Procès 13-novembre 2015: audition du frère cadet du coordinateur

Me Gérard Chemla, avocat des parties civiles au procès (Photo, AFP).
Me Gérard Chemla, avocat des parties civiles au procès (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 décembre 2021

Procès 13-novembre 2015: audition du frère cadet du coordinateur

  • Onze hommes comparaissent depuis plusieurs mois dans le procès des attentats dits du 13 novembre, survenus en 2015 à Paris et au Stade de France
  • L'émotion perce enfin quand la cour évoque le sort de Younes, le dernier de la fratrie, enlevé par Abdelhamid Abaaoud en 2014 alors qu'il était à peine âgé de 13 ans

PARIS: Yassine Abaaoud, le frère cadet du coordinateur présumé des attentats jihadistes du 13 novembre 2015 en France, Abdelhamid Abaaoud, a témoigné jeudi devant la cour d'assises spéciale de Paris en se contentant de réponses vagues, loin des attentes de la cour et des parties civiles.

Onze hommes - essentiellement des complices présumés, et un membre du commando jihadistes - comparaissent depuis plusieurs mois dans le procès des attentats dits du 13 novembre, survenus en 2015 à Paris et au Stade de France (au nord de la capitale), et ayant tué 130 personnes.

Ces attentats avaient été revendiques par le groupe Etat islamique (EI).

"Pour ce qui est des faits, je ne suis pas capable de vous donner des informations. Dès lors, je ne sais pas si je vais pouvoir être d'une grande utilité dans ce procès", affirme d'emblée Yassine Abaaoud, frère cadet d'Abdelhamid Abaaoud, coordinateur présumé des attaques.

"Par rapport à mon frère, je ne sais rien", insiste le jeune homme de 26 ans, vêtu d'un sweat blanc à capuche, le bas du visage couvert d'un masque noir, qui témoigne depuis le siège du parquet fédéral belge à Bruxelles.

Le jeune homme consent tout juste à exprimer un peu de compassion. "Je suis désolé pour toutes les victimes (des attentats), les personnes innocentes tuées dans les quatre coins du monde".

Le président prend acte mais aimerait savoir s'il connaissait quelques-uns des accusés.

«Je ne sais pas»

"Non", répond Yassine Abaaoud. "Ça veut dire quoi connaître? C'est la génération de mon frère".

Tout au long de son témoignage, le jeune homme va rester allusif.

Le radicalisme de son frère? "Mon grand frère a quitté le domicile familial à 16 ans. Je ne connaissais pas ses activités, ses fréquentations", dit-il, la tête baissée.

A la question "Que faisait votre frère en Syrie? Du tourisme?", il répond laconiquement: "Je ne sais pas".

Son grand frère, Yassine Abaaoud le décrit comme "un sacré personnage". "Il a fait ses choix, il a pris ses décisions et puis il les a assumées".

"Ça veut dire quoi être +un sacré personnage+"?", s'étonne la première assesseure. "Euh, il avait du caractère, il était autoritaire", se rattrape le jeune homme.

"Est-ce que mon frère a vraiment fait ça?", ne peut s'empêcher de se demander plusieurs fois Yassine Abaaoud devant la cour. "Sur le fait que c'est votre frère qui a fait ça, il n'y a pas de doute. C'est malheureusement établi", tranche le président.

Un avocat des parties civiles enfonce le clou. "Le soir du 13 novembre avez-vous pensé que votre frère pouvait être derrière tout ça?". Yassine Abaaoud hésite un moment et souffle: "Ce soir-là, dans un coin de ma tête, peut-être que oui".

«Apologie du terrorisme»

Il affirme n'avoir plus eu de contact avec son frère depuis janvier 2015.

A l'époque, se souvient le jeune homme, il se trouvait en prison en Belgique pour une affaire de droit commun. Abdelhamid Abaaoud l'a appelé pour lui parler des attentats visant l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

"Il m'a dit que ce n'était que le début", raconte Yassine.

"Et vous avez dit quoi?", demande le président.

"J'ai raccroché"

"Vous étiez d'accord avec ce qu'il vous disait?", insiste le président

"Bien sûr que non!".

Yassine Abaaoud n'est pas tout à fait étranger au milieu jihadiste. Interpellé au Maroc en septembre 2015, il a écopé d'une peine de deux ans de prison en mai 2016 de la part de la justice marocaine pour "apologie du terrorisme" et "non-dénonciation de crimes terroristes". Il était sorti de prison en septembre 2018.

Le président et ses assesseurs reviennent sur ses déclarations faites aux enquêteurs marocains. Yassine Abaaoud conteste les propos qui lui sont attribués. "J'ai signé une déclaration en arabe, une langue que je ne connais pas", dit-il. "Tout est faux", affirme-t-il.

