa part Gueorgui Vardanian, biologiste arménien de 31 ans.
Eric Zemmour, dont le programme de la visite prévue jusqu'à mardi n'était pas connu dans l'immédiat, a rapidement quitté les lieux.
M. Zemmour a déclaré vendredi avoir choisi l'Arménie pour ce premier déplacement de campagne, parce que "c'est une vieille terre chrétienne, (...) un des berceaux de notre civilisation".
"L'Arménie est en danger. Elle a déjà été une terre martyr du temps de l'Empire ottoman et de massacres comme le génocide arménien. De nouveau, ce pays est harcelé, et par son voisin l'Azerbaïdjan, et surtout par la Turquie derrière. On est là au coeur de la guerre de civilisation", a-t-il ajouté.
Il est accompagné de l'ex-député européen souverainiste Philippe de Villiers. Ce dernier a assuré sur Twitter avant le départ vouloir "adresser au peuple arménien un message d'espérance, ainsi qu'à tous les chrétiens d'Orient, aujourd'hui abandonnés par l'Occident qui perd le fil de sa civilisation".
Un nombre restreint de médias a été autorisé par son équipe, "pour des raisons de sécurité," à suivre M. Zemmour en Arménie (CNews, Europe 1 et Le Figaro, auxquels ont été ensuite ajoutés France TV et l'AFP vidéo).
L'Arménie, majoritairement chrétienne et l'Azerbaïdjan, majoritairement musulman, se sont livré une courte mais sanglante guerre, à l'automne 2020 pour le contrôle de la région séparatiste du Nagorny-Karabakh, qui a fait 6.500 morts.
Défaite, l'Arménie a été contrainte de signer un cessez-le-feu et de céder plusieurs régions azerbaïdjanaises qu'elle contrôlait autour de cette région séparatiste. Depuis, les tensions restent fortes et plusieurs incidents ont fait craindre une reprise des combats.