Après Chypre, le pape attendu à Athènes, à la rencontre des orthodoxes grecs

Après Chypre, le pape François vient samedi matin à Athènes à la rencontre des chrétiens orthodoxes de Grèce, une première en deux décennies dans la capitale grecque placée sous haute sécurité en raison du climat antipapiste qui y règne traditionnellement. (Photo, AFP)
Après Chypre, le pape François vient samedi matin à Athènes à la rencontre des chrétiens orthodoxes de Grèce, une première en deux décennies dans la capitale grecque placée sous haute sécurité en raison du climat antipapiste qui y règne traditionnellement. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

Après Chypre, le pape attendu à Athènes, à la rencontre des orthodoxes grecs

  • Si le souverain pontife s'est rendu sur l'île grecque de Lesbos en 2016, c'est la première visite d'un pape à Athènes en vingt ans
  • Dans une vidéo publiée peu avant son départ de Rome, le pape s'est présenté en "pélerin" à la rencontre de «tous, pas seulement les catholiques»

ATHENES : Après Chypre, le pape François vient samedi matin à Athènes à la rencontre des chrétiens orthodoxes de Grèce, une première en deux décennies dans la capitale grecque placée sous haute sécurité en raison du climat antipapiste qui y règne traditionnellement.

L'avion du pape s'est envolé de l'aéroport de Larnaca, après une visite de deux jours à Chypre où il a fustigé avec force "le mur de la haine" dressé contre les migrants.

François est attendu à l'aéroport d'Athènes vers 11H00 (09H00 GMT) et doit prononcer trois discours devant les autorités civiles et religieuses.

A Athènes, il vient "étancher sa soif aux sources de la fraternité" et renforcer ses liens avec ses "frères de foi", les chrétiens orthodoxes, séparés de l'Eglise catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople.

Si le souverain pontife s'est rendu sur l'île grecque de Lesbos en 2016, c'est la première visite d'un pape à Athènes en vingt ans, depuis le déplacement de Jean Paul II en mai 2001.

Dans une vidéo publiée peu avant son départ de Rome, le pape s'est présenté en "pélerin" à la rencontre de "tous, pas seulement les catholiques", une minorité d'1,2% dans un pays à grande majorité de religion orthodoxe, non séparée de l'Etat.

Il s'entretiendra samedi avec la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, ainsi qu'avec l'archevêque de l'Eglise orthodoxe de Grèce Hiéronyme II, avant de rencontrer la communauté catholique, pour laquelle "la présence du Saint-Père en Grèce est un encouragement", selon Markos Foscolos, théologien et prêtre sur l'île de Tinos.

«Aux sources de l'humanité»

Son séjour de deux jours et demi en Grèce sera également marqué dimanche par une nouvelle visite éclair à Lesbos, emblématique de la crise migratoire, où il a dit qu'il irait "aux sources de l'humanité" plaider pour l'accueil et "l'intégration" des réfugiés.

Vendredi à Chypre, le pape François a appelé à "ouvrir les yeux" devant l'"esclavage" et la "torture", que subissent les migrants dans les camps. Cinquante migrants, dont 10 en situation irrégulière détenus, seront transférés à Rome, selon Nicosie.

Une quarantaine d'ONG de défense des migrants ont demandé à le rencontrer, l'exhortant à intervenir pour que cessent les refoulements présumés d'exilés aux frontières gréco-turques.

Le "père spirituel" est attendu avec impatience à Lesbos, où une trentaine de nouveaux demandeurs d'asile ont accosté mercredi.

"Nous l'attendons les bras ouverts", a déclaré Berthe, une Camerounaise qui attend du pape "qu'il prie pour nous en raison des insécurités que nous avons vécues et qu'il nous aide à surmonter cela dans la foi".

Au cours de sa "brève" visite du camp de Mavrovouni, "il est clairement intéressé par les réfugiés" dont il rencontrera deux familles "choisies au hasard", a précisé vendredi sur la chaîne de télévision grecque ERT Dimitris Vafeas, directeur adjoint du camp.

Quelque 900 policiers doivent être déployés le temps de son déplacement sur l'île grecque et aux alentours du camp érigé à la hâte après l'incendie de septembre 2020 qui a détruit la structure de Moria, que le pape avait visité il y a cinq ans.

Haute sécurité

Drones, véhicules blindés, routes coupées: la capitale sera également placée sous haute sécurité jusqu'au départ du souverain pontife lundi en fin de matinée, en prévision d'éventuelles manifestations antipapistes.

Même si le climat est meilleur qu'en 2001, lors de la première visite d'un pape en Grèce, il y a, à l'intérieur du synode grec, "quelques fanatiques anticatholiques réputés", a dit à l'AFP Pierre Salembier, supérieur de la communauté jésuite en Grèce. Le plus célèbre étant le métropolitain Séraphim du Pirée, qui a qualifié la visite du pape François d'"immorale", selon l'Union des journalistes orthodoxes.

Jusqu'à 2.000 policiers sont prévus à Athènes en prévision des protestations de fondamentalistes orthodoxes. "Ils seront peu nombreux mais bruyants", prévient le théologien Petros Panagiotopoulos, professeur à l'université Artistote de Thessalonique.

Il y a 20 ans, Jean Paul II avait demandé "pardon" pour les péchés des catholiques contre les orthodoxes, en référence au sac de Constantinople de 1204. 

Malgré cette repentance, l'archevêque catholique d'Athènes Théodore Kodidis s'attend aussi à ce que "des personnes ou des groupes protestent et reviennent sur le poids de l'histoire". Mais il ne juge pas "leur influence significative" et voit dans cette rencontre avec l'Eglise orthodoxe "un signe d'espérance et de progrès".

Si la visite du pape a été qualifiée de "significative" de source gouvernementale, beaucoup de Grecs ne sont "pas intéressés par cet événement", selon Mgr Kodidis. Car "ici c'est un pays orthodoxe, le pape reste une figure lointaine".


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"