En Grèce, le pape vient une nouvelle fois plaider la cause des migrants

Le pape François foulant le sol d'Athènes le 4 décembre 2021. (AFP).
Le pape François foulant le sol d'Athènes le 4 décembre 2021. (AFP).
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

En Grèce, le pape vient une nouvelle fois plaider la cause des migrants

  • Pour l'archevêque catholique d'Athènes, Théodore Kodidis, la visite du pape François en Grèce orthodoxe «peut sembler un paradoxe» en raison d’«un climat antipapiste» traditionnel mais c'est «un signe d'espérance» vers l'unité des chrétiens
  • La communauté catholique de Grèce constitue une petite minorité, près de 1 % «peut-être 2 % avec les récentes migrations», dans ce pays où l'orthodoxie est religion d’État

ATHÈNES: Il vient certes rencontrer les migrants, mais c’est toute la communauté catholique, qu’elle soit locale, expatriée ou encore migrante, qui l’attend avec impatience en Grèce. Le Pape François entame en effet une tournée en Grèce le 5 et 6 décembre, après une visite de deux jours sur l’île de Chypre.

Si les deux pays sont majoritairement orthodoxes, il y existe une minorité catholique notamment en Grèce sur l’île de Syros, historiquement majoritairement catholique. D’ailleurs, lorsque la Grèce était sous le joug ottoman, Syros était doublement protégée par la France et le Vatican. Ensuite, lorsque l’île est devenue grecque, la nationalité grecque a été octroyée aux habitants de Syros et leurs noms de famille ont été «hellénisés». Par exemple, le nom «Russo» est devenu «Russos». 

Pour l'archevêque catholique d'Athènes, Théodore Kodidis, la visite du pape François en Grèce orthodoxe «peut sembler un paradoxe» en raison d’«un climat antipapiste» traditionnel mais c'est «un signe d'espérance» vers l'unité des chrétiens.Il rappelle que la communauté catholique de Grèce constitue une petite minorité, près de 1 % «peut-être 2 % avec les récentes migrations», dans ce pays où l'orthodoxie est religion d’État.

Cette visite est pour les catholiques de Grèce, «un moment d'unité, une occasion de se réunir autour de la figure du pape, car actuellement, on est une mosaïque d'origines différentes, une communauté multicolore avec les Polonais, les Philippins, les Africains, les Latino-Américains, etc. Unifier cette communauté est une belle chose, mais c'est aussi un défi», souligne l’archevêque. 

Les expatriés catholiques d’Athènes, très heureux de cette visite, se mobilisent d’ailleurs via des messageries instantanées et les réseaux sociaux pour informer leurs pairs de la procédure à suivre pour pouvoir assister à la messe que le papa va célébrer dans la capitale grecque.

Le pape François est le premier à fouler le sol d’Athènes en vingt ans. Dans quel climat sera-t-il accueilli?

Pour l’archevêque Théodore Kodidis, «accueillir un pape à Athènes, cela peut sembler un paradoxe car il y a un esprit antipapiste en Grèce traditionnellement, mais accepter la rencontre, c'est un signe d'espérance et de progrès». Et de noter qu’il y a vingt ans (pour la visite de Jean-Paul II en mai 2001), c'était très différent, c'était la première fois qu'un pape venait en Grèce, les réticences et les résistances étaient beaucoup plus fortes, parce que c'était aussi l'inconnu. Il y avait une inquiétude mais dès le premier jour, les choses ont changé: un pape venait avec une intention de créer des ponts, de dialoguer, de rapprocher les deux Églises.»

 

L’orthodoxie en Grèce, entre fanatisme et œcuménisme

En mai 2001, des centaines de moines avaient protesté, le glas avait sonné et des drapeaux noirs avaient été hissés dans des monastères.

Mais le souverain pontife de l’époque, Jean-Paul II, avait rompu la glace, en demandant «pardon» pour les péchés des catholiques contre les orthodoxes, en référence à la quatrième croisade et au sac de Constantinople de 1204.