L'émotion perce enfin quand la cour évoque le sort de Younes, le dernier de la fratrie, enlevé par Abdelhamid Abaaoud en 2014 alors qu'il était à peine âgé de 13 ans pour l'enrôler dans les rangs de l'EI. Younes est probablement mort en zone irako-syrienne.

"On espère encore le retour de mon petit frère. Sa disparition nous a brisé le coeur. Il n'était pas responsable, il ne savait pas où il allait", dit-il dans un sanglot.


La France appelle Israël à cesser «sans délai» son opération à Rafah

Cette image prise à partir de séquences diffusées par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre les chars de l'équipe de combat de la 401e brigade entrant du côté palestinien du passage frontalier de Rafah entre Gaza et l'Égypte dans le sud de la bande de Gaza le 7 mai 2024. (Photo de Fayez Nureldine / Armée israélienne / AFP)
Cette image prise à partir de séquences diffusées par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre les chars de l'équipe de combat de la 401e brigade entrant du côté palestinien du passage frontalier de Rafah entre Gaza et l'Égypte dans le sud de la bande de Gaza le 7 mai 2024. (Photo de Fayez Nureldine / Armée israélienne / AFP)
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  • Défiant les mises en garde internationales, l'armée israélienne mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah, et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitair
  • «Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations », a indiqué le Quai d'Orsay

PARIS : La France appelle Israël à cesser «sans délai» son opération militaire à Rafah qui menace de créer une «situation catastrophique» pour la population de la bande de Gaza, a indiqué son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur X dans la nuit de vendredi à samedi.

«Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations, seule voie possible pour conduire à la libération immédiate des otages et obtenir un cessez-le-feu durable», a indiqué le Quai d'Orsay à propos de la situation à Rafah.

«Une telle opération menace de provoquer une situation catastrophique pour les populations civiles de Gaza, déjà déplacées à de multiples reprises», poursuit le communiqué de la diplomatie française.

Afin de «vaincre» le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu juge nécessaire une opération à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où se retranchent selon lui les derniers bataillons du mouvement islamiste mais où s'entassent également 1,4 million de Palestiniens, la majorité déplacés par les violences.

Défiant les mises en garde internationales, l'armée israélienne mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah, et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitaire.

L'armée a indiqué vendredi poursuivre son «opération antiterroriste de précision» dans certains secteurs de l'est de Rafah, et avoir «éliminé des cellules terroristes».

Les Etats-Unis «observent avec préoccupation» l'opération militaire à Rafah, mais ne jugent pas qu'elle soit «majeure», a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

«La France appelle Israël à rouvrir immédiatement le point de passage de Rafah vers l’Egypte, qui est indispensable tant pour l'accès de l’aide humanitaire à la population civile que pour permettre aux personnes les plus vulnérables de quitter la bande de Gaza», a indiqué dans la nuit la diplomatie française.

 


Sort de Meurice et réforme audiovisuelle: séquence à haut risque à Radio France

L'auteur, animateur, écrivain et humoriste français Guillaume Meurice, pose lors d'une séance photo à Paris le 13 mars 2024. (Photo Joel Saget  AFP)
L'auteur, animateur, écrivain et humoriste français Guillaume Meurice, pose lors d'une séance photo à Paris le 13 mars 2024. (Photo Joel Saget AFP)
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  • L'émission «Le grand dimanche soir» de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d'ordinaire Guillaume Meurice, a des chances d'être annulée et les antennes pourraient connaître d'autres perturbations
  • Guillaume Meurice a été écarté de l'antenne le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre

PARIS : Possible sanction de l'humoriste de France Inter Guillaume Meurice, inquiétudes pour les programmes et, dans toutes les têtes, la réforme prochaine de l'audiovisuel public: le paquebot Radio France se prépare au gros temps.

Au sein de la Maison ronde, une première grève est annoncée pour dimanche, une deuxième les 23 et 24 mai.

L'émission «Le grand dimanche soir» de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d'ordinaire Guillaume Meurice, a des chances d'être annulée et les antennes pourraient connaître d'autres perturbations.

Avec cette première mobilisation, les syndicats de Radio France entendent protester contre «la répression de l'insolence et de l'humour» après la suspension du chroniqueur, ainsi que contre le «sacrifice» d'émissions de France Inter.

Guillaume Meurice a été écarté de l'antenne le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre.

Il est convoqué jeudi à un premier entretien avec les ressources humaines.

Il avait comparé le Premier ministre israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce», ce qui lui avait valu des accusations d'antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite.

En plein conflit Israël-Hamas, sa satire est diversement appréciée à Radio France. C'est une «blague pourrie» pour sa collègue Sophia Aram.

Le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, avait adressé à l'automne une mise en garde à Radio France. La ministre de la Culture Rachida Dati a jugé mardi que le groupe public «ne pouvait pas ne pas réagir», après la répétition des propos litigieux.

Cette affaire peut toutefois «interroger sur la liberté d'expression», a admis la ministre.

