Les céréales des silos du port de Beyrouth, infestées d’insectes, seront compostées

Un membre de l'armée française travaille sur le site endommagé de l'explosion massive du 4 août dans la zone du port de Beyrouth, à Beyrouth, le 31 août 2020. (AFP)
Un membre de l'armée française travaille sur le site endommagé de l'explosion massive du 4 août dans la zone du port de Beyrouth, à Beyrouth, le 31 août 2020. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Les céréales des silos du port de Beyrouth, infestées d’insectes, seront compostées

  • Les céréales des silos du port de Beyrouth doivent être compostées, brûlées suite à la découverte d'une infestation d'insectes
  • À mesure que les températures changent, les moisissures, les charançons et autres insectes ont rendu impossible l'accès au contenu des silos du site sans équipement de protection

BEYROUTH : Des tonnes de blé, de maïs et d'orge stockées au port de Beyrouth depuis l'explosion dévastatrice qui a secoué la ville il y a 16 mois doivent être éliminées car elles ne sont plus propres à la consommation, a-t-on constaté. 

À mesure que les températures changent, les moisissures, les charançons et autres insectes ont rendu impossible l'accès au contenu des silos du site sans équipement de protection ; selon l'Organisation mondiale de la santé, les moisissures produisent des mycotoxines « qui peuvent provoquer divers effets néfastes pour la santé et constituer une menace sérieuse pour la santé des êtres humains et du bétail… cela pouvant aller d'une intoxication aigüe à des effets à long terme tels que le déficit immunitaire et le cancer ».

Avant l'explosion, les silos du port contenaient environ 45 tonnes de blé, d'orge et de maïs, dont une quantité majeure a été perdue lors de l'explosion. Le ministre de l'Environnement Nasser Yassin a déclaré qu'il restait six à sept tonnes sur le site.

Des tests en laboratoire effectués sur des échantillons de blé, en coopération avec les ministères de l'Économie, de l'Agriculture et de l'Environnement, l'Université américaine de Beyrouth, l'Université Saint-Joseph et l'ambassade de France, qui ont fait appel à des experts, ont montré que les cultures « ne conviennent ni à l'homme ni à l'animal. »

En août, un an après l'explosion, les grains restants ont été retirés de leurs silos et stockés à l'air libre pour réduire les risques d'incendies accidentels par temps chaud, mais cela a eu pour effet d'accélérer la disparition des récoltes propres à la consommation.

Un comité formé sous le gouvernement de l'ancien Premier ministre Hassan Diab n'est pas parvenu à une solution.

Yassin a déclaré à Arab News : « Nous avons décidé de fermenter ces quantités et de les transformer en compost à distribuer gratuitement aux agriculteurs, ou de les transformer en bois de chauffage industriel à donner à l'armée libanaise pour chauffer ses unités en haute montagne, ou en faire don aux familles nécessiteuses vivant dans des régions froides. »

Il a ajouté : « Les transformer en compost permet d'éviter tout procédé produisant des métaux lourds. Nous avons démarré ce procédé avec l'aide de MAN Group, qui a obtenu un financement de la France pour traiter les déchets organiques résultant de l'explosion, et avait signé le contrat avec l'État libanais en mai. »

Les graines devraient être acheminées vers la municipalité de Zahlé qui dispose d'une décharge capable de traiter les déchets et de les transformer en compost et en bois de chauffage.

Yassin a noté : « Nous cherchons à produire 3 000 tonnes de compost et 3 000 tonnes de bois de chauffage industriel. Jusqu'à présent, nous avons pu produire 500 tonnes de compost, qui est un engrais organique, et il sera distribué gratuitement aux agriculteurs, de même que nous avons fini de produire 1 000 tonnes de bois de chauffage industriel grâce à des presses spéciales. »

« Il est vrai que ce type de bois de chauffage ne dure pas longtemps pendant qu'il brûle, mais nous espérons qu'il atténuera la détresse des personnes qui ne peuvent pas acheter de diesel pour se chauffer pendant l'hiver et freinera le phénomène de coupe d'arbres pour sécuriser le bois de chauffage des maisons comme alternative au diesel. »

Les silos du port ont absorbé environ 20 % de l'onde de choc résultant du stockage de 1 750 tonnes de nitrate d'ammonium dans le port aux côtés d'explosifs saisis. Plus de 220 personnes sont mortes, plus de 6 500 ont été blessées et le front de mer de la ville a été détruit.

Les experts qui ont initialement examiné le site ont souligné que les silos à blé, qui ont été gravement endommagés, devraient être démolis car ils étaient sur le point de s'effondrer.

L'ancien ministre de l'Économie Raoul Nehmé a déclaré en novembre 2020 : « Le gouvernement va démolir les silos pour des raisons de sécurité publique. »

Cependant, les autorités libanaises n'ont pas encore pris de mesures.

Les silos à blé sont constitués d'une structure géante de 48 mètres en béton, construite entre 1968 et 1970, avec une énorme capacité de stockage de plus de 100 000 tonnes.

Autrefois considérés comme un élément-clé de la sécurité alimentaire du Liban, les silos sont aujourd'hui devenus un symbole de la catastrophe.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".