À l'intérieur du synode grec, «il y a quelques fanatiques anticatholiques réputés», observe le père Pierre Salembier, supérieur de la communauté jésuite en Grèce. Le plus célèbre étant le métropolitain Séraphim du Pirée, qui a qualifié la visite du pape François d’«immorale», selon l'Union des journalistes orthodoxes.

En vingt ans, «la communauté orthodoxe grecque est devenue un peu plus fondamentaliste», prévient le théologien Petros Panagiotopoulos, professeur à l'université Aristote de Thessalonique. «Il y aura des manifestants», prédit-il, «ils seront peu nombreux mais bruyants».

Désormais, il y a quelques voix hostiles qui demeurent «mais c'est très marginal», affirme l’archevêque catholique. «Sur tous les points de vue, il y a des positions rigides et là-aussi, il existe des personnes ou des groupes qui vont protester et revenir sur le poids de l'Histoire, mais je pense que leur influence n'est pas significative.»

De nombreuses personnes ne sont également pas intéressées par cet événement. Nous sommes dans un pays orthodoxe, le pape reste une figure lointaine.

La hiérarchie orthodoxe de Grèce va accueillir le pape avec gentillesse mais elle va aussi faire attention à garder les équilibres à l'intérieur de l'Église orthodoxe.

Les relations avec l'Église orthodoxe de Grèce sont très fraternelles. Il n'y a aucune raison de nourrir une hostilité ou une distance», conclut-il.

Nous sommes tous des migrants!

Lors de ce trente-cinquième voyage international depuis son élection en 2013, le pape devrait à nouveau appeler le monde à s'indigner devant la crise migratoire, après les tensions entre l'Union européenne (UE) et le Bélarus ainsi qu’un naufrage dans la Manche qui a couté la vie à vingt-sept personnes.

Avant la grande messe à Athènes, il fera donc le 5 décembre un aller-retour éclair à Lesbos. C'est sur cette île égéenne, située à moins de quinze kilomètres des côtes turques, qu'il avait marqué les esprits en avril 2016, en déclarant: «Nous sommes tous des migrants!».

Dans un contexte de fortes tensions européennes, le pape François entend braquer à nouveau les regards sur l'accueil des migrants, leitmotiv de son pontificat, lors de son voyage en Méditerranée orientale.

Des hommes et des femmes utilisés «comme des pions sur un échiquier, victimes de rivalités politiques»: lundi, le pontife argentin a de nouveau fustigé la «prédominance des intérêts économiques sur les besoins et la dignité de la personne humaine».

La veille déjà, lors de la dernière prière de l’Angélus avant de s'envoler pour Chypre, François avait exprimé sa «douleur» après la mort de vingt-sept migrants mercredi dans la Manche et ceux bloqués à la frontière bélarusse, tout en rejetant «tout type d'instrumentalisation».

François entend «rappeler de manière forte à toute l'Europe qu'elle a une responsabilité commune, liée aux racines humanistes et chrétiennes du continent», affirme à l'AFP Roberto Zuccolini, porte-parole de la communauté italienne Sant'Egidio qui a mené en coulisse le rapatriement de quatre mille réfugiés en Europe, notamment depuis la Grèce et la Syrie.

Le pape a par ailleurs annoncé qu’un certain nombre de migrants basés à Chypre rentreront avec lui à Rome, comme l’avaient déclaré le 26 novembre dernier des responsables chypriotes.

(Avec AFP)

 


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018. 


À un mois du vote, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, est en tête

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'exprime lors d'une conférence de presse au port de Montréal, à Montréal, Canada, le 28 mars 2025.  (Photo ANDREJ IVANOV / AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'exprime lors d'une conférence de presse au port de Montréal, à Montréal, Canada, le 28 mars 2025. (Photo ANDREJ IVANOV / AFP)
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  • Le président américain, ses déclarations, sa personnalité et la menace qu'il fait peser sur l'économie et la souveraineté canadienne sont en effet le point central de cette campagne.
  • Selon tous les experts, la question que les Canadiens vont se poser au moment de déposer leur bulletin le 28 avril sera simple : qui de Mark Carney ou de Pierre Poilievre pourra le mieux affronter Donald Trump ces prochaines années ?

