Musique: les plateformes de streaming, nouvelles vitrines

Tout le défi pour des labels indépendants, comme Yotanka basé en France, est d'accéder à ce Graal des playlists des géants du streaming musical (Spotify, le leader mondial, est logiquement le plus souvent cité, mais il y aussi Deezer par exemple). (Photo, AFP)
Tout le défi pour des labels indépendants, comme Yotanka basé en France, est d'accéder à ce Graal des playlists des géants du streaming musical (Spotify, le leader mondial, est logiquement le plus souvent cité, mais il y aussi Deezer par exemple). (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Musique: les plateformes de streaming, nouvelles vitrines

  • Tout le défi pour des labels indépendants, comme Yotanka basé en France, est d'accéder à ce Graal des playlists des géants du streaming musical
  • Il est ici question de la représentation des esthétiques musicales dans les playlists

RENNES : "Aujourd'hui un artiste te demande si tu as accès à la playlist Spotify, avant on te demandait celle d'une radio": les plateformes musicales sont devenues des prescripteurs incontournables, comme le résume Vivien Gouery, du label Yotanka.

Tout le défi pour des labels indépendants, comme Yotanka basé en France, est d'accéder à ce Graal des playlists des géants du streaming musical (Spotify, le leader mondial, est logiquement le plus souvent cité, mais il y aussi Deezer par exemple). 

"Se pose la question de la diversité: comment faire entrer un groupe de metal sur une jolie playlist ? Ces playlists sont trustées par des grands noms (souvent produits par les majors du disque), concentrés sur peu de titres", poursuit Vivien Gouery, intervenant à la table ronde "Les plateformes de streaming sont-elles faites pour tout le monde ?" dans le cadre des Trans Musicales de Rennes, qui s'achèvent ce dimanche.

"Les plateformes, au début, se sont concentrées sur ce qui marche, aujourd'hui on trouve des playlists surprenantes comme +Les femmes dans la musique ambient+ (électro atmosphérique et rêveuse)", nuance toutefois Sophian Fanen, auteur du livre "Boulevard du Stream", présent à la table ronde.

Mais il s'agit ici de playlists de niche, comme en convient la spécialiste: "La grosse playlist est le nœud pour l'exposition d'un artiste".

«Se faire repérer»

Il est ici question de la représentation des esthétiques musicales dans les playlists. Les plateformes sont régulièrement accusées de privilégier les courants dominants (rap, R'n'B) et d'orienter ainsi les écoutes. Ce dont elles se défendent.

"La grande majorité des écoutes se fait à la demande des utilisateurs. Il y a des playlists éditorialisées, pour faire partager des nouveautés, ou des playlists algorithmiques, là encore pour faire découvrir, mais la majorité des playlists sont faites par les utilisateurs", insistait Antoine Monin, de Spotify, en février 2020, lors d'un échange organisé par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep).

Entrer sur les playlists mises en avant pour un musicien qui n'a pas l'aura d'une star n'aura pas forcément un impact économique direct. Mais peut lui permettre de se faire entendre d'un public qui ira le voir ensuite en concert ou par une agence de pub cherchant un son pour un spot.   

"C'est une victoire quand un titre rentre dans une playlist, j'ai fait une reprise d'Ace of Base et c'est numéro un sur une playlist en Australie", souligne Cléa Vincent, artiste française également présente à Rennes.

Kid Francescoli, artiste électro du label Yotanka, a eu récemment des pics d'écoute sur les plateformes, mais dans la foulée d'un ancien titre devenu viral sur TikTok ("Moon", plus de 75 millions d'écoutes sur Spotify). La question, comme le dit Vivien Gouery, c'est comment, avec un nouveau titre, "se faire repérer des playlists des plateformes ?"

«Rôle de recommandation»

"On parle à des +éditos+ (responsables éditoriaux sur les plateformes), enfin, il faut réussir à leur parler, on passe par un distributeur digital qui +pitche+ (vante) des titres à ces plateformes", détaille le manager de Yotanka.

Passer par un distributeur numérique n'est pas obligatoire pour accéder à une plateforme, des services en ligne sont disponibles -- comme TuneCore -- parfois même contre une somme modique. Mais c'est à l'artiste de tout gérer ensuite, ce qui peut se révéler fastidieux.

Pour prendre le train des playlists, certains "avancent l'idée de quotas", comme pour les titres francophones en radio, expose Sophian Fanen.

La question de la diversité musicale dans les playlists des plateformes de streaming est en tout cas sur le bureau du CNM (Centre national de la musique), structure qui chapeaute la filière en France.

