Au moins 83 morts dans des tornades aux Etats-Unis

De lourds dégâts sont constatés au centre-ville après qu'une tornade a balayé la région le 11 décembre 2021 à Mayfield, Kentucky. (AFP)
De lourds dégâts sont constatés au centre-ville après qu'une tornade a balayé la région le 11 décembre 2021 à Mayfield, Kentucky. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Au moins 83 morts dans des tornades aux Etats-Unis

  • Mayfield particulièrement, une ville de 10 000 habitants, semble avoir été à l'épicentre de la catastrophe
  • Plus au nord-ouest, dans l'Illinois, une centaine de personnes environ, selon les médias, étaient prises au piège d'un entrepôt d'Amazon ravagé par la tempête

NASHVILLE: Au moins 83 morts, des maisons aplaties à perte de vue et des enchevêtrements de gravats. Le bilan provisoire était dévastateur samedi après le déferlement sur le centre et le sud des Etats-Unis d'une série de tornades d'une violence inouïe.

Pour l'heure, c'est dans le Kentucky, dans le centre-est du pays, que le bilan le plus lourd est à déplorer après le passage des tornades, un phénomène météorologique qui touche particulièrement les Etats-Unis tous les ans.

"Je crains qu'il y ait plus de 50 morts dans le Kentucky (...), on est probablement plus proche de 70 à 100 morts, c'est affreux", a déclaré samedi le gouverneur de cet Etat Andy Beshear lors d'une conférence de presse.

«Un tas d'allumettes»

"C'est indescriptible, le niveau de dévastation est incomparable", a-t-il ajouté.

"Ce sera, je pense, la série de tornades la plus mortelle à avoir jamais traversé le Kentucky", a précisé l'élu.

Mayfield, une ville de 10 000 habitants, semble avoir été à l'épicentre de la catastrophe. 

Le coeur de la ville ressemble "à un tas d'allumettes", a affirmé la maire Kathy O'Nan sur la chaîne CNN.

"Les églises du centre ont été détruites, et le tribunal au coeur de la ville a été détruit", a-t-elle ajouté, affirmant que Mayfield se retrouvait à présent sans eau ni électricité.

Comme une bombe 

"C'est comme si une bombe avait explosé dans notre quartier", a raconté à l'AFP Alex Goodman, une habitante de Mayfield après une nuit éprouvante dans le noir et dans l'angoisse.

Les habitants de Mayfield étaient fiers des édifices qui donnaient un caractère historique à leur petite cité. "Ils sont tous détruits", se désole-t-elle.

Partout dans la ville, des bâtiments ont été éventrés, du métal tordu, des véhicules renversés, et des arbres et des briques éparpillés dans les rues.

Michael Dossett, un responsable local des secours, interrogé sur CNN a lui évoqué un "ground zero" à Mayfield, une expression employée pour décrire les ruines du World Trade Center après les attentats du 11 septembre 2001 à New York. 

Des employés d'une fabrique de bougies y ont été piégés après que le toit a cédé sous la violence des vents. On était encore sans nouvelle de dizaines d'employés sur la centaine présents.

Selon la maire dans l'après-midi de samedi, aucune personne n'avait pu être sortie vivante des décombres depuis la matinée, laissant craindre une aggravation du bilan.

"Au début, on entendait juste la pluie. Et puis, brusquement, il y a eu un très gros bruit, comme celui d'un train", a relaté à la chaîne CNN Lori Wooton, une habitante de Dawson Springs, dans le Kentucky.

"Cela ne m'a pas paru durer longtemps... trois ou quatre secondes et c'était parti. Mais alors nous sommes sortis pour voir et les dégâts étaient inimaginables", a-t-elle poursuivi.

400 km

Les chaînes américaines ont filmé le passage des tornades: colonnes noires balayant le sol, illuminées par des éclairs intermittents. Environ une trentaine de ces tempêtes ont déferlé vendredi soir et samedi matin sur les Etats-Unis.

L'une des tornades a parcouru plus de 400 km, selon le service météorologique national (NWS), alors qu'en moyenne celles-ci ne dépassent pas plus de 6 km de distance.

Plus au nord-ouest, dans l'Illinois, la force des vents a en partie arraché le toit d'un entrepôt d'Amazon ravagé par la tempête. Il s'agit d'employés du géant de la distribution qui travaillaient de nuit pour traiter les commandes avant les fêtes de fin d'année.

La police a confirmé déplorer au moins deux décès dans l'entrepôt et l'agence locale de gestion des urgences a évoqué "de nombreuses personnes piégées" dans le bâtiment. 

