BOBIGNY: Une enquête a été ouverte sur "les faits de violences commis à l'intérieur du meeting" du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour dimanche au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), a indiqué lundi le parquet de Bobigny.
Les investigations sont divisées en deux enquêtes: l'une porte sur des violences contre des militants de SOS Racisme présents lors de la première réunion publique de la campagne présidentielle de M. Zemmour, l'autre sur celles visant le candidat par un individu qui l'a empoigné avant son entrée en scène, a précisé le parquet.
Elles sont menées par la Sûreté départementale, qui analysera notamment les vidéos de ces deux séquences, diffusées sur les réseaux sociaux.
L'entourage d'Eric Zemmour a indiqué dans la soirée de dimanche qu'il souffrait d'une blessure au poignet et s'était vu prescrire neuf jours d'interruption temporaire de travail (ITT) après avoir été agrippé par l'homme, aussitôt exfiltré puis interpellé par la police.
Le parquet de Bobigny a indiqué de son côté que le certificat fourni n'a pas été établi par une unité médico-judiciaire (UMJ), habilitée à déterminer les ITT en vue de poursuites pénales.
La garde à vue de l'homme soupçonné de "violences avec préméditation" commises sur Eric Zemmour a été prolongée, a précisé le parquet dans un communiqué.
Des violences ont également éclaté au début du discours du candidat d'extrême-droite lorsqu'une dizaine de militants de SOS Racisme présents dans le public ont dévoilé des T-shirts formant le slogan "non au racisme".
Ils ont reçu des coups et ont été visés par des jets de chaises, selon la vidéo diffusée par l'association antiraciste.
Plusieurs courses-poursuites ont eu lieu à l'arrière de la salle pour les exfiltrer, dans une grande confusion. La situation est revenue au calme au bout d'une dizaine de minutes.
Un membre de la sécurité du candidat a évoqué "quelques militants antifas" exfiltrés, leur reprochant d'avoir voulu semer le trouble.
Des journalistes ont aussi été pris à partie lors du meeting notamment l'équipe de l'émission du "Quotidien", présentée par Yann Barthès sur TMC, et deux journalistes de Mediapart qui ont été frappés derrière la tête.
Ces derniers ont déposé plainte lundi, selon un document consulté par l'AFP.
Au total 68 personnes ont été placées en garde à vue dimanche notamment pour "participation à un attroupement armé en vue de commettre des violences ou dégradations", "outrages" et "rebellions", a précisé le parquet de Bobigny. Lundi soir, seules six gardes à vue étaient prolongées.