"L'objectif est de construire avec les plateformes, de les intégrer dans les études d'un observatoire de la diversité musicale, de réfléchir avec elles sur leur rôle de recommandation et travailler ensemble pour progresser", détaille Séverine Morin, directrice des études et de la prospective au CNM, intervenante à la table ronde.

Le CNM s'est ainsi rapproché des plateformes pour tenter de "comparer les écoutes autonomes et celles qui se font via les playlists", conclut-elle.


La commission saoudienne des musées lance son programme de transformation du secteur

Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
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  • La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur
  • L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission

RIYAD : La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur des musées du Royaume.

L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission.

Mona Khazindar, conseillère auprès du ministère de la Culture saoudien, a souligné le rôle essentiel de la commission dans la documentation et la préservation du patrimoine culturel du pays pour les générations futures. Elle a également mis en avant son engagement à créer des expériences muséales percutantes, à la fois éducatives et inspirantes.

Khazindar a aussi insisté sur la volonté de la commission de soutenir les artistes locaux et de promouvoir l’art saoudien sur la scène internationale.

La discussion a été animée par Jana Jabbour, directrice de la communication et des médias de la Commission des Musées, et comprenait des présentations clés détaillant les initiatives stratégiques de l’organisation.

Ibrahim Al-Sanousi, directeur général du Département du développement des musées et des actifs culturels, a dévoilé la feuille de route du développement muséal, qui comprend cinq musées opérationnels et 19 autres actuellement en construction à travers le Royaume.

Khaled Baassiri, directeur général du Département des partenariats et du développement des affaires, a présenté des stratégies novatrices pour les partenariats public-privé et à but non lucratif, visant à améliorer l’expérience des visiteurs et à favoriser une croissance durable du secteur.

Perihan Kutbi, responsable du Département des licences, a expliqué les procédures et exigences pour l’octroi de licences aux musées privés, ouvrant ainsi la voie à une plus grande implication du secteur privé dans le paysage culturel.

Taghreed Al-Saraj, directrice du Département de l’éducation et du développement des talents, a mis en lumière des programmes complets de formation et de développement des compétences, garantissant un avenir prometteur au secteur muséal grâce à des professionnels qualifiés et passionnés.

Créée en 2020 et opérant sous l’égide du ministère de la Culture, la Commission des Musées a pour mission de favoriser un paysage culturel dynamique et en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«A Complete Stranger»: Timothée Chalamet remarquable dans son interprétation de Bob Dylan

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  • Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète
  • Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable

DUBAÏ: Dans le film «A Complete Unknown» (Un parfait inconnu), Bob Dylan (interprété par Timothée Chalamet) et Joan Baez (Monica Barbaro) chantent «It Ain't Me Babe» sur la scène du Newport Folk Festival. Il s'agit d'une performance extraordinaire et électrisante, qui résume la clarté musicale et la puissance émotionnelle de ce biopic brillant mais imparfait.

Le premier quart du film de James Mangold est riche en moments de ce style: un Dylan jeune et insouciant chantant «Song to Woody» pour son héros Woody Guthrie; sa première rencontre avec Baez à Gerde's Folk City en 1961; la joie visible de Pete Seeger (joué par Edward Norton) lorsque Dylan interprète «The Times They Are A-Changin'» à Newport en 1963; et l'attention ravie des enfants de Seeger lorsque Dylan chante un matin dans leur maison familiale. Ces scènes ne sont peut-être pas très rigoureuses en ce qui concerne les faits historiques, mais elles débordent de splendeur.

«A Complete Unknown», coécrit par Mangold et le scénariste Jay Cocks, est basé sur le livre d'Elijah Wald «Dylan Goes Electric!» Il suit Dylan depuis son arrivée à Greenwich Village en 1961 jusqu'à sa performance sismique au Newport Folk Festival en 1965. Cette dernière, accompagnée d'une foule braillarde et de projectiles hostiles, constitue le final explosif du film, alors que Dylan rejette le carcan du folk acoustique traditionnel en faveur de l'expérimentation électrique.

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Monica Barbaro et Timothée Chalamet dans «A Complete Unknown». (Photo fournie)

Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète, bien que l'artiste lui-même reste en grande partie un mystère. Bien sûr, nous voyons ses cheveux ébouriffés, ses manières excentriques et son amour de la cigarette, et Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable. En dehors des pièces musicales, de l'écriture des chansons et de quelques moments intimes avec Baez et sa petite amie Sylvie (Elle Fanning, qui incarne Suze Rotolo, la compagne de Dylan dans la vraie vie), il ne reste qu'un artiste lunatique, marmonnant et largement désagréable, aux prises avec le fardeau de la célébrité.