Les secours ont travaillé jusqu'aux premières heures de samedi pour tenter de dégager ces personnes de l'installation, dont le tiers n'est plus que décombres.

Les tornades les plus meurtrières aux Etats-Unis

Les tornades, comme celle qui a fait au moins 50 morts depuis vendredi dans le Kentucky, sont un phénomène relativement courant aux Etats-Unis. Voici les plus meurtrières depuis dix ans:

Plus de 30 morts dans le Sud

Les 12 et 13 avril 2020, des tornades font au moins 32 morts dans une zone allant du Texas à la Caroline du Sud, passant par le Mississippi, la Géorgie, le Tennessee ou encore l'Arkansas.  

25 morts dans le Tennessee 

Au moins 25 personnes meurent lorsque de violentes tornades frappent le Tennessee, notamment la région de Nashville, dans la nuit du 2 au 3 mars 2020.

23 morts en Alabama

Le 3 mars 2019, de violentes tornades font au moins 23 mort et causent d'importants dégâts, dans l'est de l'Alabama. La tornade qui a frappé le comté de Lee était accompagnée de vents de 218 à 266 km/h.

28 morts dans le Sud 

Du 23 au 26 décembre 2015, une déferlante de tornades frappent le sud du pays faisant au moins 28 morts, dont 11 au Texas. Avec des vents atteignant 320 km/h, des rues entières sont rasées, des autoroutes emportées. Quelque 600 bâtiments sont détruits ou endommagés. Les Etats du Mississippi, du Tennessee et de l'Arkansas sont également frappés.

35 décès dans le centre et le sud 

Les 27 et 28 avril 2014, au moins 35 personnes sont tuées par une série de tornades qui ravagent six Etats du centre et du sud du pays (Mississippi, Alabama, Tennessee, Arkansas, Iowa et Oklahoma).

20 morts dans l'Oklahoma 

Le 31 mai 2013, au moins 20 personnes, dont sept enfants, périssent dans de puissantes tornades qui balayent l'Oklahoma. 

24 morts dans la ville de Moore 

Le 20 mai 2013, une tornade de catégorie EF-5, le maximum dans l'échelle du classement, avec des vents de plus de 320 km/h, ravage la ville de Moore, dans la banlieue d'Oklahoma City (sud), et fait 24 morts.

Une cinquantaine de morts dans le Midwest 

Le 2 mars 2012, dans le Midwest, quelque 80 tornades frappent particulièrement le Kentucky et l'Indiana, mais aussi l'Ohio, le Tennessee ou l'Illinois, faisant au moins 38 morts, deux jours après une précédente vague d'intempéries similaires qui avait déjà causé 13 décès. 

161 morts dans la ville de Joplin 

Le 22 mai 2011, une tornade dont les rafales atteignent 320 km/h, dévaste la localité de Joplin dans le Missouri (centre) et provoque la mort de 161 personnes. Elle laisse un sillon de destruction de 6,4 km de long sur plus d'un kilomètre de large. 

300 tornades et 354 morts dans le Sud-est 

Entre le 22 et le 28 avril 2011, environ 300 tornades frappent le Sud-est du pays, provoquant la mort de 354 personnes. L'Alabama, où des localités entières comme Tuscaloosa sont quasiment rayées de la carte, déplore environ 250 victimes. Le Tennessee, le Mississippi, la Géorgie, l'Arkansas et la Virginie sont également touchés. Dans la seule journée du 27 avril, 314 personnes périssent dans cinq Etats.

La tornade la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis a traversé le Missouri, l'Illinois et l'Indiana en 1925, faisant 747 morts.

Mayfield particulièrement, une ville de 10 000 habitants, semble avoir été à l'épicentre de la catastrophe. "La ville a subi les coups les plus durs. La dévastation y est massive", a souligné Michael Dossett, un responsable local des secours, interrogé sur CNN. 


Il y a évoqué un "ground zero", une expression employée pour décrire les ruines du World Trade Center après les attentats du 11 septembre 2001 à New York.


L'effondrement du toit d'une usine de fabrication de bougies à Mayfield a notamment "fait d'innombrables victimes" dans la ville de Mayfield, a expliqué le gouverneur Beshear. 


"Avant minuit, j'ai déclaré l'état d'urgence", a-t-il dit, en précisant que des équipes de recherche et de secours avaient été déployées dans ce chaos aggravé par les coupures de courant.


Des photos et des vidéos de Mayfield, partagées sur les réseaux sociaux, montrent des bâtiments éventrés, du métal tordu, des arbres et des briques éparpillés dans les rues. 


