Commerce: face aux tensions géopolitiques, l'UE fourbit de nouvelles armes

L'Europe est un géant économique qui peine à peser sur la scène mondiale, dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis d'un côté, la Chine et la Russie de l'autre. (Photo, AFP)
L'Europe est un géant économique qui peine à peser sur la scène mondiale, dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis d'un côté, la Chine et la Russie de l'autre. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Commerce: face aux tensions géopolitiques, l'UE fourbit de nouvelles armes

  • L'Europe est un géant économique qui peine à peser sur la scène mondiale, dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis d'un côté, la Chine et la Russie de l'autre
  • À l'heure actuelle, la prise de décision en matière de politique étrangère européenne requiert l'unanimité des 27 États membres

BRUXELLES : Fini le temps de l'Europe naïve ? Bruxelles a dévoilé mercredi un projet d'instrument qui permettrait de punir rapidement tout pays utilisant des sanctions économiques pour exercer des pressions contre l'UE ou un de ses membres.

L'Europe est un géant économique qui peine à peser sur la scène mondiale, dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis d'un côté, la Chine et la Russie de l'autre.

À l'heure actuelle, la prise de décision en matière de politique étrangère européenne requiert l'unanimité des 27 États membres. Cette règle limite les capacités de réaction de l'Europe en cas de crise, chaque pays ayant tendance à défendre ses intérêts propres.

D'où l'idée de concentrer de nouveaux pouvoirs au sein de l'exécutif européen à Bruxelles.

Selon la proposition législative présentée mercredi, la Commission européenne disposerait d'une liste d'options pour répondre aux menaces économiques des gouvernements étrangers. Pour s'opposer à ces mesures de rétorsion, les États membres auraient besoin d'une majorité qualifiée (15 États membres sur 27 représentant au moins 65% de la population totale de l'UE).

Arme de dernier recours

"Nous envoyons un message clair : l'UE défendra fermement ses intérêts", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.

"Le commerce est de plus en plus utilisé comme une arme et l'UE ainsi que ses États membres sont visés par des tentatives d'intimidation économique", a-t-il souligné.

Le nouvel "outil anti-coercition" permettrait le recours à différents types de représailles : gel de l'accès aux marchés publics, blocage d'autorisations de mise sur le marché de certains produits, interdiction de participer à des projets de recherche financés par l'UE, etc.

Les sanctions se veulent "un outil de dissuasion, une défense en dernier recours, face à des pays qui agissent en dehors des lois internationales", a expliqué Valdis Dombrovskis lors d'une conférence de presse.

Différentes étapes sont prévues avant leur déclenchement : négociations avec les pays tiers visés, coordination avec les partenaires concernés de l'UE et, si nécessaire, consultation préalable des autres institutions européennes (États membres, Parlement).

Dans l'immédiat, la proposition de la Commission va être soumise au Parlement européen et aux États membres qui pourront la modifier. Certains gouvernements ont déjà exprimé de fortes réticences à céder de tels pouvoirs à Bruxelles.

Une Europe «moins naïve»

Pour la France, qui s'apprête à assurer la présidence tournante de l'UE pour six mois à partir de janvier, cette initiative "vient combler un manque essentiel", a commenté le ministre chargé du commerce, Franck Riester.

"L'UE franchit une étape pour bâtir une politique commerciale moins naïve", a-t-il affirmé.

L'idée de renforcer les outils de rétorsion ne vise officiellement aucun pays en particulier. Mais le concept d'autonomie stratégique de l'UE, souhaité notamment par la France, a gagné du terrain dans le sillage de la présidence Trump, quand les États-Unis ont imposé des sanctions commerciales à l'UE.

Les nouvelles armes européennes pourraient être brandies dans un conflit du type de celui qui oppose actuellement la Lituanie à la Chine, a expliqué M. Dombrovskis.

Le pays balte accuse Pékin de bloquer ses exportations pour protester contre l'ouverture en juillet d'une représentation diplomatique taïwanaise à Vilnius. La Chine considère Taïwan comme une partie de son territoire. Pour l'instant, l'UE étudie la situation et pourrait saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Certains pays estiment d'ailleurs peu judicieux de s'écarter du cadre de résolution des conflits de l'OMC. Dans une prise de position écrite, le gouvernement suédois reconnaît un contexte de "concurrence géopolitique mondial où les instruments économiques et commerciaux jouent un rôle clé", mais il doute que "le problème soit suffisamment important pour justifier la proposition" de la Commission.

Développer un ordre commercial juste et fondé sur des règles "dans le cadre de l'OMC doit être une priorité de l'UE. Mais, cela ne suffit pas", affirme cependant l'eurodéputé social-démocrate allemand Bernd Lange, président de la Commission au commerce extérieur du Parlement européen.

Les conservateurs du groupe PPE soutiennent aussi le nouvel instrument tout en mettant en garde sur ses possibles dérives. "Nous ne voulons pas qu'il ouvre une course aux armements commerciaux et renforce les tendances protectionnistes", a déclaré Christophe Hansen.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.