- accélération sur la réforme -

Le sujet est hautement sensible alors que les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ, Sud et Unsa s'inquiètent de «menaces» pesant selon eux «sur des émissions populaires et singulières», en particulier sur France Inter où se prépare la grille de rentrée.

A tel point que les Sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de l'antenne ont récemment dénoncé «un virage éditorial» de la première radio de France, sur fond d'économies budgétaires. Le programme sur l'environnement «La terre au carré» doit notamment évoluer.

«C'est le travail de grille habituel et cela reste léger», assure-t-on côté direction.

Mais les calendriers s'entrechoquent: la température monte à Radio France en même temps que se prépare une réforme structurelle pour l'ensemble de l'audiovisuel public.

Mardi et mercredi, les députés vont examiner en commission la proposition de loi sénatoriale prévoyant la création d'une holding chapeautant le secteur. Rachida Dati a repris à son compte ce texte, qui passera devant l'Assemblée nationale en première lecture les 23 et 24 mai.

Ce chantier d'une gouvernance unique pour Radio France, France Télévisions, France Médias Monde (RFI, France 24) et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) est un serpent de mer. Dressant un constat sévère de l'existant, Emmanuel Macron avait prôné un rapprochement dès 2017.

La ministre de la Culture en a fait son cheval de bataille, souhaitant un audiovisuel public «plus puissant, plus efficace» avec une mise en oeuvre en 2025. Elle entretient cependant le flou sur le degré d'intégration envisagé: jusqu'à la fusion?

La perspective alarme à Radio France, où un préavis de grève a été déposé pour les 23 et 24 mai. «Non à la holding! Non à toutes formes de fusion!», clament les syndicats. «Cela nous flinguerait» car la spécificité de la radio, qui fait sa force, disparaîtrait, d'après un responsable.

La présidente de Radio France Sibyle Veil est elle-même favorable à une holding mais opposée à une fusion.

Au-delà, les syndicats fustigent un climat peu propice, pointant «une campagne de dénigrement et de calomnies orchestrée par des partis politiques, organisations ou personnalités franchement hostiles au service public de la radio». Ce dernier est fréquemment accusé par des personnalités de droite de pencher nettement à gauche.

Rachida Dati a estimé qu'il faudrait davantage «que le service public soit le reflet de la diversité des opinions des Français».

Une cadre de la Maison ronde s'en désole: «On est censés parler de l'avenir du service public mais le débat risque d'être +ils sont trop de gauche+ ou +trop de droite+».

 


Foot: Kylian Mbappé officialise son départ du Paris SG

L'attaquant français du Paris Saint-Germain Kylian Mbappe applaudit les supporters à la fin de la demi-finale retour de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le Borussia Dortmund, au stade du Parc des Princes à Paris le 7 mai. 2024. (Photo, AFP)
L'attaquant français du Paris Saint-Germain Kylian Mbappe applaudit les supporters à la fin de la demi-finale retour de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le Borussia Dortmund, au stade du Parc des Princes à Paris le 7 mai. 2024. (Photo, AFP)
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  • Sa dernière saison parisienne aura été très mouvementée avec une mise à l'écart à l'été 2023, après son refus d'activer une option dans son contrat lui permettant de rester jusqu'en 2025
  • Même s'il n'a pas dévoilé sa future destination, la presse espagnole affirme depuis quelques mois que Mbappé et le Real Madrid ont signé un accord qui verrait le joueur français rejoindre le géant espagnol le 1er juillet prochain

PARIS: L'attaquant Kylian Mbappé a officialisé vendredi son départ du Paris SG en fin de saison après sept ans passés au club parisien, sans annoncer sa future destination.

"C'est ma dernière année au Paris SG, je ne vais pas prolonger et je vais terminer mon aventure dans quelques semaines, je vais jouer mon dernier match au Parc des Princes dimanche" (en championnat contre Toulouse, ndlr), a annoncé le joueur de 25 ans sur son compte Instagram.

Arrivé au PSG en provenance de Monaco peu avant la fermeture du mercato estival en 2017, Mbappé s'est forgé un palmarès impressionnant dans la capitale où il a conquis six titres de champion de France (2018, 2019, 2020, 2022, 2023 et 2024) en plus de celui en 2017 avec Monaco.

Il a également remporté trois coupes de France avec le club de la capitale (2018, 2020 et 2021).

C'est également au PSG qu'il s'est affirmé au niveau international avec à la clé le titre ultime de champion du monde avec les Bleus en Russie en 2018, devenant du même coup une superstar internationale.

Sa dernière saison parisienne aura été très mouvementée avec une mise à l'écart à l'été 2023, après son refus d'activer une option dans son contrat lui permettant de rester jusqu'en 2025.

Même s'il n'a pas dévoilé sa future destination, la presse espagnole affirme depuis quelques mois que Mbappé et le Real Madrid ont signé un accord qui verrait le joueur français rejoindre le géant espagnol le 1er juillet prochain.