Plusieurs comtés du Kentucky ont été également dévastés par la plus forte tornade qui a parcouru plus de 300 kilomètres dans l'Etat, a ajouté le gouverneur.


Les chaînes américaines ont filmé le passage des tornades: cylindres noirs balayant le sol, illuminés par des éclairs intermittents.


Plus au nord-ouest, dans l'Illinois, une centaine de personnes environ, selon les médias, étaient prises au piège d'un entrepôt d'Amazon ravagé par la tempête. Il s'agit d'employés du géant de la distribution qui travaillaient de nuit pour traiter les commandes avant les fêtes de fin d'année.

Des employés d'Amazon piégés dans un entrepôt après une tempête aux États-Unis

Des employés d'Amazon étaient pris au piège samedi d'un entrepôt du géant de la distribution ravagé la veille par une tempête, dans l'État américain de l'Illinois, selon les autorités et des médias qui parlent d'une centaine de personnes. 


L'agence de gestion des urgences de Collinsville a évoqué "de nombreuses personnes piégées dans l'entrepôt d'Amazon" après cet "incident de masse", les médias locaux évoquant une centaine de personnes environ toujours à l'intérieur. 
Les images de l'entrepôt Amazon d'Edwardsville, partagées par les chaînes d'information américaines et les réseaux sociaux, montrent une grande partie du toit de l'installation arrachée, un des murs effondré dans le bâtiment et des gravats éparpillés sur le site. 

Les secours ont travaillé jusqu'aux premières heures de samedi pour tenter de dégager ces personnes de l'installation, dont le tiers n'est plus que décombres.
Dans une déclaration aux médias locaux, le porte-parole d'Amazon Richard Rocha a affirmé que "la sécurité et le bien-être" des employés et partenaires d'Amazon étaient la "priorité absolue" du groupe.


"Nous évaluons la situation et nous partagerons des informations supplémentaires dès qu'elles seront disponibles", a-t-il ajouté.

«Prières»
Le gouverneur de l'Illinois JB Pritzker a déclaré adresser ses "prières aux habitants d'Edwardsville" en soulignant que la police et l'Agence de gestion des urgences de l'Illinois coordonnaient "étroitement leurs actions avec les responsables locaux". 


En Arkansas, une personne a été tuée et 20 ont été piégées dans une maison de repos, selon les médias. Mais les sauveteurs sont parvenus à évacuer les personnes piégées du bâtiment dont la structure était "pratiquement détruite", a déclaré un responsable du comté de Craighead, Marvin Day, aux chaînes d'information locales. Une autre personne a péri ailleurs dans cet État.


Dans le Tennessee, au moins deux personnes ont été tuées dans des événements liés aux intempéries, selon un responsable de la gestion des urgences cité par les médias locaux.


Des tornades ont également touché le Missouri.


Selon les scientifiques, le changement climatique accroît l'ampleur et la fréquence des tempêtes qui affectent déjà les Etats-Unis.


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »


Le dirigeant de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré Donald Trump aux États-Unis

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
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  • « Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée » a indiqué la porte-parole de l'Alliance Atlantique.
  • Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

BRUXELLES : Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré vendredi le président américain élu Donald Trump à Palm Beach, en Floride, a annoncé samedi la porte-parole de l'Alliance Atlantique.

« Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée », a-t-elle indiqué dans un court communiqué, sans plus de détail.

L'ancien Premier ministre néerlandais avait indiqué vouloir rencontrer Donald Trump deux jours après son élection, le 5 novembre.

Il avait alors affirmé vouloir discuter avec lui de la « menace » que représente le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.

« J'ai hâte de m'asseoir avec le président Trump et de voir comment nous allons collectivement nous assurer que nous faisons face à cette menace », avait-il déclaré le 7 novembre, en marge d'un sommet de dirigeants européens à Budapest.

Depuis, il n'a cessé de mettre en garde contre les dangers d'un rapprochement entre la Chine, la Corée du Nord et l'Iran, trois pays accusés d'aider la Russie dans son effort de guerre contre l'Ukraine.

Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

La Russie soutient financièrement Pyongyang et lui apporte son expertise en matière de technologie de missiles. « C'est très inquiétant. Ces missiles représentent une menace directe pour le territoire américain », avait-il plaidé.

De même, en collaborant avec la Corée du Nord, l'Iran et la Chine, la Russie « ne menace pas seulement l'Europe, mais aussi la paix et la sécurité dans l'Indo-Pacifique et en Amérique du Nord », selon lui.

Les pays européens s'inquiètent également de la promesse du milliardaire américain de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, avec un accord allant à l'encontre des intérêts de Kiev et les laissant à l'écart.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.