MONTREAL : À quatre semaines des élections législatives au Canada, le Premier ministre et candidat libéral Mark Carney est en tête des sondages devant le conservateur Pierre Poilievre. Il semble réussir son pari d'incarner, aux yeux des électeurs, la personne idéale pour faire face à Donald Trump.

Le président américain, ses déclarations, sa personnalité et la menace qu'il fait peser sur l'économie et la souveraineté canadienne sont en effet le point central de cette campagne.

Selon tous les experts, la question que les Canadiens vont se poser au moment de déposer leur bulletin le 28 avril sera simple : qui de Mark Carney ou de Pierre Poilievre pourra le mieux affronter Donald Trump ces prochaines années ?

« L'économie est le principal enjeu pour moi dans cette élection, ainsi que tout ce qui touche au libre-échange avec les États-Unis », raconte à l'AFP Carol Salemi, une électrice d'Ottawa.

« Nous avons besoin d'une véritable négociation sur le commerce avec eux et d'un dirigeant fort pour le faire », ajoute-t-elle.

« Il nous faut quelqu'un de ferme face aux États-Unis. Il semble que tout le monde soit d'accord sur ce point et c'est une bonne chose », renchérit Danielle Varga, 22 ans.

Et à ce jeu-là, il semble bien que, pour l'instant, la préférence des électeurs se porte sur Mark Carney. Ce novice en politique, qui a dirigé les banques centrales du Canada et de Grande-Bretagne, a remplacé Justin Trudeau mi-mars au poste de Premier ministre.

Après une semaine de campagne, il a complètement renversé la tendance des derniers mois : le dirigeant libéral de 60 ans est maintenant en tête dans tous les sondages et pourrait même être en mesure de former un gouvernement majoritaire. 

« C'est l'élection la plus importante de notre vie », a-t-il martelé samedi. « Elle est cruciale pour redéfinir notre relation avec les États-Unis, défendre le Canada et bâtir une économie forte et unifiée », a-t-il poursuivi devant des électeurs de sa circonscription à Ottawa.

La semaine dernière, il a dû interrompre sa campagne après l'annonce par Donald Trump de son intention d'imposer des droits de douane de 25 % sur les importations de voitures. Une mesure qui viendrait s'ajouter aux tarifs douaniers déjà appliqués par Washington sur l'acier et l'aluminium.

Dans la foulée, les deux hommes ont eu un appel qualifié d'« extrêmement constructif » par le président américain. Un changement de ton de sa part, qui n'est pas passé inaperçu au nord de la frontière. 

- « Période exceptionnelle » -

De son côté, le conservateur Pierre Poilievre, 45 ans, a lancé sa campagne en mettant l'accent sur des réductions d'impôts, l'amélioration de l'accès au logement et le développement des ressources naturelles pour contrer les pressions américaines.

Cet homme politique de carrière cherche à tordre le cou à l'idée qu'il serait proche du président américain, devenue un handicap dans le contexte actuel.

« Le président Trump veut voir les libéraux rester au pouvoir. Nous savons pourquoi : avec eux, le Canada est faible et ils laisseront nos investissements s'enfuir vers les États-Unis", a-t-il estimé dimanche.

Les autres partis, notamment le Nouveau parti démocratique (NPD) de Jagmeet Singh et le Bloc Québécois de Yves-François Blanchet, peinent à faire entendre leur voix en pleine crise nationale.

« C'est vraiment une période exceptionnelle », juge Geneviève Tellier, professeure de sciences politiques à Ottawa, qui estime que « le Canada est à la recherche d'un sauveur ».

Selon elle, le « discours ferme » de Mark Carney jeudi, expliquant que « les relations avec les États-Unis ne seraient plus jamais comme avant », parle aux électeurs.

Les Canadiens se tournent vers Mark Carney, car « ils veulent de la sécurité et une figure rassurante en temps de crise », renchérit Daniel Beland, de l'université McGill de Montréal.

Dans ce pays de 41 millions d'habitants, dont le chef d'État en titre est le roi d'Angleterre, 343 sièges sont à pourvoir lors de cette élection anticipée. Le parti qui obtiendra la majorité (donc au minimum 172 députés) formera le prochain gouvernement et son chef deviendra Premier ministre.