TRIPOLI: Les deux branches rivales de la Banque centrale de Libye ont annoncé lundi être parvenues à un accord pour entamer leur unification.
Le gouverneur de la branche internationalement reconnue de la Banque centrale de Libye basée à Tripoli (Ouest), Seddik al-Kebir, et Ali al-Hebri, qui préside la branche concurrente de la Banque centrale à al-Bayda (Est), se sont réunis lundi pour "convenir d'un plan détaillé afin de lancer le processus d'unification de la Banque centrale", a annoncé l'institution à Tripoli dans un communiqué.
La réunion, à laquelle ont pris part des représentants du cabinet d'audit Deloitte, s'est conclue par un accord entre les deux responsables "pour le lancement effectif du processus d'unification".
Selon la même source, il s'agit de la "plus importante étape vers la réunification" de la BCL, scindée en 2014, comme d'autres institutions étatiques, résultat des luttes de pouvoir entre camps politiques rivaux.
A l'époque, les rivalités politiques ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 ont davantage creusé l'écart entre l'Ouest, où se situe le siège de la BCL qui gère notamment les recettes pétrolières, et l'Est où s'est installée la branche parallèle.
L'existence de deux branches concurrentes a entravé la mise en oeuvre d'une politique monétaire unique alors que le dinar a fortement chuté depuis la révolte de 2011.
En juillet 2020, l'ONU avait annoncé avoir finalisé le processus permettant de lancer un audit international indépendant sur les deux branches, perçu comme une avancée majeure sur la voie de la réunification.
La division entre Est et Ouest a provoqué d'importantes pertes financières, accompagnées d'une forte hausse de l'inflation et de la dette publique à plus de 100 milliards de dollars, selon la BCL.
Après des années d'impasse, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en février afin d'unifier les institutions et mener le pays à une élection présidentielle cruciale prévue le 24 décembre.