Cela dit, la reconstitution fidèle de Greenwich Village et de la scène folk new-yorkaise du début des années 1960, les performances des acteurs – en particulier Seeger interprété par Norton et Baez par Barbaro – et la nature addictive de la bande-son font de ce film non seulement un hommage à l'influence durable de Dylan, à la fois en tant qu'artiste et icône culturelle, mais aussi un film d'époque magnifiquement rendu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Décès de la chanteuse britannique Marianne Faithfull, voix singulière du rock

L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
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  • La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans
  • Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux

LONDRES: La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans, une disparition qui a aussitôt suscité l'hommage des Rolling Stones.

Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. "Elle était une merveilleuse amie, une magnifique chanteuse et une grande actrice", a écrit Jagger, qui a partagé sa vie. "Elle va me manquer", a aussi réagi Richards.

Un peu plus tôt, un porte parole de la chanteuse avait annoncé son décès. "Elle s'est éteinte paisiblement à Londres aujourd'hui, en compagnie de sa famille", indique un communiqué transmis à l'AFP.

La chanteuse Carla Bruni-Sarkozy a dit "au-devoir à sa très chère amie Marianne". "Repose en paix, Marianne", a écrit l'autrice J.K. Rowling.

A l'époque du "Swinging London" dans les années 1960, la chanteuse blonde est repérée lors d'une soirée par le manager des Stones, Andy Oldham. Mick Jagger et Keith Richards lui proposent de chanter leur titre "As Tears Go By" (1964), avec lequel elle entre dans le Top 10 britannique à seulement 17 ans.

Viennent ensuite d'autres succès: "Come and Stay With Me", "This Little Bird" et "Summer Nights".

Marquée par des hauts et des bas liés à des problèmes de toxicomanie, sa carrière l'a aussi menée au théâtre et au cinéma.

Marianne Faithfull est née le 29 décembre 1946 à Londres d'un père officier, espion de Sa Majesté, et d'une aristocrate autrichienne.

Mariée à 18 ans avec le galeriste John Dunbar, elle le quitte bientôt pour Mick Jagger, dont elle sera la compagne et la muse entre 1966 et 1970.

En 1968, elle joue le rôle d'une motarde nue sous sa combinaison en cuir dans "La motocyclette" de Jack Cardiff, avec Alain Delon.

C'est l'époque où elle est entraînée dans ce qu'elle appellera le "cirque permanent" des Rolling Stones, et devient progressivement accro à l'héroïne.

 

- Renaissance musicale -

 

Sa relation avec Mick Jagger et leurs frasques, qui font la Une des tabloïds britanniques, auraient inspiré les tubes "Wild Horses" et "You Can't Always Get What You Want".

S'ensuivent une tentative de suicide, la fin de leur relation, la perte de la garde de son fils né de sa précédente union, et une descente aux enfers dans les squats et les rues de Soho, à Londres.

Elle survit de justesse à une overdose, mais les drogues dures et la nicotine ont marqué sa voix, devenue rocailleuse.

Elle confiait à l'AFP en 2014: "honnêtement, certains de mes souvenirs des années 60 sont merveilleux et d'autres sont horribles".

Elle traverse ensuite une période punk, pendant laquelle elle chante des textes mordants et désabusés comme "Why D'Ya Do It?" ou "Working Class Hero" de John Lennon. L'album "Broken English" (1979), qui signe son retour, est considéré comme un classique.

Elle prend ensuite un tournant plus jazz et blues, avec son album "Strange Weather". Dans les années 1990, une cure de désintoxication lui permet de remonter la pente.

Au cinéma, elle apparaît dans "Intimité" de Patrice Chéreau ou Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, où elle interprète Marie-Thérèse d'Autriche.

Ces dernières années, la chanteuse avait souffert de multiples problèmes de santé, dont un cancer du sein et une maladie pulmonaire causée par des années de tabagisme.

Elle avait collaboré avec des artistes comme PJ Harvey et Nick Cave, qui l'ont décrite comme une de leurs sources d'inspiration.

En 2020, elle avait été sévèrement affectée par le Covid-19 et hospitalisée, au point où les médecins ont cru qu'elle n'y survirait pas. Mais la chanteuse était allée au bout de son 21e et dernier album, "She Walks in Beauty".

"Cette pandémie m'a salement touchée, j'ai failli mourir", avait-elle confié à l'AFP en 2021, craignant "ne plus pouvoir chanter un jour".

Marianne Faithfull, qui a vécu à Paris, était rentrée à Londres depuis quelques années pour se rapprocher de son fils et de ses petits-enfants.